Le prestigieux prix mondial Cino-Del-Duca 2021 décerné à l’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé

Après avoir été lauréate du Prix Nobel « alternatif » de littérature en 2018, l’écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé est de nouveau distinguée et recevra le 2 juin prochain de l’Institut de France, le prestigieux prix mondial Cino-Del-Duca 2021, le prix littéraire le mieux doté du monde après le Nobel de littérature. Une nouvelle consécration internationale pour celle, dont l’ambition est aussi de faire entendre la voix de la Guadeloupe.

Verra t-on bientôt Maryse Condé fouler de nouveau le sol de Stockholm, la capitale de la Suède, pour recevoir le Prix Nobel de littérature après avoir été lauréate du Prix Nobel « alternatif » de littérature en 2018 ? Rien n’est moins sûr, mais sa récente consécration pour le prix mondial Cino-Del-Duca peut légitimement le laisser présager.

L’auteure de l’inoubliable « Ségou » ou du non moins célèbre « Moi Tituba sorcière » succède en effet à de grands noms de la littérature et des sciences parmi lesquels on peut citer Jean Anouilh (1970), Andreï Sakharov (1974), Alejo Carpentier (1975), Léopold Sédar Senghor (1978), Jorge Amado (1990), Ismaël Kadaré(1992), Milan Kundera (2009) et plus récemment Joyce Carol Oates (2020, dont deux de ses récipiendaires, Patrick Modiano et Mario Vargas Llosa, ont reçu quelque temps après le prix Nobel de littérature.

Le prix le mieux doté après le Nobel de littérature

Doté de 200 000 euros, ce qui en fait le prix littéraire le mieux pourvu après le prix Nobel, le prix Cino Del Duca est un prix français destiné à distinguer un auteur de langue française, dont « l’oeuvre constitue, sous forme scientifique ou littéraire, un message d’humanisme ». Ce prix a été créé en 1969 par Simone Del-Duca, épouse de Cino Del- Duca, éditeur, patron de presse italien et ancien résistant. Son jury est composé d’académiciens des différentes académies et présidé par le Secrétaire perpétuel de
l’Académie française. La remise du prix aura lieu le 2 juin prochain depuis l’Institut de France qui dirige la fondation Simone et Cino Del-Duca.

Ce prix mondial Cino-Del-Duca vient logiquement récompenser l’écrivaine guadeloupéenne, dont toute l’oeuvre a porté sur l’humanisme et la tolérance comme en témoigne sa réaction récente à un essai réactualisé du philosophe Michel Onfray sur la « décadence ». »(….) Ne concluons pas. Rêvons plutôt, imaginons. L’histoire du monde n’est pas finie. Un jour viendra où la terre sera ronde et où les hommes se rappeleront qu’ils sont frères et seront plus tolérants. Ils n’auront plus peur les uns des autres, de celui-ci à cause de sa religion ou de celui-là à cause de sa couleur de peau, de cet autre à cause de
son parler. Ce temps viendra. Il faut le croire (…) », écrivait-elle alors. Un véritable hymne à l’humanisme et à la tolérance. Une nouvelle consécration internationale méritée donc pour celle, dont l’ambition affichée également est de faire « entendre la voix de la Guadeloupe » et plus largement celle des territoires ultramarins. Pour le plus grand bonheur de ces régions et de leurs populations.

Source: Outremer360°