— RS n° 397 lundi 2 juin 2025 —
Environ 200 personnes ont participé, dans et autour de la grande salle de la maison des syndicats, au meeting appelé par LYANNAJ POU DÉPOLYÉ MATNIK (LPDM) et présidé avec enthousiasme par Marijo Sellaye- Hardy-Dessources.
Attentives du début à la fin, elles ont pu écouter en ouverture le Kolectif du 13 janvier sur la répression des 7 d’Océanis, et voté la motion ci–jointe. Puis les organisations invitées ont pu s’exprimer, le collectif des ouvriers et ouvrières agricoles victimes des pesticides, le syndicat des jeunes agriculteurs. D’autres organisations, empêchées, se sont excusées (comme « Zéro Klordécon, Zéro pwazon »).
Christophe Leguevaques, avocat de l’action collective conjointe devant le tribunal administratif de Paris, et présent dans le dossier pénal, a informé sur la poursuite du combat contre l’impunité avec un rendez-vous fin septembre à Paris, et sur l’appel auprès du conseil d’État, interjeté par l’État, avec leur espoir que le coût financier de cette procédure suffirait à nous décourager.
Raphaël Constant a souligné le scandale constitué par la série de manœuvres de l’État et de ses protégés pour éviter que l’affaire soit jugée de façon honnête au pénal.
Jeanmari Flower et Patricia Chatenay-Rivauday sont intervenus en visio depuis la Guadeloupe, pour porter leurs encouragements et affirmer leur volonté de poursuivre la lutte en « sortant de notre zone de confort ».
Les députés, Béatrice Bellay du groupe socialiste, Marcellin Nadeau du groupe GDR, Jean-Philippe Nilor, inscrit avec les Insoumis·e·s, ont montré la possibilité de tenir ensemble un discours radical sur ce grave dossier.
Danièle Obono a insisté sur le caractère commun du combat anti chlordécone et du combat relancé en France contre le pesticide néonicotinoïde. Celui-ci tue les abeilles, abime la biodiversité et l’agriculture, et se révèle très toxique pour les humains. Elle se déclare prête à agir ensemble, ce qui est d’une extrême importance face au mépris gouvernemental.
Sabrina Cajoly, de l’ASSOCIATION KENBÉ RED FWI, a évoqué le rôle positif que peuvent jouer les remarques très accusatrices de l’ONU contre la politique de la France lors de l’examen au Sénat, à la mi–juin, de la loi votée à l’Assemblée nationale avant la dissolution macronienne.
Philippe Pierre-Charles, pour le LYANNAJ, a mis l’accent sur la nécessité, vu les multiples aspects du combat, vu l’ampleur du défi, vu l’entêtement de l’État, d’une conjonction de toutes les forces, en Martinique, en Guadeloupe, en France pour les rendez–vous qui s’annoncent, en particulier en septembre, mais aussi pour le tribunal citoyen international que nous voulons réaliser. Cela, comme les enjeux judiciaires, suppose de ramasser des fonds. Il a une nouvelle fois remercié les municipalités de Fort-de-France et du Lamentin, seules collectivités ayant fait un geste financier de soutien. Il a rappelé l’engagement de ńombreux, de nombreuses artistes solidaires pour un grand concert de sensibilisation et de solidarité qui reste à organiser.
On aura noté avec satisfaction la présence de la très grande majorité des organisations anticolonialustes martiniquaises.
Un moment riche qui justifie le slogan repris tout au long de la soirée : NOU PÉKÉ MOLI BA YO !
Palestine, République Dominicaine, Kanaky : Agir maintenant !
La tuerie continue à Gaza et en Cisjordanie. Les génocidaires ne cachent pas leur volonté de nettoyage ethnique de Gaza.
En République Dominicaine, les expulsions scandaleuses se poursuivent. Trump s’apprête à faire de même aux USA.
En Kanaky, l’extrême droite rêve d’une guerre coloniale pour empêcher l’application sincère des accords de Nouméa pour l’autodétermination du peuple kanak.
Les peuples victimes dans ces trois situations ont un besoin absolu de solidarité. Il nous appartient sur ces dossiers de peser au maximum sur le gouvernement français. Mettre à la raison les fascistes de la Caldochie, imposer la fin du massacre en Palestine par des mesures concrètes contre les fascistes qui tiennent Israël, contraindre Abinader à abandonner son délire anti-haïtien, tout cela étant à la portée du gouvernement français.
Notre tâche est donc de peser sur lui en ce sens. Les élu·e·s des dernières colonies ont un rôle à jouer à ce niveau, aussi bien les élu·e·s des territoires que celles et ceux qui siègent au Parlement français. Des motions communes de toutes les collectivités peuvent réclamer ensemble à l’État français des mesures concrètes contre les barbaries en question. Les Parlementaires peuvent intervenir ensemble directement, mais aussi auprès de leurs collègues français. Les élu·e·s agiraient ainsi dans le sens souhaité par la majorité de leurs peuples, en dépassant la simple velléité ou le geste ponctuel. Les enjeux le méritent.
De la même manière, les mouvements prolétariens et populaires de nos pays ont le devoir de pousser dans la même direction avec la seule arme dont ils disposent : la mobilisation. Faire signer la pétition pour les HaïtienNEs de RÉPUBLIQUE DOMINICAINE, multiplier les réunions, les efforts pédagogiques, interpeller, manifester dans la rue, bref passer de la lamentation à la lutte, tel est le devoir de toutes les forces humanistes. Agir de cette façon, c’est agir aussi pour nos intérêts de peuples dominés en lutte pour leur propre émancipation.
ANNOU PA PÈD TAN !