L’Allocation de Rentrée Scolaire : un soutien crucial mais limité pour les familles modestes

— Par Sarha Fauré —

L’Allocation de Rentrée Scolaire (ARS) est une aide financière importante destinée à soutenir les familles, en particulier les plus modestes, face aux dépenses liées à la rentrée scolaire. Elle est versée chaque année au mois d’août, et en 2025, environ 3 millions de foyers en bénéficieront en métropole, et près de 20 000 foyers en Martinique.

Cette allocation est particulièrement précieuse pour les familles monoparentales et celles vivant avec des revenus proches du SMIC, dont une proportion importante affirme devoir se restreindre dans leurs dépenses liées à leurs enfants depuis plusieurs années. Selon une enquête de 2023, l’ARS représente environ un tiers du budget annuel consacré à la scolarité. Sans cette aide, une majorité de familles devrait rogner sur d’autres postes ou renoncer à des activités extrascolaires. La revalorisation de l’ARS (augmentation de 14,7 % en 2023) contribue donc à alléger cette pression, même si elle ne suffit pas à compenser la modération salariale et la hausse des dépenses contraintes.

Les montants versés varient selon l’âge des enfants, de 423,48 € pour les enfants de 6 à 10 ans, à 462,33 € pour les jeunes de 15 à 18 ans. Cette aide est attribuée sous conditions de ressources, et les plafonds de revenus sont modulés en fonction du nombre d’enfants à charge. En 2025, les foyers dont les revenus ne dépassent pas 28 844 € pour un enfant, et jusqu’à 41 572 € pour trois enfants, peuvent bénéficier de cette allocation, avec un supplément de 6 564 € par enfant supplémentaire.

Malgré sa capacité à soutenir ponctuellement la consommation des ménages modestes, l’ARS ne représente qu’une bouée d’oxygène face à une situation économique qui reste difficile. En effet, bien que les dépenses des ménages aient montré un léger redressement au second trimestre 2025 (+0,1 %), la consommation demeure globalement faible, en grande partie en raison des incertitudes économiques et des efforts d’austérité prévus, notamment le gel des prestations sociales et des pensions de retraite dans le cadre du plan de redressement des comptes publics. Les familles restent préoccupées par la dégradation du marché du travail et l’incertitude quant à leur niveau de vie.

Ainsi, l’ARS est un soutien précieux mais limité, qui soulage les ménages les plus vulnérables sans pour autant offrir une solution durable face aux enjeux économiques globaux.