L’éphéméride du 22 février

L’indépendance de Sainte-Lucie est proclamée, sous l’égide de John Compton le 22 février 1979.

Histoire

L’île de Sainte-Lucie est habitée par un peuple d’Amérindiens des Antilles environ un millier d’années av. J.-C. : les Arawaks. Au IXe siècle, les Kalinagos y deviennent majoritaires. Nommée « Iouanalao », un nom qui signifierait « le pays des iguanes », par la population autochtone elle est baptisée « Sainte-Lucie », en l’honneur de Lucie de Syracuse, par des marchands espagnols qui la découvrent au début du XVIe siècle. Les Européens essaieront ensuite progressivement de s’y implanter mais sans succès. C’est la France qui commença à établir une réelle colonie et signa un traité avec les Caraïbes en 1660. Néanmoins, l’île fut tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles principalement disputée entre la France et le Royaume-Uni, lequel en obtient le contrôle complet en 1814, avec le traité de Paris. Un gouvernement représentatif local est mis en place en 1924. Le pays devient indépendant le 22 février 1979, en tant que royaume du Commonwealth. Il adhère à l’Organisation des États de la Caraïbe orientale en 1981. Sainte-Lucie est membre de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) depuis 2013.

Politique
En tant que royaume du Commonwealth, Sainte-Lucie reconnaît la reine Élisabeth II comme chef d’État ; elle est représentée sur l’île par un gouverneur général. Le pouvoir exécutif est cependant dans les mains du Premier ministre et de son cabinet, et le gouverneur général n’agit que sur les conseils de ces derniers. Après les élections législatives, le chef du parti majoritaire ou le chef d’une coalition de la majorité à l’Assemblée est habituellement nommé Premier ministre par le gouverneur général ; celui-ci nomme également le vice-Premier ministre.

Le Parlement de Sainte-Lucie est bicaméral :

La chambre basse, l’Assemblée (House of Assembly), comporte 17 députés élus au suffrage universel direct pour cinq ans, et qui élisent en plus un président (qui peut être élu en leur sein ou en désignant une personnalité extérieure 9, portant alors l’effectif de l’assemblée à 18 membres) ;
La chambre haute, le Sénat (Senate), est composée de onze membres, nommés par le Gouverneur général.
Sainte-Lucie est membre de la Communauté caribéenne, de l’Organisation des États de la Caraïbe orientale et de l’Organisation internationale de la francophonie.

La constitution actuelle a été adoptée en 1978 ; elle est entrée en vigueur le 22 février 1979.

Carte topographique de Sainte-Lucie.
L’île de Sainte-Lucie fait partie de l’arc des îles du Vent, dans les petites Antilles. Elle est bordée par la mer des Caraïbes. Elle se situe à 32,5 km au sud de la Martinique, à 43 km au nord-nord-est de l’île Saint-Vincent (Saint-Vincent-et-les-Grenadines) et à 145 km à l’ouest-nord-ouest de Barbade.

Sainte-Lucie est une île volcanique et culmine à 950 m d’altitude au mont Gimie11. Les pitons de Sainte-Lucie, qui sont au nombre de deux, font partie de la chaîne volcanique du Qualibou, également appelé Soufrière, volcan principal de l’île. Ces pitons ressemblent à deux aiguilles géantes, émergentes des abîmes océaniques, et procurant au paysage de Sainte-Lucie, force et caractère. Appelés Gros Piton et Petit Piton, ils culminent, respectivement à 786 mètres et à 743 mètres de hauteur au-dessus du niveau de la mer. Les deux sont reliés par la crête d’un autre piton : le piton Mitan. Au sein du site volcanique, la présence d’un champ géothermique, comportant des sources chaudes et dégageant des fumeroles de soufre montre que l’activité volcanique est toujours d’actualité. Ils font partie des sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.

La capitale de Sainte-Lucie est Castries, où habite le tiers de la population du pays. Les autres grandes villes sont Gros Islet, Soufrière et Vieux Fort. Le climat est tropical, modéré par des alizés de nord-est, et possède une saison sèche de janvier à avril et une saison pluvieuse de mai à décembre.

Faune et flore
Il subsiste aujourd’hui de rares spécimen du Bothrops caribbaeus, un serpent venimeux du continent américain amené par les Arawaks, avant l’arrivée de Christophe Colomb, pour protéger leur île de l’invasion des Caraïbes. Comme en Martinique avec le Trigonocéphale (un autre serpent venimeux introduit pour les mêmes raisons), c’est l’introduction des mangoustes à la fin du XIXe siècle qui a permis d’éradiquer ce reptile.

Un rapport d’experts de 2012 atteste qu’il reste, à Sainte-Lucie 18 serpents de l’espèce Erythrolamprus ornatus ou couresse de Sainte-Lucien . Cette petite couleuvre, la plus rare au monde, vit sur les deux îlots (12 ha) des Maria Islands au sud-est de l’île principale. La colonie de l’île principale a été décimée par les mangoustes.

Divisions administratives
Découpage administratif de Sainte-Lucie en onze quartiers.
1- Anse-la-Raye2- Canaries
3- Castries
4- Choiseul
5- Dennery
6- Forest
7- Gros Islet
8- Laborie
9- Micoud
10- Soufrière
11- Vieux Fort.
Sous le gouvernement colonial français Sainte-Lucie fut subdivisée en onze paroisses. Les Anglais conservèrent une découpe similaire en onze quartiers (quarters ou parishes en anglais) : Anse-la-Raye, Canaries, Castries, Choiseul, Dennery, Forest, Gros Islet, Laborie, Micoud, Soufrière et Vieux Fort.

Sainte-Lucie est également divisée en dix-sept districts électoraux pour les élections législatives : Canaries & Anse-la-Raye, Babonneau, Castries Central, Castries North, Castries North East, Castries South, Castries South East, Choiseul, Dennery North, Dennery South, Gros Islet, Laborie, Micoud North, Micoud South, Soufrière, Vieux Fort North et Vieux Fort South.

Économie

Le tourisme constitue la première source de revenus du pays, avec 48 % du PIB. La plupart de l’activité touristique est regroupée dans le Nord de l’île, avec de nombreux hôtels, des marinas, et surtout le port de Castries ou de nombreux bateaux de croisière font escale. Toute la partie sud de l’île est beaucoup plus sauvage et les infrastructures touristiques y sont de taille plus modeste, on y trouve aussi nombre d’activités « nature ». La majorité des touristes sont américains (36 % en 2007) et occupent le plus souvent les grands complexes touristiques du nord, la clientèle européenne préfère souvent la partie sud de l’île, et nombre d’entre eux regrettent cette américanisation de l’île. Sainte-Lucie vise plutôt un tourisme haut de gamme, on y trouve de nombreux hôtels de luxe. Le réseau routier est de très bonne qualité dans le nord, mais plus aléatoire dans le sud, il est régulièrement endommagé pendant la période des cyclones. Sainte-Lucie dispose de deux aéroports, le plus ancien situé en pleine ville de Castries est désormais réservé aux vols inter-îles des Caraïbes, le nouvel aéroport construit à l’extrême sud de l’île à partir des années 1990 répond aux normes intercontinentale et permet d’accueillir les gros porteurs venus d’Amérique du Nord (principalement les États-Unis) et d’Europe (principalement le Royaume-Uni); cet aéroport a repris une partie des infrastructures d’une ancienne base de l’United States Air Force, la route qui relie la ville de Vieux Fort à l’aéroport est d’ailleurs un ancien taxiway de cette base. Depuis la France, on peut rejoindre Sainte-Lucie à l’aéroport de Castries via Fort-de-France en Martinique.

La seconde source de revenu de l’île provient de l’agriculture. Dans les années 1960, la banane représentait 80 % des revenus de l’île, dans les années 1990 le gouvernement a décidé de diversifier la production en favorisant la culture de mangues et d’avocats. Viennent ensuite l’artisanat et les petites entreprises. Sainte-Lucie a également créé un important site de stockage et de transit de produits pétroliers qui occupe une bonne place dans l’économie de l’île.

Le gouvernement pratique une politique, notamment fiscale, qui vise à attirer les investissements étrangers, lesquels sont rassurés par la stabilité politique de l’île. Ainsi, notamment, il existe plusieurs projets de développement touristique dans le sud, par la construction de grands complexes hôteliers. Ces projets sont loin de faire l’unanimité sur place, en raison du caractère relativement protégé de cette partie du pays.

Démographie
Lors du recensement officiel de 2010, Sainte-Lucie comptait 165 595 habitants (50,36 % de représentantes de la gent féminine). 81 % de la population est d’origine africaine, 11,9 % d’origine mixte, 2,4 % d’origine caribéenne ou indienne ainsi qu’une petite minorité d’origine européenne.

L’émigration de Sainte-Lucie est principalement dirigée vers les pays anglophones. Au Royaume-Uni, près de 10 000 citoyens britanniques sont nés à Sainte-Lucie et plus de 30 000 sont originaires de cette île. Aux États-Unis résident près de 14 000 personnes originaires de Sainte-Lucie.

Langues
L’anglais est la langue officielle et d’enseignement du pays mais le créole saint-lucien à base lexicale française est la langue première du pays, parlée par 75 % de la population et son usage officiel est en augmentation. Il a évolué à partir de langues et dialectes régionaux français (le normand, le picard, l’occitan, etc.), de langues africaines et du kali’na. Le français est la première langue vivante étrangère (aux côtés de l’espagnol qui est en progression). Environ 2 % de la population totale du pays est francophone. Le pays est membre de l’Organisation internationale de la francophonie.

Religions
Environ 70 % de la population est catholique, 8 % adventiste du septième jour, 6 % pentecôtiste, 2 % évangélique, 2 % anglican et 2 % rastafari.

Culture
Au long de son histoire l’île fut française à plusieurs reprises, d’où le riche héritage de sa propre culture créole teinte d’influences françaises et la langue créole à base lexicale française parlée par la plupart des insulaires.

Source: Wikipedia