Hanouka 2025 se déroulera du dimanche 14 décembre au lundi 22 décembre, une période de huit jours marquant l’une des fêtes les plus sacrées et lumineuses du judaïsme. Connue sous le nom de « Fête des Lumières », cette célébration rappelle un épisode crucial de l’histoire juive et est un moment de rassemblement familial et spirituel.
Aux origines de Hanouka : entre oppression, révolte et « miracle »
L’histoire de Hanouka prend racine dans une période troublée de l’Antiquité, plusieurs siècles avant notre ère. Après la mort d’Alexandre le Grand en 323 av. J.-C., son immense empire se fragmente et devient l’enjeu de luttes incessantes entre ses anciens généraux. La Judée passe alors sous domination grecque, plus précisément sous celle des rois séleucides, qui cherchent à imposer la culture et la religion hellénistiques aux peuples conquis.
Si cette influence grecque se diffuse dans l’architecture, les arts et les modes de vie, elle se heurte à une forte résistance en Judée, où le peuple juif demeure profondément attaché à sa foi et à ses traditions. La situation s’aggrave sous le règne d’Antiochus IV Épiphane, monté sur le trône au IIᵉ siècle avant J.-C. Fasciné par la culture grecque, le souverain tente d’unifier son empire en imposant une seule religion. Les pratiques juives sont interdites, le respect du Chabbat, de la circoncision et du calendrier religieux est proscrit, et le Temple de Jérusalem est profané par l’installation d’un autel dédié à Zeus.
Face à ces persécutions et à la violence exercée contre les fidèles, une révolte éclate. Elle est menée par le prêtre Mattathias et, après sa mort, par son fils Juda, surnommé « Maccabée », c’est-à-dire « le Marteau ». À la tête d’un petit groupe de résistants, il affronte l’armée séleucide, pourtant bien plus puissante. Contre toute attente, les insurgés remportent plusieurs victoires décisives et parviennent à reprendre Jérusalem.
En 164 av. J.-C., le Temple est reconquis. Il est purifié et consacré à nouveau au Dieu d’Israël. C’est lors de cette réinauguration qu’intervient l’événement fondateur de Hanouka. Les vainqueurs ne trouvent qu’une seule fiole d’huile pure, indispensable pour allumer la Ménorah du Temple, et suffisante pour une seule journée. Or, selon la tradition rapportée par le Talmud, cette huile brûle miraculeusement pendant huit jours, le temps nécessaire pour en produire de nouvelle conformément aux règles religieuses.
Ce double événement — la victoire d’un peuple fidèle sur l’oppression et le miracle de la lumière — donne naissance à la fête de Hanouka. Le nom même de la fête signifie « dédicace » ou « inauguration », en référence à la reconsécration du Temple. Depuis plus de deux mille ans, Hanouka commémore ainsi la défense de l’identité juive, la liberté religieuse et l’espoir qui persiste même dans les périodes les plus sombres.
Chaque année, l’allumage progressif des bougies rappelle que la lumière peut grandir, jour après jour, et triompher de l’obscurité. Hanouka n’est pas seulement le souvenir d’un miracle ancien : elle est le symbole vivant du courage, de la foi et de la résistance d’un peuple face à l’effacement de son héritage.