La captation par les « Sachants » du « Génocide par substitution » : une rare escroquerie intellectuelle.

Par Yves-Léopold Monthieux

« Il n’y a pas de génocide par substitution », ose écrire Mme Nadia Chonville qui dit pourquoi. Dénuée du romantisme habituel qui accompagne le récit national, son argumentation est lumineuse. De la part d’une intellectuelle martiniquaise, l’affirmation est courageuse. Heureusement qu’elle a pu se construire une crédibilité dans la presse locale. Sinon elle aurait rencontré des difficultés à se faire entendre.

Ainsi donc, sous la plume de la sociologue qui pourrait être la petite fille de bien d’entre nous, on peut lire un article iconoclaste sur le « génocide par substitution ». Pour la chercheuse martiniquaise, l’expression de Césaire est un « marronnier de la vie politique antillaise » qui, tel que présenté au peuple ne répond pas à la réalité. Il s’agit d’une formule commode véhiculée par les « sachants » martiniquais qui écrivent « l’histoire à côté de l’histoire ». Elle fait partie de ces « vérités » construites dans le cadre du cahier des charges dicté par les fabricants du roman national martiniquais. Plus précisément, la formule de Césaire est une aubaine. Récupérée, elle est en quelque sorte « captée » au profit de la cause idéologique.

Plus généralement, dans son étude argumentée et chiffrée la chercheuse remet en question, dans une perspective dynamique, bien des idées fausses répandues par les sachants martiniquais à propos de la répartition démographique de l’île. Bref, je vous invite à lire l’article de Mme Nadia Chomville.

Il n’y a pas de génocide par substitution par Nadia Chomville

Les années BUMIDOM en Martinique – Le vrai du faux – Yves Leopold Monthieux – Mars 2021

Faut-il simplement rappeler que, prononcée en 1975 pour dénoncer un projet d’immigration en GUYANE, la formule de Césaire a fait l’objet d’une véritable captation destinée à alimenter le fonds de commerce des sachants. Selon ces derniers, l’expression s’appliquerait au BUMIDOM qui aurait conduit à une hécatombe migratoire entraînant la baisse de la population.

C’est d’une rare escroquerie intellectuelle. Car de 1962 à 1982 (période incluant la durée du BUMIDOM) la population de la Martinique est passée de 270.000 à 325.000 habitants, soit une augmentation de 55.000 habitants en 20 ans (22.000 de plus en 10 ans). Aujourd’hui, c’est à peu près 20.000 habitants que la Martinique a perdus dans les 10 dernières années !

Fort-de-France, le 31 mai 2021

Yves-Léopold Monthieux