— Par Robert Saé —
Trump annonce avec fracas qu’il «ne tolérera pas la poursuite du procès mené par la justice israélienne contre Netanyahou», un génocidaire convaincu de corruption ! Trump déclare son intention de s’emparer du Groenland et d’obliger le Canada à devenir le 51ème État des USA. Trump menace explicitement de poursuivre, d’emprisonner, voire d’exécuter ses opposants politiques et juridiques. Trump insulte et limoge le directeur de la Banque Fédérale de son pays, fait licencier arbitrairement des centaines de milliers de fonctionnaires. Il prétend interdire aux pays membres des BRICS*1 de créer un système de monnaie alternatif. Unanimement, les médias du système s’acharnent à persuader l’opinion publique mondiale qu’il s’agit là simplement de frasques d’un individu versatile, condamnable uniquement parce ce que, ce faisant, il déstabilise les marchés et complique l’application de la stratégie décidée par l’occident pour garantir «la bonne marche» du monde. Jamais, on n’entendra le dénoncer, le condamner, le qualifier de «dictateur», comme cela est systématiquement fait quand il s’agit de chefs d’États opposés à l’impérialisme occidental*2 !
Il ne s’agit pas ici d’une simple absence de déontologie de la part des journalistes, de manipulation de l’information ou de traitement injuste des opposants au système dominant. Non ! Cela est beaucoup plus grave qu’il n’y paraît. Donald TRUMP, n’est qu’un pion dans la stratégie des multinationales pour consolider le fascisme planétaire qu’elles mettent en place.
Avant d’aller plus loin, rappelons ce qui caractérise le fascisme
. Le fascisme est une doctrine introduite en Italie par Benito Mussolini*3 en 1920.
. Mouvement nationaliste d’extrême droite, il est opposé à la démocratie parlementaire et au libéralisme traditionnel, le fascisme remet en cause le culte de l’individualisme prôné par la bourgeoisie et impose que la population se soumette à un idéal collectif suprême dans le cadre d’un système politique totalitaire. Avec le nazisme développé par Adolf Hitler en Allemagne, le fascisme se donnera un visage ouvertement militariste.
– La doctrine fasciste s’oppose à la notion d’égalité arguant qu’il existe un ordre hiérarchique naturel au sommet duquel, évidemment, se trouvent la nation, la race et le peuple que le dictateur dit défendre. La supériorité du «sang» et des «traditions» justifie le droit de dominer. Ainsi, les «peuples faibles» doivent être soumis aux «peuples forts» et les femmes doivent être cantonnées à leur rôle maternel. La raison du plus fort est forcément la meilleure.
– Pour le fasciste, il faut protéger la pureté nationale et raciale. Les handicapés et les dégénérés doivent être éliminés.
Un Fascisme devenu planétaire
Les premiers régimes d’essence fasciste se sont développés dans le cadre d’États particuliers et l’un des piliers de leur propagande était le nationalisme. Ils étaient sous la férule de dictateurs qui, même si ceux-ci représentaient des classes dominantes et nouaient des alliances avec d’autres États, tenaient réellement le Pouvoir entre leurs mains. (MUSSOLINI en Italie, HITLER en Allemagne, FRANCO en Espagne, SALAZAR au Portugal…). Après la deuxième guerre mondiale, les impérialismes occidentaux se sont constitués en «Bloc» afin de combattre le «camp socialiste» et l’économie mondiale s’est progressivement globalisée. Conséquence de cette évolution : les multinationales, à travers leurs dirigeants, se sont imposées comme les véritables détenteurs du pouvoir économique et politique. Leur objectif étant d’exercer une domination totale sur les Peuples, ils n’ont eu aucun scrupule à soutenir ou installer à la tête des États, partout ils le pouvaient, des régimes dictatoriaux dont ils ont fait leurs marionnettes. Mais ce sont bien les multinationales les plus puissantes qui tirent les ficelles. Ceci leur a permis d’installer le fascisme planétaire dont nous parlons. Désormais, les véritables «Füher» et «Duce», agissent dans l’ombre.
Ce sont eux qui vulgarisent l’idéologie fasciste et raciste à travers leurs empires médiatiques et qui œuvrent à l’accession de mouvements d’extrême droite à la tête des gouvernements et des États*4, notamment, en finançant massivement les campagnes électorales d’individus, le plus souvent milliardaires eux-mêmes, qui obéiront à leurs ordres. Donald TRUMP est l’un de ceux -là. Nous vivons donc l’ère d’une dictature «globalisée» dont les «guides» sont principalement désignés par les multinationales états-uniennes*5 et 6
Après la deuxième guerre mondiale, l’horreur des crimes commis par les nazis avait suscité une aversion mondiale contre leur idéologie. A part quelques groupuscules extrémistes, les fascistes et les néonazis se terraient. Aujourd’hui, dans le contexte du fascisme planétaire que nous avons présenté plus haut, ils sont complètement décomplexés. Des gouvernements «démocratiques» et «républicains» reprennent allègrement leurs thèses racistes et xénophobes, favorisent la montée en puissance des groupes d’extrême droite afin de préparer l’opinion à accepter leurs politiques totalitaristes. Les impérialistes occidentaux et les multinationales sont bien conscientes que leur système est menacé par l’essor des puissances rivales ainsi que par les luttes anticolonialistes et populaires. C’est pour cela qu’ils installent méthodiquement un régime fasciste au niveau planétaire.
Les différentes facettes du fascisme planétaire
La base idéologique fasciste reste bien prégnante dans la dictature globalisée, cependant cette dernière revêt des aspects spécifiques imposés par les nouvelles réalités :
Globalisation oblige, le nationalisme étroit a laissé la place au suprémacisme occidental global. Le culte de la fabrique de l’homme au physique idéal a été abandonné, puisqu’il ne saurait être question de remettre en cause la société d’hyper-consommation génératrices de profits et… d’un taux d’obésité touchant les 40 % aux USA. On se contente d’afficher la supériorité du leucoderme, quel que soit son état physique, mental ou social.
Les valeurs d’éthique et d’intégrité que les fascistes prétendaient défendre ne peuvent plus être affichées, puisque le monde des multinationales est devenu une nébuleuse où s’interpénètrent les réseaux mafieux de trafiquants d’armes, de drogue et de prostitution. Tous cohabitant à la tête d’états et dans les paradis fiscaux. Alors, plus question de parler de morale. On se contentera de revendiquer la supériorité de la civilisation occidentale parce qu’étant «chrétienne»!
Toutefois, l’instrumentalisation de la religion a changé de forme. L’appui des religions traditionnelles qui consistait, d’une part, à faire en sorte que la population accepte la soumission en espérant une vie meilleure dans l’au-delà et, d’autre part, à cautionner les régimes dictatoriaux en s’affichant à leur côté, cela n’est plus porteur. Désormais, l’entreprise fasciste privilégie l’activisme de sectes évangélistes ou autres, qui n’ont rien d’altruiste ou de compassionnel, dont la mission est de défendre ouvertement et aveuglément, souvent violemment, le système capitalistes et les gouvernements fascistes.
Ce qu’il y a de fondamentalement nouveau et dangereux dans le fascisme planétaire c’est que ses dictateurs contrôlent le puissant empire des Nouvelles technologies de l’Information et de la Communication (NTIC)*7. Via «la toile» (d’araignée?), les puces, les cartes bancaires, les codes barre, les objets connectés, (etc.) tous les individus sans exception sont suivis à la trace. Ajoutons que la marche entreprise pour imposer la monnaie électronique comme seul moyen de paiement
donnera au fascisme planétaire un moyen incommensurable de contrôler la vie des populations. Quant aux réseaux dits «sociaux» ! Les dictateurs qui en sont les propriétaires peuvent, sans aucune décision judiciaire, censurer et mettre fin aux pages ou aux sites qui leur déplaisent. Ils imposent systématiquement des contenus derrière la formule «Recommandé en fonction de vos centres d’intérêts» ! Force est de constater que ce qui est «recommandé», est noyé entre des Fake News, des vidéos perverses dégradant la personne humaine ou sabotant l’harmonie sociale et bien entendu, les messages de propagande idéologique et politiques du système dominant. Cette «soft dictature» est certainement la plus redoutable*8.
La continuité entre régimes fascistes d’hier et d’aujourd’hui est totale en ce qui concerne l’usage de la censure, de la violence, de la répression policière, le piétinement des libertés individuelles et collectives. Mais, le pire est envisageable dans la mesure où le fascisme planétaire, comme nous l’avons indiqué plus haut, a pris soin de saccager le droit international. L’abominable génocide perpétré par l’armée israélienne dans les territoires occupés avec le soutien militaire, diplomatique et médiatique des impérialistes occidentaux indique le chemin qu’ils ont emprunté pour tenter de perpétuer leur hégémonie.
Il est urgent que l’Humanité se mobilise pour éradiquer le fascisme
Nous réalisons donc l’urgence qui s’impose pour les peuples de s’organiser pour combattre pied à pied la pieuvre fasciste. Comme le dit le proverbe Martiniquais «Plita ké trota !» (littéralement , «Plus tard sera trop tard»).
Est-il encore nécessaire d’appeler à la responsabilité ceux qui nagent dans l’illusion que des démarches social-démocrates et réformistes ou que le choix de la voix électoraliste suffiront à faire entendre raison aux ennemis des peuples et permettront de faire barrage au fascisme planétaire ?C’est une véritable guerre qui oppose celui-ci aux Peuples du monde.
On ne risque pas de gagner une guerre sans être organisé et sans avoir identifié les vrais ennemis ! Ceux qui, aujourd’hui encore, invitent le Peuple à confier leur sort à des leaders autoproclamés et hors sol, contribuent à le livrer désarmé à ses bourreaux. Quant à ceux qui, pour satisfaire de médiocres ambitions politiciennes, tentent de saboter des organisations populaires déjà existantes, ils se font complices objectifs du système dominant.
Dans de précédents articles nous avons déjà montré que l’organisation à la base, décentralisée, réellement animée par le peuple, est indispensable pour construire une économie alternative au bénéfice de la majorité, pour affronter les catastrophes naturelles et rebondir après qu’elles surviennent, pour lutter contre le délitement sociétal et la violence qu’elle génère. Nous voulons dire ici que c’est l’une des principale condition qui permettra aux peuples de mener la résistance contre le fascisme planétaire et de le vaincre*9.
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*1 Les BRICS représentent aujourd’hui 52 % de la population mondiale !
*2 Un seul exemple : La campagne massivement mené contre le Révolutionnaire Hugo CHAVEZ, dénoncé comme dictateur voulant être «Président à vie» pour avoir proposé le vote d’une loi permettant de se présenter aux élections pour plus de deux mandats !
*3 Fondation des «Faisceaux de combat» le 23 mars 1919.
*4 l’exemple le plus criant est le financement des mouvements d’extrême-droite par Elon MUSC, l’homme le plus riche du monde !
*5 Après la deuxième guerre mondiale, les USA ont pu s’imposer comme puissance dominante du monde occidental (Cf. Plan MARSHALL, accords de BRETTON WOODS, etc.). Leurs multinationales ont, peu à peu, pris le contrôle de l’économie mondiale. Ils ont pu installer leurs bases militaires sur toute la surface du globe
*6 La mission confiée à Donald Trump et à ses complices qui sont à la tête des gouvernements occidentaux et des institutions internationales est d’intensifier l’action entreprise par Georges Bush visant à détricoter toutes les législations garantissant la souveraineté des États, conçues pour protéger le droit des travailleurs et des peuples ainsi que l’environnement.
*7 Concernant cette problématique, on pourra avoir une vision plus affinée de la guerre qui se mène sur ce front en consultant la vidéo dont vous indiquons le lien : https://youtu.be/GoW8w0Bo8sw
*8 Bel exemple des manipulations permises par le contrôle de «l’Intelligence Artificielle» qu’on nous vante comme l’avenir du monde ! Ceci dit, les groupes contrôlant les réseaux sociaux ne sont ni inquiétés, ni condamnés pour la publication de tous ces contenus toxiques !
*9 Il est évident que sous le règne d’une dictature, la circulation de l’information alternative et clandestine, la possibilité de lutter contre les infiltrations et les provocateurs, de contourner les décisions dictatoriales de tout ordre, sont largement favorisées quand existent des organisations locales regroupant des gens qui connaissent étroitement leur environnement et leur entourage.