« Don Giovanni », opéra de Mozart

Mercredi 14 décembre à 19h 30  à Atrium en Martinique

« Écoutez Don Juan, je veux dire : si, en l’écoutant, vous ne pouvez avoir de lui une idée, vous n’en serez jamais capable. Écoutez le début de sa vie ; comme l’éclair jaillissant des sombres nuées d’orage, il surgit des profondeurs du sérieux, plus rapide que l’éclair, plus capricieux que lui, mais pourtant aussi sûr ; écoutez-le se précipiter dans la diversité de la vie et se heurter à ses solides remparts ; écoutez ces légers accents du violon au bal, l’appel de la joie, l’allégresse du plaisir, la solennelle félicité de la jouissance ; écoutez son essor fougueux où il se dépasse lui-même, toujours plus rapide et toujours plus irrésistible ; écoutez la convoitise effrénée de la passion, le murmure de l’amour, le chuchotement de la tentation, le tourbillon de la séduction, le silence de l’instant – écoutez, écoutez, écoutez le Don Juan de Mozart. »

Søren Kierkegaard, « Les Stades immédiats de l’éros », 1843

Pour la première fois aux Antilles, deux représentations du célèbre opéra Don Giovanni de Mozart. Cette prouesse, aussi bien économique, artistique, technique et logistique, rassemblera une distribution volontairement antillaise, ainsi que les Jeunes Choeurs de Guadeloupe et de Martinique constitués par des lycéens et étudiants de deux îles. Ce projet est mené par le collectif Carib’Opera, fondé en 2014, engagé dans la promotion de l’art lyrique et la culture de l’opéra dans les départements ultramarins, en proposant dans ce domaine une offre équivalente à celle existante en métropole, accessible à tous, et mobilisant compétences et parties prenantes sur place.

Communiqué de presse du 2 décembre 2022

Carib’Opéra, donner la voix aux ultra-marins

Fondée en 2014 par un collectif d’artistes lyriques professionnels de Guadeloupe, Martinique ou Guyane, Carib’Opéra s’est donné pour mission de donner la voix aux ultra-marins. Palliant le manque de structures que l’on retrouve habituellement dans les départements de l’Hexagone (Conservatoires, ensembles musicaux en résidence, programmation classique et lyrique, … ), l’association a développé des résidences d’artistes en établissements scolaires, des stages de chant, des master-classes (3/an), une école de chant (10s/an). En 2017, le Jeune Choeur de Guadeloupe a vu le jour, offrant aux jeunes la possibilité de suivre – gracieusement – une formation musicale et lyrique, et la possibilité de monter sur scène. Enfin, en 2018, Carib’Opéra a pu proposer au grand public, un opéra complet, mis en scène et avec orchestre, La Flûte Enchantée, de Mozart, pour la toute première fois. En 2022, nous renouvelons cette proposition avec Don Giovanni, jamais donné en Guadeloupe et en Martinique.

Objectif : Don Giovanni 2022 !

De l’expérience de La Flûte Enchantée en 2018 – rappelons-le : plus de 2000 spectateurs, une trentaine d’artistes lyriques professionnels et musiciens antillais sur scène, et la participation des Jeunes Choeurs de Guadeloupe et de Martinique – nous savons combien fédérer autour d’un grand évènement culturel est révélateur des potentiels d’un territoire : nous sommes capables de nous mobiliser pour faire aboutir un projet d’intérêt général, au bénéfice de tous les publics et particulièrement des plus jeunes, et au bénéfice de la Guadeloupe.

Samedi 10 décembre, lors de la soirée de lancement, toute l’équipe présentera le projet : cet opéra est une véritable entreprise qui s’appuie sur les compétences locales et les talents antillais. Le projet Don Giovanni 2022 peut compter sur le soutien confirmé des collectivités publiques et de l’État, et sollicite de nombreuses entreprises de nos îles dans le cadre du mécénat ou de partenariats.

Le mécénat ?

Le mécénat est un soutien financier, en nature ou en compétence destiné à un projet d’intérêt général et il contribue à sa réussite. Cette disposition ouvre droit à une réduction fiscale de 60% du montant du don sur l’impôt sur les sociétés, et permet de bénéficier d’un programme de reconnaissance complet. Pour plus de détails, nous contacter. e mécénat est un soutien financier, en nature ou en compétence destiné à un projet d’intérêt général et il contribue à sa réussite. Cette disposition ouvre droit à une réduction fiscale de 60% du montant du don sur l’impôt sur les sociétés, et permet de bénéficier d’un proAvec la participation des Jeunes Choeurs de Guadeloupe et de Martinique, et de Jean-Loup Pagésy, artiste lyrique professionnel, et l’un des initiateurs de ce projet. gramme de reconnaissance complet. Pour plus de détails, nous contacter.

Don Giovanni

Don Juan

Don Giovanni1, K. 527 (titre complet : Il dissoluto punito ossia il Don Giovanni ; titre français : Don Juan), est un opéra en deux actes et en langue italienne du genre « dramma giocoso » (« drame joyeux ») de Wolfgang Amadeus Mozart, créé à Prague le 29 octobre 1787, sur un livret de Lorenzo da Ponte inspiré du mythe de « don Juan ».

Don Giovanni est, avec La Flûte enchantée, l’opéra qui eut le plus d’influence sur les compositeurs romantiques par son mélange d’éléments comiques (buffa) et tragiques (seria). L’ouvrage est aujourd’hui considéré comme l’un des opéras majeurs de Mozart, avec Les Noces de Figaro et La Flûte enchantée, mais aussi de tout l’art lyrique. Richard Wagner le qualifiait d’« opéra des opéras ».

Genèse
Deuxième collaboration entre Mozart et da Ponte après Les Noces de Figaro, le sujet est proposé par le librettiste (selon ses Mémoires) au compositeur à la fin du printemps 1787, pour répondre à une commande du Théâtre national de Prague passée en janvier 1787, après le succès de leur ouvrage précédent (une avance de cent ducats ayant été versée).

L’histoire de Don Juan, popularisée par la pièce de Tirso de Molina El Burlador de Sevilla (1630), venait de faire l’objet d’un opéra composé par Giuseppe Gazzaniga sur un livret de Giovanni Bertati et créé avec succès en 1787 à Venise : Don Giovanni Tenorio (en). Da Ponte se permettra de faire quelques emprunts au livret de son confrère.

Mozart travaille à la composition du mois de juillet à la veille de la création (sa célèbre ouverture aurait été ainsi écrite durant la nuit précédant la répétition générale), le 29 octobre 1787 au théâtre Nostitz de Prague, par la troupe qui y avait repris Les Noces de Figaro et sous la direction du compositeur. Selon certaines sources, Giacomo Casanova, présent dans la salle, aurait servi pour partie de modèle, voire aurait apporté une contribution au livret.

L’œuvre rencontre un immense succès, contrairement à la création viennoise, le 7 mai 1788 au Burgtheater, qui se heurte au goût conservateur du public local (« La musique de Mozart est beaucoup trop difficile pour le chant » écrit le 16 mai le comte Orsini-Rosenberg, intendant du Théâtre impérial[réf. nécessaire]), malgré les modifications effectuées par Mozart : des airs supplémentaires pour le ténor Francesco Morella, interprète de Don Ottavio (« Dalla sua pace », K 540a, composé le 24 avril 1788) et la soprano Catarina Cavalieri (« In quali eccessi … Mi tradì quell’alma ingrata », K 540c, composé le 30 avril) ainsi qu’un duo entre Zerlina et Leporello (« Per queste tue manine » K 540b, composé le 30 avril), la modification du final de l’acte I (fin de l’acte au milieu du quatuor « Non ti fidar o misera ») et la suppression de la scène finale de l’acte II, qui voit revenir tous les protagonistes après la mort de Don Giovanni. Il y eut néanmoins quatorze représentations.

Après sa redécouverte au milieu du xixe siècle, le succès de cet opéra n’a fait que s’accroître. Le philosophe danois Søren Kierkegaard lui consacra un long passage dans son livre Ou bien… ou bien (1843), parlant d’« une œuvre sans défaut, d’une perfection ininterrompue ». Le Finale dans lequel Don Giovanni refuse de se repentir a été repris par de nombreux philosophes et artistes, dont George Bernard Shaw, qui le parodie dans sa pièce Homme et surhomme (1903).

Lors du centenaire de sa création, l’œuvre aura été jouée 532 fois à Prague, 491 fois à Berlin et 472 fois à Vienne. Au répertoire de la plupart des maisons d’opéras à travers le monde, il était neuvième dans le classement des opéras les plus joués en Amérique du Nord en 2009-2010 selon l’association Opera America, totalisant 269 productions différentes entre 1991 et 2014

Argument
L’action se déroule à Séville en Espagne au xviie siècle. Le livret reprend le mythe du séducteur puni, mythe né dans le contexte du Baroque espagnol. Comme l’explique le musicologue Jean-Victor Hocquard, « si l’époque était mûre, dans les régions de culture germanique, pour l’accueillir avec chaleur, c’est parce qu’il correspondait au romantisme naissant ». La particularité de Don Giovanni est en effet de se situer à la charnière entre l’Ancien Régime et le romantisme anti-rationaliste.

Ouverture

L’ouverture débute avec un passage musical sombre et lent en D mineur, (passage joué à nouveau quand la statue du Commandeur somme Don Juan de se repentir à la fin de l’opéra) ; il est suivi d’une section rapide et brillante en D majeur qui s’éteint lentement quand le rideau se lève sur le premier acte.

Acte I – scène 1
Le jardin du Cammandeur à Séville (en Espagne), de nuit.

Don Giovanni s’est introduit, de nuit, dans la maison du commandeur pour séduire sa fille, Donna Anna, déguisé en son fiancé. Leporello, le serviteur de Don Giovanni, monte la garde, transi de froid. Mais Donna Anna découvre la supercherie et poursuit l’imposteur en appelant à l’aide. Le commandeur se précipite mais est tué en duel. Don Giovanni et Leporello parviennent à s’enfuir. Donna Anna et son fiancé découvrent la victime et jurent de tirer vengeance.

Acte I – scène 2
Une rue de Séville

Donna Elvira, l’épouse de Don Giovanni vient d’arriver de Burgos et cherche son époux qui l’a abandonnée après le mariage. Don Giovanni l’aperçoit et s’enfuit pendant que Leporello raconte à Elvira les innombrables liaisons de son maître.

Acte I – scène 3
La campagne, près de Séville

Un cortège de noces passe devant la maison de Don Giovanni : le paysan Masetto a épousé la belle Zerline. Leporello est chargé de les inviter. Don Giovanni emmène la mariée dans son château. Donna Elvira réussit à la libérer et révèle à Donna Anna et son fiancé qu’il est l’auteur du meurtre du commandeur. Ils se promettent à nouveau de tirer vengeance du meurtrier en fuite. Leporello est écœuré mais son maître lui ordonner d’organiser une grande fête pour toutes les filles du voisinage y compris Zerline.

Acte I – scène 4
Un jardin dans le palais de Don Giovanni

Zerline essaie de calmer son mari par une chanson d’amour. Donna Anna, son fiancé et Donna Elvira, masqués, se sont mêlés aux invités.

Acte I – scène 5
La salle de bal du palais de Don Giovanni

Pendant le bal, Don Giovanni essaie de séduire Zerline qui appelle au secours. Don Giovanni parvient à s’enfuir.

Acte II – scène 1
Une rue de Séville, le soir

Leporello veut démissionner mais Don Giovanni le retient avec une promesse d’argent s’il l’aide.
Il échange son manteau et son chapeau avec ceux de Leporello, pour séduire la femme de chambre de Donna Elvira.
Don Giovanni chante une sérénade sous son balcon et elle fait la paix avec… Leporello, qu’elle prend pour son mari. Don Giovanni en profite pour tenter de séduire la femme de chambre. Arrivent Masetto et un groupe d’amis ; trompé par le déguisement, Masetto est battu par son adversaire. Zerline le console.

Acte II – scène 2
Une rue proche

Leporello tente d’échapper à Donna Elvira de peur qu’elle ne découvre la supercherie. Ils rencontrent les deux autres couples Donna Anna et son fiancé, ainsi que Masetto et Zerline qui veulent se venger. Leporello jette son déguisement et s’enfuit.

Acte II – scène 3 (scène coupée)
Une rue

Zerline menace Leporello avec un rasoir et le ligote à une chaise. Il réussit à s’enfuir.

Acte II – scène 4
Un cimetière à Séville

Don Giovanni et Leporello se retrouvent au cimetière, près de la tombe du commandeur, ornée d’une statue. Ils se moquent d’Elvira. Soudain, une voix étrange provenant de la statue leur ordonne de ne pas troubler le sommeil des morts. Une inscription gravée sur le socle de la pierre tombale annonce que les meurtriers seront punis et que la justice approche. Don Giovanni ordonne à son valet d’inviter la statue à dîner. La sculpture accepte…

Acte II – scène 5
Une pièce dans la maison de Donna Anna.

Anna et son fiancé se disputent quand il propose de la consoler de son deuil grâce à son amour.

Acte II – scène 6
Une pièce dans le palais de Don Giovanni

Don Giovanni prend son repas du soir au son de la musique.
Donna Elvira lui rend visite et le supplie, en vain, de renoncer à ses conquêtes féminines. Il se moque et elle s’en va.
La statue du commandeur demande ensuite d’entrer. La statue lui ordonne de changer de vie avant qu’il ne soit trop tard. Il refuse. Des flammes s’élèvent, des cris de démons se font entendre. La statue prend la main de Don Giovanni et le conduit en enfer. Ils disparaissent tous les deux dans les flammes.
Anna et son fiancé, Elvira, Zerlina et son mari entrent dans la pièce avec la police et ne trouvent plus Don Giovanni.

/Distribution
Don Giovanni : Steeve Brudey Nelson
Donna Anna : Fé Avouglan
Dona Elvira : Marie-Claude Bottius
Zerlina : Magali Léger
Le Commandeur – Masetto : Jean-Loup Pagésy
Leporello: Josselin Michalon
Don Ottavio : Blaise Rantoanina
Comédiennes : Louise Buléon Kayser, Garance Silve
Danseurs : Aymeric Maced, Alix Hermann
Direction musicale : Gaspard Brécourt
Mise en scène : Olivier Cohen
Assistante mise en scène : Joséphine Kirch
Scénographie : Zoé Mary
Lumières : Louisa Mercier
Costumes : Argi Alvez pour « Les Mauvais Garçons » & Michel Molza
Maquillage : Gaëlle Gimer
Assistante maquilleuse en Guadeloupe : Makheda makeup, Alias Louanne Farouil
Assistante maquilleuse en Martinique :
Manzel Modeeee
Chef de chant : Oliver Dauriat
Chefs de choeurs : Béatrice Wronecki Bargas & David Jean-Bart
Professeur de chant
en Martinique : Giliane Coquille

Orchestre :
Chef d’Orchestre : Gaspard Brécourt
Premier violon : Ludovic Passavant
Violon II : Héléna Boistard
Alto : Stéphanie Blet
Violoncelle : Lionel Allemand
Contrebasse : Alexandrine Rouille
Clarinette : Matthieu Steffanus
Basson : Loic Chevandier
Cor : Yun-Chin Gastebois
Flûte : Philippe Perrousset
Hautbois : Valérie Liebenguth
Timbales : Olivier Pham Van Tham
Jeune choeur de Guadeloupe et de Martinique

 

Dorine Bagea, SloraneJean-Jacques, Mélane Henry, Lise-Marie Bonnet, Taine Alix, Alizée Chombart, Jérémy Maillefort, Emmanuel Naine, Wayne Illidge, Benjmain Korutos, Stuart Theophile

Danielle Gusto-Mirande, Malika David, Nasly Cincinnatus, Lissa Manikon, Oriane Pamphile, Jade Francisque, Maelys Flamand, Janyle Restog, Astrid Maurin, Claire David, Alwyn Bourgade, Daniel Carel, Mattys Mamie, Noah Norca, Yannick Palcy Juldo

Équipe technique

L’Artchipel Scène nationale de la Guadeloupe
Tropiques Atrium Scène nationale de la Martinique
Régisseur général : Samuel Guitton
Techniciens de plateau : Maxime Balard & Wilhelm Raabon
Production :
Direction artistique : Jean-Loup Pagésy
Vidéos, Photographies : Ariane Maurisson
Directrice de production : Oxana Kasymova
Chargé de production : Louis Pierre Joseph Agence de communication : Agence Margarita