Contre l’extrême droite et les politiques libérales

Un début de riposte, déjà le 1er Mai !

— Par le GRS —

Les partis au pouvoir en France depuis 60 ans, Parti Socialiste et Républicains, sont éliminés du second tour. C’est le signe d’une grande crise politique. Ce séisme témoigne du ras-le-bol de la population française pour les politiques menées depuis des dizaines d’années, du ras-le-bol face au chômage, à la pauvreté, à la précarité et à la désespérance.
En outre, Macron et Le Pen au second tour, c’est une terrible menace pour les classes populaires. Macron, l’héritier direct de la politique libérale des gouvernements Hollande, est le roi de la précarité, de l’uberisation. Le Pen, danger mortel pour les libertés démocratiques et pour les populations d’origine immigrée, est contre tous les acquis sociaux.
Cet ébranlement intensifie les répercussions dramatiques pour le peuple martiniquais, (et aussi guadeloupéen et guyanais) quand bien même Marine Le Pen enregistre dans notre territoire son plus bas score de tout leur Outre-mer, que les 4 candidats de gauche y ont affiché plus de 42% des voix ( seulement 27% en France) et aussi que Poutou (3230 voix et 2,95%) et Arthaud ( 2257 voix et 2,06) font avec près de 5000 voix un score prometteur pour notre esprit de résistance.
Dimanche 7 mai, beaucoup voudront faire barrage au Front National en votant Macron, nous le comprenons. Mais ce sont bien les politiques d’austérité et et de concessions coupables aux ideologies reactionnaires dominantes, en particulier quand c’est la prétendue gauche de gouvernement qui les a portées, qui sont la cause de la montée du FN. Macron n’est absolument pas un rempart contre le FN. Pour faire reculer durablement ce péril, il n’y a pas d’autre solution que de tenir la rue et les mobilisations.

Reconstruire une perspective politique pour les exploités

En France, on perçoit aisément l’amerume résultant du triste choix restant au 2ème tour. Cette frustration est bien normale, même si les rapports de forces politiques le laissaient prévoir. On ne doit pourtant pas sous estimer la radicalisation positive qui s’exprime à gauche à travers le doublement des voix obtenues par Mélenchon au détriment du P.S.victime du bilan calamiteux de Hollande.
Les scores très modestes mais de grande signification obtenus par Poutou ( 1,1%) et Arthaud (0,7 %) ainsi que ceux de Mélenchon prouvent qu’une résistance aux mauvais coups à venir peut se construire. Toute la stratégie de nos camarades du NPA consistera à poursuivre le travail de construction d’un instrument politique vivant, ouvert, unitaire des masses laborieuses.C’est le plus sûr moyen d’empécher, dans et par les luttes, une nouvelle poussée du Lepenisme.
En Martinique, le vote discret ou assumé de certains » patriotes » (abstentionistes officiels) au 1er tour, l’abondance des commentaires après le vote, les consignes données par Alfred Marie-Jeanne pour Macron au 2ème tour montrent l’impact de ces elections sur la situation politique malgré les chiffres records d’abstentions. Les 5500 voix obtenues par Poutou (…) et Arthaud « … sont un encouragement pour demain, tout comme d’ailleurs les bons scores de Mélenchon, malgré  les limites de son programme aussi bien sur l’anticapitalisme que sur l’anticolonialisme.
Le débat que nous seuls, GRS, avons tenté d’initier par notre « Adresse à Mélenchon, Poutou et Arthaud » reste à mener pour le bien des Progressistes des deux cotés de l’Atlantique.

Notre campagne pour Poutou montrait que les exploités avaient quelque chose à dire dans cette campagne, montrait l’urgence de construire un parti pour les exploités : Un parti qui représente nos intérêts, un outil pour nos luttes quotidiennes, pour en finir avec le système capitaliste et colonial, pour porter le projet d’une société débarrassée de l’exploitation et de toutes les oppressions capitalistes, coloniales, raciales, sexistes, homophobes.

L’heure est à la mobilisation

On nous connait assez pour notre opposition irréductible au Front National. Son nationalisme xénophobe, sa démagogie populiste, sa soumission au grand Capital en font l’ennemi des classes populaires. Nous comprenons donc tout à fait celles et ceux qui ne veulent pas laisser passer l’occasion de voter contre Le Pen. Nous comprenons aussi qu’on n’accepte pas de paraître comme des supporters de Macron même par défaut. Que chacune et chacun se détermine en fonction de sa perception de ces deux options insatisfaisantes.
Nous soutenons et participons à l’organisation des manifestations organisées contre le Front National dont celle du 3 mai à Fort de France. La solidarité militante est la meilleure façon de faire reculer ce parti.
Nous appelons à maintenir notre solidarité et vigilance pour le combat du peuple guyanais. Malgré les difficultés et contradictions, la lutte du peuple guyanis est historique par son ampleur et sa détermination. Elle a déjà gagné un engagement de l’État de verser trois milliards pour construire 5 lycées, 10 collèges, à porter l’eau et l’électricité là où il le faut, etc. Les Guyanais savent que la vigilance s’impose pour s’ assurer du respect des engagements. Mais en ce 1er mai 2017 retenons la leçon : la lutte des masses paye !
Nous voulons conséquemment préparer les mobilisations nécessaires contre la future politique de Macron, qui a d’ores et déjà promis de casser le code du travail par ordonnances, c’est-à-dire sans passer par le Parlement. Une sorte de 49-3 permanent ! C’est tout cela qu’il faut construire, dans les quartiers, dans les associations, dans les sections syndicales, dans les entreprises, dans les mobilisations, dans l’action quotidienne. La manifestation du 1er Mai sera la première échéance. Nous devons y être très nombreuses et nombreux pour commencer à construire la riposte.
L’avenir reste bien à la contestation de ce système, toutes et tous ensemble.

Groupe Révolution Socialiste : Fort de France le 27/04/2017