En Afrique : la France récolte ce qu’elle a semé

— Le n° 313 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

« Qu’est-ce donc que vous espériez quand vous ôtiez le bâillon qui fermait les bouches noires ? Qu’elles allaient entonner vos louanges ? ».

Jean-Paul Sartre.

En Afrique, la jeunesse enlève elle-même le bâillon et hurle sa colère contre « la France » et contre ses laquais sur place. Seuls des farceurs peuvent jouer la surprise. Pillage des ressources africaines par les bourgeoisies européennes, en particulier françaises, ou autres, contrôle éhonté de la monnaie, des infrastructures, des ressources, de la main d’œuvre, des gouvernements, maintien par la force et la ruse de fantoches corrompus : tel est le tableau contre lequel les peuples africains entrent en mouvement.

Depuis le début des indépendances bidon, notre courant dénonce la supercherie des nationalismes frelatés. Aujourd’hui, on ne peut que se réjouir du vent de révolte qui souffle sur le continent. Une question immédiate se pose : la direction des processus en cours, conduira telle au contrôle des masses, à l’action indépendante du mouvement ouvrier et populaire africain ? Cette question est centrale, si on veut éviter qu’une énième mystification vienne remplacer les précédentes.

Le rôle des progressistes du monde, est de soutenir la lutte des peuples, car les ennemis sont les mêmes. Exploitation dans les pays du Nord, oppression dans les pays du sud, sont les maillons d’une même chaîne qu’il s’agit de briser.

Encore l’hypocrisie Macron-Borne !

Comme sils voulaient détourner le regard de la population de l’entrée en vigueur de leur attaque contre la retraite, ces messieurs et dames lancent de nouveaux vèglaj. Sans honte ni pudeur, ils annoncent de soidisant hausses des salaires dans des secteurs aussi sensibles que la santé et l’école. Quelle sinistre farce ! Comme par hasard, les hausses ne concernent que « le travail de nuit, le travail du dimanche, les heures supplémentaires ! ».

Au lieu d’embaucher pour alléger la besogne de personnels surchargés et améliorer deux services publics essentiels mais malmenés, ils alourdissent la tâche des travailleurs. Le grand capital peut dormir tranquille : usagers et salariés paieront.

Même hypocrisie concernant la hausse des prix. Leurs promesses ? Contenir une hausse qui a déjà bel et bien appauvri la majorité au profit de minorités dont les bénéfices explosent. Pas question de prendre sur les revenus des plus fortuné-e-s, ni d’alléger la charge sur la consommation des ménages par la baisse de la TVA. Toujours pour les mêmes. Toujours contre les mêmes. Et toujours le même langage pour masquer le contenu de classe de leurs politiques. Dans tous les domaines !

Martinique : polémiques et lutte des masses

Le débat sur les revendications, sur les formes de luttes, sur les stratégies, est une nécessité incontournable dans un pays comme le nôtre. L’urgence vitale et la complexité des héritages ne nous laissent pas le choix.

Le problème devient préocuppant lorsque ce débat nécessaire est remplacé par des outrances polémiques, pétries dans des ressentiments et des hostilités personnelles rances. Cette situation est du pain béni pour des combattants dont l’électoralisme est l’horizon indépassable.

Question des symboles, questions de la langue, question des institutions, questions brûlantes du quotidien, tout devient prétexte à des échanges fiévreux où les arguments deviennent réversibles en fonction de qui les emploie contre qui !

L’alternative à ces jeux impuissants n’est peut-être pas facile à mettre en œuvre. Pour notre part, nous ne voyons pas d’autres pistes que la recherche têtue par celles et ceux qui se réclament des masses populaires, qu’ils ou elles opèrent dans les sphères institutionnelles ou dans le mouvement de masses, de moyens concrets de définir des priorités, d’élaborer des plateformes, de mettre en place des plans de lutte pour faire face au système impitoyable et retors des Dominants.


Lettre ouverte à Alliance et Unsa-Police Martinique

L’assassinat du jeune NAHEL, acte odieux qui a provoqué le soulèvement que l’on sait en France, aurait dû être l’occasion pour les syndicats de policiers des colonies, de se pencher sur le problème du racisme et des violences policières en France,et, par voie de conséquence, sur les positions prises par leurs syndicats en France.

Un communiqué d’Alliance et d’UNSA-Police va jusqu’à féliciter « les collègues qui ont ouvert le feu sur un jeune criminel de 17 ans ». Cette apologie d’un crime qui a mis mal à l’aise jusqu’au sommet de l’État, renseigne sur la poussée de courants fascisants et racistes dans la police française.

 Il est de notre devoir d’interpeller franchement et directement les fédérations martiniquaises de ces organisations syndicales sur ce grave sujet.

RÉUNION PUBLIQUE

JEUDI 7 SEPTEMBRE-18H- MAISON DES SYNDICATS

SCANDALE CHLORDÉCONE, LÉGISLATION, JUSTICE

Le débat sur le chlordécone et sur les revendications est une contribution à la préparation de la SIMENN MATINIK DOUBOUT des 22 et 28 octobre.

À NE PAS MANQUER !