— Par Patrick Mathelié-Guinlet —
Errance au pays des âmes bleues
À la poursuite d’un mirage impalpable
dans l’âpre solitude d’un affectif désert,
en vaine quête de la femme idéale,
d’une sirène dans cette mer de sable,
poussé à ce voyage fatal,
avec toute la force d’un instinct animal,
par la terrible soif d’amour d’un cœur desséché,
brûlé au feu destructeur des passions passées…
Homme bleu de trop de bleus à l’âme
infligés par le désamour des femmes,
les yeux secs car n’ayant plus de larmes,
le cœur sec d’avoir tellement aimé,
bouche sèche d’avoir trop dit “je t’aime”,
laboureur stérile sans récolter ce qu’il sème,
condamné à l’errance perpétuelle
de ces aigles dépourvus d’elles…
Éclats de vers…
Épars éclats de vers,
miroir brisé de l’âme,
puzzle de l’image à l’envers
du visage jadis aimé d’une femme
par la pluie et le temps délavé,
d’un recoin de mémoire jailli
un beau soir de mélancolie
car l’amour ne peut tout à fait s’oublier
même si, avec des mots,
on ne peut recoller les morceaux
d’un souvenir éphémère
en épars éclats de vers…
Photomaton
À l’abri du gris rideau tiré :
fous-rires et baisers volés…
Le petit oiseau va sortir…
Là, il s’est envolé !
Ne demeure que la photo floue
d’un joli souvenir
que tous deux nous matons,
pleins d’une tendre émotion…
