Le bruit , un tueur silencieux

— Par René Bernard de Association Anti Bruit de Voisinage (A.A.B.V) —

bruit_tueurChaque année, le bruit serait responsable d’au moins 10.000 morts dans l’Union Européenne, a estimé l’Agence Européenne de l’Environnement (A.E.E.) le 19 décembre 2014 dans son premier rapport sur le sujet. Facteur de stress, de troubles du sommeil et d’hypertension, le bruit provoque indirectement des maladies cardiovasculaires.
Selon les estimations de l’A.E.E, 24% de la population Européenne, soit 125 millions d’habitants sont soumis à un niveau sonore de 55db (décibels). Parmi eux, 20 millions disent endurer une gêne, et 8 millions connaissent des troubles du sommeil.
Etre exposé à plus de 55db n’est pas uniquement gênant, c’est aussi mauvais pour la santé. Selon un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S) publié en 2009, c’est entre 50 et 55 db que le risque d’hypertension, d’infarctus et d’accident vasculaire cérébral (A.V.C) commence à s’élever. Chez les enfants, le bruit serait lié à des troubles de la concentration, ce qui perturberait leur cursus scolaire.
Et nous, en Martinique, à quand une prise de conscience sur la nécessité de faire moins de bruit inutile, de baisser les niveaux sonores, de respecter la tranquillité d’autrui, de changer ce comportement irrespectueux des autres. On confond souvent animer et faire du bruit.
De plus en plus de «  coups de gueule » se font entendre sur nos radios locales à propos de ce fléau. Les plaignants font appel aux autorités chargées de la tranquillité, sans résultat. Le culturel est souvent mis en avant pour cautionner ces comportements irresponsables. Les Maires qui sont les premiers concernés font la sourde oreille. Ils sont souvent par leur laxisme, à l’origine de ces nuisances sonores. Pourtant, ils devraient donner l’exemple. Toutes ces fêtes populaires et privées, organisées dans les communes avec comme principale animation, la grosse sono, crachant des décibels. Il suffirait simplement, comme le préconise la réglementation, de réduire ces niveaux sonores inutiles et dangereux pour l’audition. Ils ont en leur possession un arsenal juridique pour sensibiliser et sanctionner. Les campagnes d’informations, telle la semaine du son, n’arrivent pas aux oreilles de nos différentes radios, télés qui sont pourtant des médias de proximité. Il serait nécessaire et indispensable d’informer le plus grand nombre de la nécessité de baisser les volumes du son, pour eux mais aussi pour les autres. Ce genre de sujet ne fait pas recette sous nos cieux. Nous vivons quotidiennement dans du bruit. Nous l’engendrons et l’entretenons. Certains deviennent accros à ce genre de nuisance. Il suffit de faire un tour sur nos plages, dans les cités, sur les routes, dans les fêtes familiales pour constater que nous sommes continuellement agressés par des niveaux sonores trop élevés. bruit_qui_tueNous mettons en péril notre capitale santé mais aussi celui des victimes du bruit, sans nous rendre compte.
L’alibi culturel est souvent utiliser pour cautionner cette débauche de décibels. Ce n’est que des comportements irrespectueux des autres, de l’incivilité qui doit être sanctionnée par les autorités. Les conséquences néfastes sur la santé ne sont plus une hypothèse, mais une certitude. Selon l’O.M.S (Organisation Mondiale de la Santé) le bruit est le second facteur environnemental, après la pollution atmosphérique en termes de dommages sanitaires. Il a également des effets sur le sommeil, ce qui provoque ; fatigue somnolence et anxiété. Il impacte aussi notre cœur et est susceptible de provoquer des effets cardiovasculaires permanents ; hypertension et ischémie cardiaque. L’exposition au bruit nocturne augmente la sécrétion d’hormones telles que l’adrénaline et la noradrénaline. L’élévation du taux de ces hormones peut entrainer des complications cardiovasculaires, élévation de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle. La gêne occasionnée par le bruit peut entrainer des stress répétitifs. Les conséquences peuvent se traduire par des comportements agressifs, ou de l’irritabilité. Chez les jeunes, l’exposition au bruit, semble la cause majeure de déficits auditifs. Les pratiques d’écoutes amplifiées se multiplient chez ces jeunes et devraient inquiéter les parents et les autorités.

René BERNARD (A.A.B.V)
Association Anti Bruit de Voisinage