Gaza : une accusation de génocide qui divise ONG, chercheurs et politiques

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas en octobre 2023, le terme « génocide » est de plus en plus utilisé par des ONG, des chercheurs, des personnalités politiques et des institutions internationales pour qualifier la politique israélienne à Gaza. Ce mot, historiquement lourd et juridiquement précis, suscite un débat intense et divise fortement l’opinion publique.

Des ONG comme Amnesty International, Human Rights Watch et Médecins du Monde dénoncent un « génocide en cours », évoquant des actes interdits par la Convention de l’ONU de 1948 : meurtres, atteintes à l’intégrité physique ou mentale, privation délibérée de ressources vitales. Des experts de l’ONU et certains responsables européens, comme Josep Borrell, partagent cette analyse, bien que peu de dirigeants emploient officiellement le terme.

Dans le monde académique, plusieurs spécialistes des génocides, comme Raz Segal ou Melanie O’Brien, estiment que la situation à Gaza correspond à la définition juridique du génocide. D’autres appellent à une approche nuancée, invoquant des « pratiques » ou « logiques génocidaires », sans forcément trancher juridiquement.

En revanche, le gouvernement israélien réfute fermement ces accusations, arguant qu’il s’agit d’une guerre contre le Hamas, non d’une politique d’extermination. Des juristes et historiens comme Vincent Duclert ou Iannis Roder estiment que parler de génocide est juridiquement inexact et risquerait de banaliser ce crime.

Enfin, la justice internationale (CPI et CIJ) s’est saisie du dossier. Si le mot « génocide » n’a pas encore été juridiquement confirmé, le débat reste central, notamment parce que le choix des mots influence les réponses politiques et humanitaires à la crise

On lira avec un grand intérêt l’article de Pierre-Louis Caron sur Fanceinfo
Guerre dans la bande de Gaza : qui utilise ou non le mot « génocide » pour décrire les opérations israéliennes, et pour quelles raisons ?