La vérité sur l’histoire du sacrifice de Louis Delgres en Guadeloupe. 

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Louis Delgrès, né le 2 août 1766, à Saint-Pierre en Martinique, et mort d’après la légende écrite par certains historiens le 28 mai 1802(à 35 ans), à Matouba (commune de Saint-Claude) en Guadeloupe, est une personnalité de l’histoire de la Guadeloupe. Colonel d’infanterie des forces armées de la Basse-Terre, abolitionniste, il est connu pour la proclamation anti-esclavagistes signée de son nom, datée du 10 mai 1802, haut fait de la résistance de la Guadeloupe aux troupes napoléoniennes désireuses de rétablir l’esclavage. Le 20 mai 1802, Delgrès et ses troupes sont obligés de se replier au fort de Basse-Terre qu’il doivent ensuite abandonner le 22 mai 1802 (en s’échappant secrètement par la poterne du Galion à l’arrière du fort) pour soit disant se réfugier au pied de la Soufrière à Matouba, vers Saint-Claude. 

C’est cette version de l’histoire que nous contestons aujourd’hui en dépit d’une légende tenace fabriquée de toutes pièces par certains historiens. 

Le 28 mai 1802, se voyant perdus, Louis Delgrès et ses 300 compagnons se suicident à l’explosif , en vertu de la devise révolutionnaire « Vivre libre ou mourir »

L’avenir de la Guadeloupe est imprévisible et l’histoire peut être pleine de rebondissements. La falsification de l’histoire est un instrument principal du totalitarisme. On peut généraliser : toute société, toute civilisation, tout pays ne peut prendre conscience de soi qu’en se donnant une vision de son passé. Elle peut être vraie, ou bien fausse. Ou encore, et plus souvent, à moitié vraie, ou radicalement fausse. Nous approchons de cette deuxième situation. Ainsi, en Guadeloupe, l’histoire a été, selon nous, falsifiée à dessein, car j’ai fait des recherches sur l’épopée de Delgres et je suis arrivé à la conclusion que Delgres n’est jamais allé  à matouba. Après avoir étudié le terrain et les chemins de l’époque à partir du fort Delgres , j’en ai déduit que La bataille de Delgres s’est déroulée au Houelmont (Le Houëlmont est un sommet culminant à 418 mètres d’altitude dans les monts Caraïbes, sur Basse-Terre.) et c’est là que Delgres et ses compagnons s’étaient réfugiés dans un ancien fortin où il y avait une poudrière dont les traces existent encore de nos jours avec de surcroît des tombes encore visibles.Nos historiens ont été dupes d’une histoire falsifiée et dont la teneur est trompeuse à cause d’archives tronquées par les français de l’époque pour des raisons purement idéologiques . Les historiens racontent des braques car on n’a jamais trouvé aucune trace de bataille à matouba haut lieu du sacrifice supposé de Louis Delgres,  ni de corps et encore moins de vestiges militaires . En ce qui me concerne,  j’ai effectué une reconnaissance du terrain et reconstitué le parcours de Delgres depuis son départ du fort Delgres. La seule route possible de retraite à l’époque était de se diriger vers le fortin et la poudrière du Houelmont. J’ai procédé à une cartographie du terrain avec des anciennes cartes de l’époque et j’estime qu’il n’existe plus aucun doute sur mon hypothèse de la bataille finale du Houelmont. A cette époque, les seules fortifications militaires de la basse-terre étaient le fort dit Richepanse, le fortin du Houelmont et le fort de la commune de vieux fort. C’est là dans ce périmètre que s’est joué l’épopée de Delgres et ses compagnons. Delgres n’avait aucune raison de se réfugier dans la souricière de l’habitation d’Anglemont au Matouba. La seule route de repli possible pour tenir une position de défense était le fort de la commune de vieux fort via le fortin avec la poudrière du Houelmont. C’est là une nouvelle hypothèse indiscutable à mes yeux. 

Pour asseoir de façon indiscutable mon hypothèse, il faudrait consulter les cartes militaires des forts dans la basse terre et notamment celles du fortin du Houelmont car il existait vraisemblablement un petit fort à cet endroit qui a été entièrement détruit par l’explosion de la poudrière lors du sacrifice de Delgres . J’en veux pour preuve qu’il ne peut y avoir une poudrière dans ce lieu si il n’y avait pas l’existence d’un fort au Houelmont…  L’idéologie s’est emparée de l’enseignement de l’histoire en Guadeloupe et en Martinique . Il est temps de rétablir quelques vérités. 

Jean-Marie Nol