La cantatrice Christiane Eda Pierre est décédée

Christiane Eda-Pierre (née le 24 mars 1932 à Fort-de-France (Martinique) et morte le 6 septembre 2020 dans les Deux-Sèvres) est une soprano française, l’une des toutes premières cantatrices noires de carrure internationale en France métropolitaine et dans le monde aux côtés de Barbara Hendricks, Maria Anderson et de Léontyne Price.

Jeunesse et formation
Née en 1932 à Fort de France, rue Galliéni, Christiane Eda-Pierre dans un milieu d’artistes, elle est la fille d’Alice Nardal, une d’une professeure de musique qui enseigne au lycée Victor-Schœlcher (Fort-de-France) et au collège Pérrinon et de William Eda-Pierre, un journaliste au Courrier des Antilles, sa tante Paulette Nardal, est une femme de lettres et journaliste martiniquaise, une militante de la cause noire, elle est une des inspiratrices du courant littéraire de la négritude et la première femme noire à étudier à la Sorbonne, fondatrice de la revue « La Revue du Monde Noir », son grand père est un pianiste et un flûtiste accompli, sa grand mère est elle-même organiste.Très jeune, Christiane Eda-Pierre apprend le piano avec sa mère. Après ses études secondaires chez les chanoinesses de Saint Augustin, elle part à Paris où pendant deux ans, elle étudie le piano à l’École normale de musique de Paris, mais en les cours de Charles Panzera, elle passe du piano au chant lyrique, et elle entre au Conservatoire national supérieur de musique de Paris où elle suit des cours auprès du baryton Louis Noguera pour le chant, auprès de la comédienne Gabrielle Fontan pour la diction. En 1957, elle sort du conservatoire avec le premier prix de chant, le premier prix d’opéra et le premier prix d’opéra comique.

Lire aussi : Le retour d’un ange : la soprane Christiane Eda-Pierre

Carrière musicale
Elle fait ses débuts à Nice en 1958, dans le rôle de Leïla dans Les Pêcheurs de perles. L’année suivante, elle paraît au Festival d’Aix-en-Provence, dans le rôle de Papagena dans La Flûte enchantée.à l’Opéra-Comique en 1960, elle y chante Olympia, Lakmé, Rosine, Violetta, etc., puis à l’Opéra de Paris en 1962, où elle s’impose en Lucia, Gilda, etc. À partir de 1966, elle entreprend une carrière internationale, chantant à Londres, Wexford, Lisbonne, Vienne, Salzbourg, Chicago, New York, etc.

Elle défend un vaste répertoire, allant de la musique baroque aux œuvres contemporaines, mais demeure une interprète d’élection de Mozart, notamment le rôle de Constanze dans L’Enlèvement au sérail, qu’elle chante dans le monde entier, mais également Donna Anna, Donna Elvira, Vittelia, Elettra. Aussi très appréciée dans les œuvres de Jean-Philippe Rameau, telles Les Indes galantes, Zoroastre, Les Boréades, Dardanus. Elle est aussi une magnifique Antonia dans Les Contes d’Hoffmann, lors de la production de cet opéra à Paris en 1977, dans la mise en scène de Patrice Chéreau. Elle consacre aussi une activité importante au concert et à la radio, chantant des œuvres peu jouées, tels Le Siège de Corinthe, La Jolie Fille de Perth, Benvenuto Cellini, Béatrice et Bénédict, chante également Il pirata (Londres, 1972) et I puritani (Marseille, 1974). Elle participe à la création de Saint François d’Assise de Messiaen, en 1983.

Professeur au Conservatoire national supérieur de Paris de 1977 à 1997, puis à la Schola Cantorum de Paris, elle a formé plusieurs artistes de renommée internationale, parmi lesquels Nora Gubisch.

Styliste accomplie, une des plus importantes carrières internationales parmi les chanteuses françaises de son époque.

Elle est présidente d’honneur de l’Académie de l’Opéra Comique depuis sa création.

Vie personnelle
Le 6 septembre 2020, Christiane Eda-Pierre décède chez elle dans sa résidence des Deux-Sèvres dans le Centre-Ouest de la France à l’âge de 88 ans.

Distinctions
2011 : promotion au grade de Grand Officier de l’Ordre national du Mérite (France)
2016 : nomination au grade d’officier de l’Ordre national de la Légion d’honneur,