Journée mondiale de l’hygiène menstruelle le 28 mai 2022

« Elles sont dans le rouge » :  campagne de l’UFM pour la journée mondiale de l’hygiène menstruelle

La communauté internationale commémore chaque 28 mai une Journée mondiale consacrée à l’hygiène menstruelle.

Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) estime qu’en Afrique 66% des filles ne disposent pas d’une bonne information sur la menstruation avant d’être confrontées à leurs premières règles, ce qui rend l’expérience négative, et parfois traumatisante. La même source indique que sur le continent africain, une fille en âge de scolarisation sur dix s’absente régulièrement de l’école pendant ses règles.

Rompre le silence
L’instauration de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle remonte à 2014. Son but est de rompre le silence et à diffuser l’information pour permettre à la communauté en générale et à la communauté scolaire en particulier de communiquer et d’échanger sur l’amélioration de la gestion de l’hygiène menstruelle.

Cette journée a aussi pour but d’interpeller les décideurs afin d’améliorer les infrastructures sanitaires en milieu scolaire dans le but d’augmenter la fréquentation scolaire des filles, leur participation et leur maintien à l’école, même pendant leurs règles.

28/5
Le choix du jour, le 28ème du mois, a été effectué en pensant à la durée moyenne d’un cycle menstruel. Le mois de mai est quant à lui le 5ème de l’année, soit le nombre de jours moyen de la durée des règles.

« Elles sont dans le rouge » : la campagne de l’UFM pour la journée mondiale de l’hygiène menstruelle

L’Union des Femmes de Martinique vous invite à sa conférence de presse ce vendredi 27 mai à 10 h sur la place de l’Enregistrement (centre-ville de Fort-de-France) à l’occasion de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle (28 mai).
Cette année, les militantes féministes de l’UFM ont décidé de marquer le coup pour parler des tabous liés aux menstruations. Et plus particulièrement de la précarité menstruelle et de ses multiples impacts.
Elles présenteront les démarches qu’elles ont entreprises pour mobiliser les différents acteurs autour de la question de l’accès aux protections périodiques.
L’association féministe :
• présentera les résultats de l’enquête de l’UFM « 28 jours » sur la consommation et la perception du coût des protections périodiques des Martiniquaises ;
• rapportera le résultat des interpellations des différents institutionnels par l’UFM (Education nationale, UA, CTM) pour l’installation de distributeurs gratuits de protections périodiques dans les établissements scolaires et Université des Antilles ;
• évoquera les tentatives de négociations avec des acteurs de la grande distribution et les pistes de propositions pour une baisse de cette précarité menstruelle.
En outre, afin de sensibiliser plus largement le grand public, des photos des oeuvres sur les menstruations de la plasticienne Yolanda Najanro, seront exposées parmi des vêtements de femmes tachés qui symbolisent l’embarras des femmes en cas de survenue inopinée de leurs règles, de manque de protections.

Précarité menstruelle : de quoi parle-t-on ?
L’accès à des protections hygiéniques ne va pas soi. La précarité menstruelle correspond à la difficulté ou le manque d’accès des personnes réglées aux protections périodiques pour cause de pauvreté.
Elle a pour conséquences :
• l’exclusion des personnes réglées, l’absentéisme répété voire le décrochage scolaire ;
• la survenue de pathologies (fabrication artisanale de protections hygiéniques), syndrome de choc toxique causé par des protections internes (tampons) gardés trop longtemps ;
• des répercussions psychologiques : gêne, de dégoût et des blocages pour effectuer certaines démarches ou juste sortir de chez soi. Selon l’Ifop, 17 % des femmes en situation de précarité renonceraient à sortir de chez elles lorsqu’elles ont leurs règles.
En la France, 1 7 millions de personnes (IFOP, mars 2019) sont concernées par la précarité menstruelle sur les 15 millions de personnes qui ont leurs règles.
Plus près de nous chez nous en Martinique : étudiantes, femmes en situation précaire, sans abris, femmes en prison… sont davantage touchées.
L’UFM se mobilise pour la mise en place de distributeurs gratuits de protections périodiques
L’UFM salue la déclaration de Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur annonçant, le 23 février 2021, la mise en place de protections hygiéniques gratuites pour les étudiantes dans les résidences universitaires, services de santé. L’objectif était de 1 500 distributeurs pour la rentrée septembre 2021.
Si cette annonce constitue un réel progrès dans la lutte contre les inégalités, la précarité et le sexisme, l’UFM s’interroge sur sa mise en application en Martinique, car les sites d’implantation n’ont pas été précisés.
En Martinique, la précarité a un visage de femme :
• sur 100 chômeurs il y a 70 femmes avec une moyenne d’âge de 25 ans.
• 70 % des contrats à durée déterminée sont des femmes.
• des contrats aidés, précaires, temps partiels imposés… C’est le lot des femmes et donc, 1 femme sur 4 occupe un emploi précaire. On compte 7 500 emplois précaires dans la fonction publique territoriale !
Le coût des périodiques
• En 2015, la taxe sur les protections hygiéniques baisse et passe de 20 % à 5,5 %.
• 285 euros par an : c’est le coût moyen des protections périodiques que doivent assumer les personnes qui ont leurs règles.
• 13 % des personnes interrogées affirment avoir déjà dû choisir entre acheter des protections périodiques et un autre produit de première nécessité.
• 1/10 est aussi contrainte de fabriquer ses protections pour des raisons financières.
• 1/20 doit utiliser du papier toilette.
• Par ailleurs, 46 % déboursent en moyenne 5 à 10 euros chaque mois à cet effet, une part importante du budget pour des personnes précaires.
• La moitié des étudiantes et étudiants doivent y ajouter d’autres dépenses telles que les antidouleurs, les sous-vêtements ou les linges de lit, pour débourser parfois plus de 20 euros par mois.