En Martinique, 2 140 personnes travaillent dans le secteur culturel

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En Martinique, 1 600 établissements relèvent du secteur de la culture et emploient 2 140 personnes, en 2010. Les arts visuels, qui couvrent un large champ d’activités, concentrent, à eux seuls, près du tiers de ces établissements. À l’image du tissu productif de l’île, les établissements culturels sont concentrés dans l’agglomération Centre et emploient peu de salariés. Neuf établissements culturels sur dix n’ont aucun salarié. Les hommes y sont majoritaires, notamment dans les activités liées au spectacle. Finalement, malgré un niveau de diplôme supérieur à la moyenne, certaines professions se caractérisent par une certaine instabilité, le non-salariat et des contrats à durée limitée très fréquents, en lien direct avec la pratique d’activités telles que le spectacle vivant.

La Martinique, comme d’autres régions françaises, considère la culture et le secteur culturel comme des atouts es­sentiels pour renforcer son attrait, dans un contexte de globalisation et de transformations sociales avec la révolution numérique- En Martinique, les activités culturelles génèrent de ma­nière directe ou indirecte 3 170 emplois⋅ L’intégration du secteur culturel dans les stratégies de développement local constitue un enjeu important. -Parmi eux, 1 900 sont des emplois culturels dont 870 répertoriés dans des établissements culturels et 1 030 dans des établissements non culturels En effet, des entreprises dont l’activité principale ne relève pas de la culture peuvent offrir des emplois culturels, comme par exemple, un de­signer dans l’industrie automobile -Définir les atouts et les faiblesses de ce secteur constitue une première étape dans la mise en œuvre de ces stratégies. Par ailleurs, 1 270 des 3 170 emplois liés à la culture sont des emplois non culturels offerts dans un établissement culturel, comme par exemple une comptable dans une maison d’édition Ainsi, en 2010, 2 140 personnes déclarent travailler dans des établissements culturels, soit 1,6 % de la population active ayant un emploi. (graphique 1)
Et trois emplois sur cinq dans les établissements culturels ne relèvent pas de la culture, mais essentiellement d’activités administrati­ves (440 personnes).


Graphique 1 :
Dans les établissements culturels


La culture : un secteur au masculin

Les hommes sont plus présents que les femmes dans le secteur culturel (55 %). (graphique 2)
Comparée à l’en­semble des actifs travaillant dans la région (49 % d’hommes et 51 % de femmes), leur présence est encore plus marquée dans le secteur culturel. Largement majoritai­res dans les emplois culturels (66 %), les hommes n‘occupent que 47 % des emplois non culturels. Les artistes et les architectes sont les métiers les plus masculins des établissements culturels (80 %). A l’inverse, les femmes sont majoritaires (71 %) uniquement dans le secteur de la documentation et de l’archivage.

Plus de diplômés dans la culture

Les deux tiers des personnes travaillant dans les établissements culturels sont titulaires d’un diplôme au moins équivalent au baccalauréat (contre 48 % dans l’ensemble des actifs occupés). Le niveau de diplôme des actifs dans la culture est bien plus élevé que celui de la totalité des actifs martiniquais : 40 % des actifs dans les établissements culturels sont titulaires d’un diplôme universitaire contre 29 % dans l’ensemble de la population active. (graphique 3) Les métiers culturels exigent souvent des diplômes et des qualifications techniques spécifiques et reconnues. Dans les établissements culturels, les métiers non culturels rassemblent 60 % de la totalité des emplois. Ces métiers non culturels sont essentiellement des professions administratives (34,5 %). Au sein des établissements relevant de la culture, les individus exerçant un métier culturel sont plus diplômés que ceux qui exercent un métier non culturel : la moitié des personnes exerçant un métier culturel sont titulaires d’un diplôme universitaire contre le tiers pour celles exerçant un métier non culturel. En lien avec le niveau de diplôme plus élevé, dans le secteur de la culture, 35 % des actifs sont des cadres et des professions intellectuelles supérieures. Dans le domaine culturel, les architectes sont les plus diplômés : 90 % des architectes disposent nécessairement d’un diplôme universitaire. Dans l’univers du spectacle, posséder un diplôme universitaire n’est pas indispensable pour travailler. De ce fait, les diplômés du supérieur sont plus rares dans ce domaine ; seul un tiers des artistes de spectacle, des cadres, des techniciens et ouvriers du spectacle détiennent un diplôme universitaire.

Deux fois plus de non-salariés dans les établissements culturels

La part des non-salariés (artisans, commerçants et professions libérales) dans le secteur de la culture est deux fois plus importante que dans l’ensemble de la population active occupée de l’île : 28 % contre 13 %. Par ailleurs, 36 % des actifs non salariés des établissements culturels exercent des professions de l’information et des arts. Dans le secteur de la culture, les actifs travaillent majoritairement à temps complet (81 %). Cependant, le temps par­tiel est plus fréquent dans la culture que dans l’ensemble de la population active (19 % contre 16 %). Les femmes sont plus concernées par le travail à temps partiel que les hommes. Cependant, le temps partiel masculin est plus fréquent dans les établissements culturels, que dans la po­pulation active : 14 % des hommes et 26 % des femmes travaillent à temps partiel, contre respectivement 9 % et 22 % dans l’ensemble des actifs en emploi. Le secteur de la culture favorise le temps partiel.

Graphique 2 : Davantage d’hommes parmi les actifs exerçant un métier culturel

Répartition des individus selon le sexe et la famille de métier en Martinique

Ce secteur étant fortement masculinisé, la proportion d’hommes à temps partiel est plus forte que pour l’ensemble des actifs. Par exemple, un professeur d’art (hors scolaires) sur deux travaille à temps partiel.

Des postes CDD de courte durée

En 2010, 4 300 postes1 ont été pourvus dans les établissements culturels ; ces postes ont concerné 1000 salariés. Leur durée est souvent courte : la moitié d’entre eux ne dépassent pas quatre mois et pour un quart des postes, la durée maximum est de 30 jours. Ces postes sont relativement peu stables : six contrats de travail sur dix sont à durée déterminée (tableau 1), soit deux fois plus que la moyenne régionale. En particulier, dans les arts visuels et le spectacle, près de neuf contrats sur dix sont des CDD. Par ailleurs, la saisonnalité de l’emploi dans le secteur de la culture et le développement de manifestations évènementielles entraînent plus fréquemment qu’ailleurs, le cumul d’activités. Huit salariés sur dix travaillant une heure ou plus dans le secteur culturel sont également employés en dehors de ce secteur ; ils sont 94 % dans le spectacle dix travaillant une heure ou plus dans le secteur culturel sont également employés en dehors de ce secteur ; ils sont 94 % dans le spectacle vivant. Dans le secteur culturel, quatre CDD sur dix ont été signés au cours de la très haute saison touristique en Martinique (de janvier à mars). Un enjeu2 serait de réguler les relations d’emploi qui lient les travailleurs artistiques et culturels et leurs employeurs, par exemple, en sécurisant les parcours professionnels ou en favorisant la mobilité intersectorielle.

Tableau 1 : Une large majorité de poste en CDD

Dans le secteur culturel, les rémunérations sont très hétérogènes et inégalitaires. L’architecture est le secteur où les rémunérations moyennes annuelles sont les plus élevées (23 250 euros) en rapport avec les qualifications de niveau supérieur demandées. Par ailleurs, dans ce domaine d’activité, la quasi totalité des postes sont des activités principales. Cependant, pour les autres salariés du secteur culturel qui en représentent la grande majorité, il s’agit rarement de leur emploi principal : c’est le cas pour la moitié d’entre eux. De ce fait, les rémunérations, chutent à 11 000 € en moyenne annuelle.

Dans le secteur culturel, deux personnes sur cinq travaillent à temps plein, avec 54 % d’hommes, pour une rémunération annuelle moyenne de 23 450 €. L’écart de rémunérations annuelles moyennes, pour des postes à temps plein, entre les hommes et les femmes est de 3 000 € contre 1 000 € pour l’ensemble des actifs occupés. Les femmes y occupent, en effet, plus fréquemment des postes à durée déterminée : 65 % des femmes occupent un poste à durée déterminée, soit cinq points de plus que les hommes. Exercer un métier culturel au sein du secteur de la culture ou non et être un homme ou une femme n’influent pas sur le risque de faire partie du dernier décile des personnes les moins rémunérées, contrairement à l’âge (un jeune de moins de 30 ans a près de quatre fois plus de chance de faire partie des 10 % des personnes les moins rémunérées qu’une personne âgée entre 30 et 50).


Une hausse de l’emploi surtout chez les non salariés


Le nombre d’emplois dans les établissements culturels a augmenté de 4,4 %, entre 2007 et 2010 et la part de ces emplois dans l’ensemble de la population active est passée de 1,4 % à 1,6 %. Avec une hausse annuelle moyenne de 9 % entre 2007 et 2010, les non salariés ont progressé plus rapidement que les salariés, notamment les architectes ainsi que les artistes, cadres, techniciens et ouvriers des spectacles. Dans les établissements culturels, l’emploi à temps complet a progressé légèrement plus vite que l’emploi à temps partiel, respectivement + 1,5 % et + 1,2 % par an entre 2007 et 2010 (contre – 0,4 % et + 1,5 % au niveau régional). Les artistes ont été les premiers bénéficiaires de cette progression : en 2010, ils sont 72 % à travailler à temps complet, contre 59 % en 2007. Dans le même temps, le temps partiel a augmenté de 13 % par an chez les non salariés alors qu’il a baissé de 1,5 % par an chez les salariés.

Une offre culturelle relayée par 1 600 établisse­ments

En 2010, la Martinique totalise près de 1 600 établissements relevant du champ culturel. Le département affiche ainsi, une densité de l’offre culturelle élevée : 4 établissements culturels pour 1 000 habitants. Avec 10 % de l’emploi régional et 9 % du PIB de l’île3 , le tourisme est un facteur explicatif car il stimule l’économie présentielle4.
Dans le classement des densités de l’offre culturelle des régions de France, la Martinique se positionne à la 4ème place, après l’Île-de-France (7,3 pour 1 000), la Guadeloupe (4,6 pour 1 000) et la Provence-Alpes-Côte d’Azur (4,4 pour 1 000). En Martinique, comme en France métropolitaine et les autres départements des Antilles-Guyane, les établissements culturels représentent 3 % de l’ensemble des établissements de la région. Avec près du tiers des établissements culturels de la ré­gion, les arts visuels
5 sont mieux représentés en Marti­nique que dans les autres DOM, à un niveau proche du national (32 %). La présence en Martinique de l’institut d’arts visuels des départements français d’Amérique (IRA­VM6) a pu contribuer à ce résultat. Comparée à la France métropolitaine, le secteur de l’audiovisuel et du multimédia est plus important (12 % contre 15 %) dans les DOM. En Martinique, ce secteur concentre 15 % des établissements culturels, contre 12 % pour la France métropolitaine. (tableau 2) L’offre de chaines de télévision est élevée dans le département. Cette offre a été favorisée par des dispositifs d’aides et de financements publics spécifiques pour soutenir et développer ces domaines, comme par exemple le crédit d’impôt en Outre-mer ou les remises de charges sociales lors de tournages dans le cadre de la loi pour le développement économique de l’Outre-mer (LODEOM).

Neuf établissements culturels sur dix n’ont pas de salarié

A l’image du tissu productif martiniquais, les établisse­ments culturels sont concentrés dans l’agglomération Centre (carte 1) et sont de petite taille : 98 % des éta­blissements culturels emploient moins de dix salariés. Les arts visuels sont l’activité culturelle qui rassemblent le plus d’établissements (500 établissements) et aucun n’emploie plus de neuf salariés. Les plus grands établis­sements culturels relèvent du domaine de la conservation du patrimoine : 15 % des établissements emploient dix salariés ou plus.


Tableau 2 : Davantage d’audiovisuel et de multimédia qu’en France métropolitaine


Carte 1 : Les établissements culturels concentrés dans la ville capitale

Densité d’établissements culturels par commune en Martinique

Parmi les 1 592 établissements culturels comptabilisés, cinq7 appartiennent à la sphère publique et emploient 13 % des salariés du secteur. Il s’agit de la régie autonome de la commune de Fort-de-France (Sermac), la bibliothè­que centrale de prêt, l’Atrium, les archives départementa­les et la bibliothèque de l’université des Antilles Guyane. Ce dernier figure parmi les cinq plus gros établissements pourvoyeurs d’emplois du secteur culturel avec France-Antilles Martinique, France télévision, la Fédération des Œuvres Laïques qui est un établissement d’éducation po­pulaire et la mairie de Fort-de-France.

Un secteur en évolution

Le projet de création d’une agence de promotion et de diffusion des cultures de l’Outre-mer8 repris à l’occasion des États Généraux de l’Outre-mer s’est concrétisé en 2012. Cette agence nationale a pour mission de valoriser les arts et la culture issus de l’Outre-mer, d’agir pour les inscrire au sein de réseaux de diffusion culturelle et artistique et d’accompagner les artistes et les acteurs culturels ultra-marins en matière de formation, d’information, d’ingénierie économique. Parallèlement, pour la première fois en Outre-mer, l’année 2012 a vu la naissance d’une agence régionale de développement culturel de Martinique.

L’agence martiniquaise doit avoir un rôle principalement d’ingénierie culturelle et d’accompagnement de projets. Au-delà de ces missions premières, elle devrait apporter un soutien à la diffusion, à la professionnalisation des acteurs du milieu. L’action des pouvoirs publics se traduit également par des aides aux projets culturels et des aides directes aux associations culturelles pour leur fonctionnement. Ainsi, 10 660 K€9 de subventions de l’ensemble des partenaires ont été donnés dans le domaine des arts, des spectacles, des bibliothèques et des musées, contre 8 745 K€ en 2009, soit une augmentation de 21,9 %. En 2010, le domaine des arts, des spectacles et des activités récréatives a été subventionné, à hauteur de 10 030 K€ et 620 K€ ont été répartis dans les bibliothèques, archives, musées et autres activités culturelles.

Ainsi, entre 2008 et 2009, le nombre de créations d’entreprises dans le secteur de la culture a doublé : en 2009, plus de 300 entreprises ont été créées contre 140 en 2008. Cette dynamique se poursuit en 2010 avec 310 créations. Au final, entre le 1er janvier 2008 et le 1er janvier 2011, le nombre d’établissements intervenant dans le domaine culturel a augmenté en moyenne de 21,6 % par an. Cette forte augmentation a été portée par celle des créations d’établissements dans les arts visuels (+ 28,7 % par an entre 2008 et 2011). Dans ce domaine d’activité, trois établissements sur cinq ont été créés après 2009. Le développement des formations et partenariats proposés à l’IRAVM10 depuis 2009 peut en être une des explications. Cet enrichissement du cursus dans cet institut est lui-même motivé par une augmentation du nombre d’étu­diants11.

Un potentiel de développement dans le secteur associatif

En Martinique, 990 établissements culturels sont des entrepreneurs individuels et 520, des sociétés commerciales. Ainsi, avec le tiers des établissements culturels dépendant d’une société commerciale (SARL, SARL unipersonnelle, …) (graphique 4), la Martinique se positionne au même niveau que la France métropolitaine (33 %), et devant la Guadeloupe (31 %). En revanche, son potentiel associatif culturel est proche de celui de la Guadeloupe, mais trois fois plus faible que celui de la France métropolitaine. En effet, la part des associations parmi les établissements culturels se situe à 4 % en Martinique, 3 % en Guadeloupe et 11 % en moyenne nationale. En Martinique, les 60 établissements culturels associatifs emploient 390 salariés. Ces derniers sont très présents dans le domaine du spectacle vivant : trois associations sur cinq. La proportion d’établissements culturels non marchands en Martinique avoisine celle de la Guadeloupe ; respectivement 4 % et 3 %. En France métropolitaine, cette proportion est dix
fois plus élevée (37 %). Un établissement est considéré comme non marchand lorsque son coût de fonctionnement est assuré à plus de 50 % par des contributions publiques ou privées et non par la vente de sa production. Parmi les 67 établissements culturels non marchands de l’île, 62 ont aussi pour ressources des contributions privées.

Graphique 4 : Plus de la moitié des salariés du secteur culturel travaille dans une société commerciale

Répartition des établissements culturels selon leur catégorie juridique

En %

Des architectes âgés et des artistes jeunes

En moyenne, les actifs exerçant un métier culturel sont âgés de 43 ans. La moyenne d’âge dans ce secteur d’activité est donc semblable à celle de l’ensemble de la population active en emploi.

Dans la culture, 24 % des actifs sont âgés de moins de 35 ans et 19 % ont plus de 55 ans, contre respectivement 21 % et 19 % dans la totalité de la population active. Néanmoins des enjeux de renouvellement des générations peuvent apparaître pour certains métiers culturels. Être architecte nécessite au moins cinq années d’études, d’où l’entrée tardive dans la profession. Âgés en moyenne de 49 ans, ils sont les plus âgés. Les deux tiers ont 45 ans ou plus. De plus, à peine 2,8 % des actifs exerçant un métier culturel et 1,4 % de l’ensemble des actifs travaillent après 65 ans contre 10 % des architectes. Les personnes exerçant des professions dans les arts plastiques et les métiers d’art sont les plus jeunes, âgées en moyenne de 40 ans.

1 900 Martiniquais exercent un emploi culturel

Près de 1 900 personnes déclarent exercer un emploi culturel en Martinique, (tableau 3) soit 1,4 % de la population active ayant un emploi. Ces individus peuvent travailler dans un secteur d’activité culturel (866 personnes) mais aussi dans d’autres secteurs d’activité qui ne relèvent pas de la culture (1 028 personnes).

Ainsi, elles sont âgées en moyenne de 40 ans et 90 % ont moins de 50 ans. Les trois quarts sont des hommes. Ils travaillent pour des établissements dont l’activité princi­pale est liée au spectacle (43 %) mais aussi à la formation (11 %) et dans des administrations publiques (12 %).

ZOOM sur …

Le spectacle vivant martiniquais12 et la création artistique13

Les arts du spectacle vivant et les activités de soutien à ce dernier rassemblent 230 établissements essentiellement marchands (88 %). Ces établissements sont récents : plus du tiers de ces établissements ont débuté leur activité après 2009. Les entrepreneurs individuels sont les plus présents (62 %). En Martinique, 1074 postes ont été pourvus au sein d’un établissement relevant des arts du spectacle vivant ou de ses activités de soutien. La rémunération annuelle moyenne dans ce domaine n’atteint pas les 3 500 €. En lien, la très grande majorité (91 %) des postes dans le spectacle sont des CDD. La moitié des postes n’excèdent pas cinq mois. Par ailleurs, le faible temps partiel (inférieur à un mi-temps) est beaucoup plus fréquent dans le spectacle vivant : 64 % contre 26 % dans le secteur de la culture et 4 % dans l’ensemble de la population active occupée. Dans cette activité, les hommes sont majoritaires : ils occupent 71 % des postes, soit 21 points de plus que dans la culture et 25 points de plus que dans l’ensemble des actifs occupés. Dans le spectacle vivant, la moitié des individus sont âgés de moins de 44 ans. La création artistique concentre 207 établissements, quasiment tous marchands. Dans ces établissements, les postes sont presque tous annexes (Définitions) . La plupart sont des CDD dont la durée moyenne est d’une vingtaine de jours. A ce titre, autour de 750 €, la rémunération annuelle moyenne est très faible.


Tableau 3 : Les concepteurs des arts graphiques représentent 25 % de l’emploi
culturel

Les métiers culturels en Martinique

En nombre et %

Champ : Ensemble des 1 894 emplois culturels, quel que soit le secteur d’activité de l’établissement, en Martinique. Source : Insee, Recensement de la population 2010.

Chronologie des temps forts de la politique culturelle1959 :Création du ministère de la Culture par André Malraux, nommé par le Général de Gaulle « ministre d’État, chargé des Affaires Culturelles ».1972 : Création du Service Municipal de la Ville de Fort-de-France. L’exemple de la Ville Capitale a été suivi par de nombreuses autres communes qui se sont dotées soit d’offi ces municipaux de la culture, soit de Maison des jeunes et de la culture mettant en exergue une animation socioculturelle.1974 : Création du Centre Martiniquais Action Culturelle (CMAC).1981 : La Création de la Fête de la musique par Maurice Fleuret marque le lancement de grandes opérations de sensibilisation artistique et culturelle qui font l’objet de mobilisations médiatiques : La Fureur de lire, devenu Lire en Fête, les Journées du Patrimoine, …1982 : Une convention cadre énonce des orientations générales pour le développement de l’action culturelle, la démocratisation de la vie culturelle, la coordination des institutions et des initiatives.1984 : Création de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) de la Martinique.1984 : Création de l’IRAVM.Depuis 1996 : la Fondation Clément mène des actions de mécénat en faveur des arts et du patrimoine culturel de la Caraïbe et de l’Océan indien. 1er décembre 2011 : Le Campus Caribéen des Arts (CCA) est une école régionale qui vise une vocation d’enseignement supérieur, de recherche et de professionnalisation pluridisciplinaire en Arts. Elle intègre l’IRAVM.

1 Dans les statistiques produites par les DADS, un poste correspond à un salarié dans un établissement. Un salarié qui travaille dans deux établisse­ments correspond à deux postes. Tous les postes occupés par les salariés dans un ou plusieurs établissements, même pour une heure dans l’année, ont été retenus pour cette étude.

2 D’après le rapport « Culture et Médias 2030, Prospective de politiques culturelles » réalisé par le Département des Études, de la Prospective et des Statistiques, sous la direction du ministère de la Culture et de la Communication.

 3 Rapport d’information n°547 du Sénat P.17, Michel MAGRAS, mai 2011,

 4 L’économie présentielle se définit comme l’ensemble des activités locales visant la satisfaction des besoins de personnes présentes dans la zone, qu’elles soient résidentes ou touristes.

5 Les activités d’arts visuels regroupent les activités exercées par des artistes indépendants tels que des sculpteurs, des peintres, des dessinateurs-caricaturistes. Les arts visuels prennent aussi en compte la restauration d’œuvre d’art, la décoration d’intérieur, le design industriel, la création de modèles pour les articles textiles, les articles d’habillement, les chaussures, les bijoux, les meubles et les objets de décoration intérieure.

6 IRAVM : Institut Régional d’Art Visuel de la Martinique.

7 Le poids des établissements culturels publics est difficile à évaluer car certaines activités s’exerçant dans le cadre du secteur public, n’ont pas d’autonomie budgétaire et sont donc non statistiquement séparables de leur administration de tutelle. C’est souvent le cas des bibliothèques municipales gérées pour la plupart, en régie municipale.

8 Les États Généraux de l’Outre-mer de 2009 se sont tenus suite à une grève générale qui a paralysé la Martinique en février 2009. Les revendications principales de cette « grève contre la vie chère » étaient une baisse des prix jugés abusifs de certains produits de base, comme le carburant et l’alimentation, ainsi qu’une demande de revalorisation salariale. Ces État Généraux, à l’initiative du gouvernement, se sont organisés autour de huit thèmes de réflexion pour l’avenir des territoires ultramarins. L’un de ces thèmes concernait « l’identité, la culture et la mémoire ».

9 Les différents montants de subventions mentionnés dans ce paragraphe sont issus des Comptes économiques Antilles-Guyane.

10 IRAVM : Institut Régional d’Arts Visuels de la Martinique.

11 cf : Évaluation des diplômes de l’Institut régional d’art visuel de la Martinique réalisée par l’Agence d’Évaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES).

12 Pour les besoins de l’étude, la gestion de salles de spectacle est retirée de cette grande famille d’activités culturelles.

13 Pour les besoins de l’étude, les activités photographiques et les acti­vités spécialisées de design sont enlevées de cette grande famille d’activités culturelles.

Cynthia DUCHEL

Voir la méthodologie retenue sur le site de l’INSEE