Éric Cantona, chômeur au bout du rouleau dans « Dérapages »

La série est diffusée les 23 et 30 avril sur Arte et déjà entièrement disponible sur arte.tv.

Éric Cantona est le héros malgré lui de « Dérapages », la nouvelle série sociale de Arte inspirée de « Cadres Noirs » de Pierre Lemaître. Elle est diffusée les 23 et 30 avril sur Arte, et déjà entièrement disponible sur arte.tv.

Dérapages, la nouvelle série d’Arte, avec Éric Cantona est un portrait vif et sans faille d’une société qui vire sans états d’âme ses cadres et employés de plus de 50 ans. Un thriller social signé Ziad Doueiri, le réalisateur de la première saison de Baron Noir.

Éric Cantona incarne Alain Delorme, un directeur RH

C’est au Portugal où il vit à l’année, que nous avons joint Éric Cantona. Lui aussi en confinement. Même si le Portugal est plutôt épargné par l’épidémie : « C’est un moment très difficile, où tout le monde doit être très solidaire, discipliné. Il ne peut pas y avoir d’autre solution aujourd’hui ; il n’y a pas de vaccin, il n’y a pas de remède, il n’y a rien. »

Éric Cantona, footballeur devenu acteur, est le héros de Dérapages, la nouvelle série d’Arte en 6 épisodes. Il incarne Alain Delorme, un directeur des ressources humaines, au chômage et au bout du rouleau. À 50 ans, il accepte un poste dans une grande multinationale cynique. Son test d’embauche : une fausse prise d’otages. La série est adaptée du roman social de Pierre Lemaître, Cadres Noirs. Elle tire à boulets rouges sur le monde de l’entreprise.

C’est le rôle qui a plu à Éric Cantona. « Moi, j’en connais autour de moi. J’avais un oncle qui a longtemps travaillé dans une grosse boite. À 55 ans, il a été mis au chômage.Terminé. Impossible pour lui de retrouver du boulot. Ce qui m’a intéressé dans ce rôle, c’est que c’est un personnage dont la trajectoire est exceptionnelle. D’humiliation en humiliation dans la société de notre temps – ça ne date pas d’aujourd’hui, ça fait 30 ou 40 ans que ça dure – certains arrivent à un point de non retour.

Après, on peut bien sûr tous descendre dans la rue. Ça reste une fiction aussi : sinon, on regarde les informations, et on lit les journaux. Mais ce qui m’a intéressé, c’est que seul, il va prendre la décision de survivre. À un moment donné, il est au bord du périph : soit il se jette et il crève, ou il humilie le système qui veut l’humilier et l’humilie depuis des années. »

Dans ‘Dérapages’, j’ai senti un personnage plus fort que Philippe Rickwaert dans ‘Baron noir’, car beaucoup plus fragile.

Ziad Doueiri, réalisateur de ‘Dérapages’ et de la première saison de ‘Baron noir’

à franceinfo

Dérapages est une série sociale à la fois tragique et drôle

Une série filmée comme un thriller, qui rappelle l’esprit des films sociaux de Ken Loach. Derrière la caméra, Zied Doueiri, qui fut l’assistant de Quentin Tarantino et a réalisé la première saison de Baron Noir. Il voit des points communs entre les personnages principaux des deux séries : « Quand j’ai commencé à lire le scénario de ‘Baron Noir’, je n’avais rien compris à la politique. Mais j’avais trouvé qu’il y avait le développement d’un personnage intéressant. »

La série rythmée bénéficie d’excellents seconds rôles. Elle dresse un portrait sombre et froid du monde d’aujourd’hui. Avant le coronavirus…

Source : Francetvinfo