« La puce à l’oreille », le vaudeville de Feydeau m.e.s. par Lilo Baur

Jeudi 12 décembre 2019 à 19h. Madiana

Lilo Baur se saisit de « La Puce à l’oreille », pièce rocambolesque de Feydeau qui n’y a pas été montée depuis puce 1978. Elle rassemble tous les ingrédients qui ont fait la réputation du maître du vaudeville : situations burlesques et quiproquos enchâssés auxquels il ajoute le thème du sosie et un imparable stratagème pour faire disparaître les couples adultères.

« La Puce à l’oreille » signe en 1907 le retour triomphal de Feydeau au vaudeville. D’une construction redoutable assortie d’une incroyable fantaisie, c’est « un feu d’artifice allumé au-dessus d’une fourmilière » comme le souligne la critique de l’époque qui s’emballe également pour l’adresse avec laquelle y est renouvelé le thème du sosie.

L’objet principal de la confusion à venir est un colis ouvert « par mégarde » par l’épouse de M. Chandebise : des bretelles envoyées depuis l’hôtel du Minet-Galant. Piquée, Raymonde se persuade qu’elle est trompée. Elle fait appel à son amie Lucienne pour rédiger une missive donnant rendez-vous à son époux dans ce même hôtel. Bien mal en a pris à la complice car la lettre écrite de sa main tombe dans celles de son propre mari, qui se pense à son tour outragé… Tous se retrouveront au Minet-Galant où le garçon de l’hôtel, Poche, est un sosie du mari de Raymonde. La Puce à l’oreille exploite plus que jamais d’ingénieuses ressources scéniques : un « escalier de secours » et surtout un stratagème pour faire disparaître à la moindre alerte les couples adultères.

En confiant à Lilo Baur cette pièce qui ne fût jouée pour la première fois qu’en 1978 à la Comédie-Française, sous la direction de Jean-Laurent Cochet, Éric Ruf offre à la Troupe une nouvelle occasion de faire valoir sa maîtrise de la mécanique propre au maître du vaudeville.
La metteuse en scène ne pouvait mieux rêver pour développer son univers et satisfaire son amour du jeu.