Le fléau mondial des espèces exotiques envahissantes : un appel urgent à l’action

Le dernier rapport de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) sonne l’alarme sur les espèces exotiques envahissantes, souvent comparées au GIEC pour la biodiversité. Ces espèces, introduites par l’homme dans des écosystèmes qui ne sont pas les leurs, posent une menace croissante pour la planète et les humains. Le rapport met en évidence les coûts économiques écrasants de ces invasions biologiques, qui s’élèvent déjà à 423 milliards de dollars par an, avec une tendance à la hausse exponentielle. Si aucune mesure n’est prise, le nombre d’espèces envahissantes pourrait augmenter de 36 % d’ici 2050 par rapport à 2005, ce qui quadruplerait les coûts économiques.

Parmi les espèces envahissantes les plus notables, on trouve la jacinthe d’eau, une plante aquatique à la beauté trompeuse qui prolifère rapidement dans les climats tropicaux. Elle étouffe les écosystèmes aquatiques, complique la navigation fluviale et favorise la reproduction de moustiques porteurs de maladies. La jacinthe d’eau est la plus répandue des espèces exotiques envahissantes, mais elle est loin d’être la seule. Le renard roux, la fourmi folle, l’escargot géant africain, la rascasse volante, et même des espèces présentes en France, comme l’ambroisie, le frelon asiatique et le moustique tigre, figurent également parmi les milliers d’espèces invasives répertoriées dans le rapport de l’IPBES.

Le rapport de l’IPBES est une synthèse des connaissances scientifiques actuelles, basée sur le travail de 86 experts provenant de 49 pays, qui ont consulté plus de 13 000 articles scientifiques. Il recense environ 37 000 espèces exotiques dans le monde, dont plus de 3 500 ont un impact négatif sur la biodiversité, l’économie, la sécurité alimentaire ou la santé humaine. Ces espèces ont joué un rôle majeur dans 60 % des extinctions mondiales constatées et ont même été le seul facteur dans 16 % d’entre elles. Par exemple, le rat noir a causé la disparition du rat Oryzomyini (rat du riz), endémique des Galapagos. De nombreuses espèces, importées pour répondre aux besoins de la population, ont fini par causer plus de mal que de bien. Le crabe enragé, utilisé comme appât pour la pêche, a été introduit sur de nombreux littoraux, menaçant désormais le commerce de coquillages de la Nouvelle-Angleterre et du Canada. D’autres espèces se propagent involontairement, comme le moustique tigre, porteur de maladies telles que la malaria, la dengue, la fièvre jaune et la fièvre du Nil occidental.

Tous les pays et tous les milieux sont touchés, mais les chiffres montrent que 34 % des impacts ont été signalés dans les Amériques, 31 % en Europe et en Asie centrale, 25 % en Asie-Pacifique et environ 7 % en Afrique. Cependant, il est important de noter que les pays africains estiment que ce chiffre est sous-estimé. Ces espèces ont déjà un impact économique énorme, estimé à 423 milliards de dollars par an, avec une tendance à la hausse exponentielle. La majeure partie de ces coûts est liée aux dommages, tels que les pertes agricoles, les dégâts causés aux infrastructures par les animaux envahissants, ou encore les problèmes immobiliers dus aux invasions de fourmis.

Le rapport de l’IPBES vise à sensibiliser le grand public et à inciter les gouvernements à prendre des mesures pour faire face à cette menace grandissante. La COP15 sur la biodiversité, qui s’est tenue en décembre à Montréal, a fixé pour objectif de réduire l’introduction et l’implantation des principales espèces exotiques envahissantes de 50 % d’ici à 2030. Les solutions existent, allant de la prévention à l’éradication, en passant par le confinement. La restauration des écosystèmes peut également améliorer la résistance aux futures invasions.

En somme, le rapport de l’IPBES met en lumière l’urgence de la menace posée par les espèces exotiques envahissantes pour la biodiversité, l’économie, la santé humaine et la sécurité alimentaire. Il souligne l’importance de l’action globale pour prévenir et gérer ces invasions biologiques et appelle à une prise de conscience et à des mesures de la part des gouvernements, des communautés et de la société dans son ensemble pour lutter contre ce fléau croissant.

Avec ChatGPT