L’Archéologie de la période amérindienne à la Martinique ces 10 dernières années

Jusqu’au 23 avril 2020 Musée d’archéologie précolombienne et de préhistoire. FdF

Cette exposition a pour objectif d’entretenir le lien entre la population martiniquaise et son passé amérindien. Consacrée à la présentation des dernières recherches menées dans l’île, elle est, à la fois, un bilan des connaissances nouvelles et un panorama des acteurs actuels de l’archéologie.

Comme vous pourrez le voir, les travaux réalisés sont variés. Ils concernent tant la fouille de sites d’habitat (villages) sur une période chronologique de près de 2000 ans que l’étude de sites à caractère religieux (roches gravées).

Ces recherches, réalisées dans le cadre d’opérations programmées ou préventives, vous permettront enfin de parcourir l’ensemble de l’île : de l’Anse Trabaud au Macouba, des houles de l’Atlantique au doux clapot de la mer des Caraïbes.

C’est donc à un voyage que nous vous invitons dans une Martinique à la fois lointaine et familière.

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La recherche archéologique sur les Amérindiens de la Martinique

Dès le XIXème siècle, les antiquités amérindiennes de la Martinique ont fait l’objet de signalements et éveillé la curiosité d’érudits locaux.Mais on peut considérer que l’archéologie amérindienne de la Martinique a fait ses premiers pas dans les années 1930, à l’époque où le père Jean-Baptiste Delawarde entreprenait l’étude du site de l’Anse Belleville, au Prêcheur. Après son inauguration, en 1938, le Musée de l’Homme (Paris) a appuyé les travaux de Delawarde et d’autres pionniers Une synthèse sur l’archéologie martiniquaise, appelée à faire date, a été publiée en 1952 par le père Robert Pinchon; celui-ci a également établi la première carte archéologique du territoire. En 1961, le premier Congrès International d’Etudes des Civilisations Précolombiennes des Petites Antilles a été organisé à Fort-de-France,sous l’égide de la Société d’Histoire de la Martinique, et à l’initiative de Robert Pinchon et de Jacques Petitjean-Roget. La manifestation a donné naissance, l’année suivante, à l’Association Internationale d’Archéologie de la Caraïbe (AIAC).

Voici d’autres étapes importantes :

-1965: Promulgation d’une loi étendant aux départements d’outre-mer le champ d’application de plusieurs lois relatives à la protection des sites et des monuments historiques

.-1970: Inauguration du Musée d’Archéologie, d’Histoire, d’Arts et Traditions Populaires de la Martinique (qui deviendra, en 1983, le Musée d’Archéologie Précolombienne et de Préhistoire de la Martinique).

-1972: Le directeur du musée, Mario Mattioni, est nommé Directeur des Antiquités de la Martinique par le Ministère des Affaires Culturelles. Le premier dépôt de fouilles est alors construit dans le département.

-1984: Création de la Direction Régionale des Affaires Culturelles de la Martinique.

-1987: Etablissement d’un Service Régional de l’Archéologie (SRA) commun à la Martinique et à la Guyane.-1991: Constitution d’un SRA propre à la Martinique.

-1992: Mise en place de la Carte archéologique officielle de la Martinique, gérée par le SRA.

-2001: Création de l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP), qui interviendra en Martinique à partir de l’année suivante.

L’archéologie amérindienne a donc été développée par l’Etat central, mais aussi par les collectivités, des universités(dont l’Université des Antilles)et laboratoires, des associations, des bureaux d’études archéologiques privés (comme Éveha) et des experts indépendants. Les recherches s’appuient sur la bibliographie et les archives, divers types de prospections, des diagnostics, des fouilles programmées et préventives, des études de collections archéologiques, des relevés et des analyses. Par ailleurs, elles s’inscrivent dans des démarches pluridisciplinaires, faisant intervenir, notamment, l’histoire, l’ethnologie, la linguistique, l’écologie humaine et les sciences de la Terre et du vivant….

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