« Dallas Buyers Club » : un film porté par Matthew McConaughey et Jared Leto

A Madiana

dallas_buyers_clubDébutant par le maintenant convenu « tiré de faits réels », et narrant le combat d’un Texan séropositif au milieu des années 1980, « Dallas Buyers Club » aurait pu être le métrage lacrymal de plus sur la vague épidémique du Sida.
Mais c’était sans compter sur l’habileté du réalisateur québécois Jean-Marc Vallée, qui confirme après l’excellent « C.R.A.Z.Y » que le mélo n’est pas l’unique voie de traitement de cette thématique.
 La dénonciation d’une politique criminelle
Ron Woodroof (Matthew McConaughey), baiseur invétéré et homophobe déclaré, navigue entre son boulot d’électricien, son activité illicite de bookmaker et sa passion pour le rodéo. Célibataire, il fait défiler dans son mobil-home tout ce qui porte une jupe, jusqu’au jour où, à la faveur d’une prise de sang, on le diagnostique séropositif.
Condamné à une mort rapide (les médecins lui donnent trente jours de longévité), il est immédiatement traité à l’AZT. Mais le cowboy n’est pas prêt à rendre l’âme. Traînant ses santiags dans les bibliothèques, il s’instruit, découvre des protocoles de soins alternatifs et met le cap vers le Mexique tout proche où il fait la connaissance d’un étrange docteur.
Commence alors la trajectoire singulière d’un homme devenant par la force des choses le pourvoyeur de médicaments non homologués aux States pour des milliers de séropositifs. Le Dallas Buyers Club est né.
Loin de revisiter « Philadelphia » (film marquant des années 1990 sur le Sida), le film de Jean-Marc Vallée en évite tous les écueils. Si le héros maigrichon de la bande-annonce laisse penser que la déchéance physique est un ressort du film, il n’en est rien à l’écran.
En effet, Woodroof est maigre mais rien ne laisse penser que cela est dû à son état de santé. Sa silhouette acérée est posée d’office et le metteur en scène n’en joue jamais comme d’une corde sensible qui pourrait susciter une quelconque pitié de la part du public. Si ce choix peut paraître anecdotique, il est en réalité le symbole de tout le métrage.
Woodroof est maigre ? Et alors ! Il est séropositif ? Et alors ! Le véritable enjeu de « Dallas Buyers Club » se joue ailleurs.
Dans la dénonciation d’une politique criminelle de la présidence Reagan, qui a bloqué les fonds dévolus à la recherche (à l’époque, on pense avoir à faire à une maladie concernant des marginaux, des homosexuels et des drogués) et du lobbying des laboratoires pharmaceutiques spécialisés dans l’AZT qui ont mis sur le marché les thérapies les plus chères du monde sans être les plus efficaces, empêchant tout autre produit d’être agrée par l’État.
 Un incroyable binôme d’acteurs
Ce scandale politico-sanitaire est au cœur de « Dallas Buyers Club ».

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