« L’Entreprise » de Pierre Palmade ne connaît pas la crise

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— Par Fabienne Rappeneau —

L’humoriste s’est entouré d’une troupe de comédiens dont la première création convainc

    Sur scène, ils se moquent avec délice du monde du travail ; en coulisses, ils ne tarissent pas d’éloge sur les qualités de leur  » patron « . Ce boss tant apprécié, c’est Pierre Palmade. Avec L’Entreprise, La Troupe à Palmade signe sa première création qui réconcilie le spectateur avec le théâtre de boulevard. Pas question de cabotiner ou de surjouer, mais simplement de raconter une histoire ou plutôt des histoires, celles qui font le quotidien de la vie au bureau.

Quatorze comédiens sur scène (vingt-cinq en alternance), tous repérés par l’humoriste, incarnent les salariés de la société Chauffinor. Tantôt cour de récréation pour adultes, tantôt hôpital de jour, l’ordinaire de l’entreprise est un roman moderne et féroce, fait de bassesses et d’amitiés réelles, avec son lot de personnages calculateurs, farceurs, hystériques, ou naïfs.

Pierre Palmade a eu raison de prendre son temps. Ses  » protégés  » saluent son souci du détail, son refus de la facilité. Après quatre années à tâtonner, essayer, peaufiner, son atelier de théâtre, qu’il anime bénévolement, a donné naissance à une belle troupe. Homogène, cohérente et drôle.  » C’est la première fois que nous réalisons un spectacle à thème « , raconte Pierre Palmade.

Au départ, son atelier était juste une volonté de ne plus être seul et de partager avec d’autres son envie d’un théâtre populaire exigeant, qui proscrit le stand-up et toute référence à l’actualité, réflexe jugé facile et périssable.  » Nous n’avions pas de projet public, nous étions juste entre passionnés et avons appris à nous connaître « , poursuit-il.

Au fil des auditions, une trentaine de comédiens ont rejoint l’aventure et se sont donné rendez-vous une fois par semaine.  » On écrivait des sketches, on les montrait à Pierre ; il nous donnait son avis et nous proposait des thèmes pour motiver l’écriture « , explique Guillaume Clérice.  » Ce sont tous des trentenaires expérimentés, dont certains font le off d’Avignon depuis des années, et qui ont une force comique particulière « , souligne Palmade.

Passés par le one-man-show pour certains, par un peu de cinéma pour les uns, par bon nombre de seconds rôles au théâtre pour les autres, la plupart sont aussi auteurs.  » On est ses petites brebis, on l’écoute « , confie Anne-Elisabeth Blateau (repérée par l’humoriste bien avant que le public la découvre en jeune mère néorurale dans  » Scène de ménage  » sur M6).  » Palmade a un oeil juste, il saisit ce qui fonctionne et refuse la grosse cavalerie « , constate Laurence Yayel.

Et puis, reconnaît Guillaume Clérice,  » cette troupe est une opportunité car on est tous un peu en manque de travail « . Et cette fois, la bande à Pierrot joue tous les soirs  » en étant rémunérée, c’est top ! « , s’exclame Loïc Blanco.

Auparavant, elle se produisait à la Gaîté-Montparnasse puis à la Comédie de Paris et présentait un best of de ses sketches.  » Cela ne prenait pas, ce n’était ni assez populaire ni suffisamment construit « , résume Palmade. La thématique de l’entreprise a suscité beaucoup d’idées jusqu’au moment où la troupe a décidé de les réunir, de les réécrire et de trouver un fil conducteur. Cinq des comédiens (Bilco, Anne-Elisabeth Blateau, Guillaume Clérice, Julien Ratel et Sarah Suco) ont assuré l’écriture.

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