Collectif féministe du 8 mars 2024 : Manifeste

En ce 8 mars 2024, Journée Internationale de lutte pour les Droits des Femmes,
Nous, Organisations fèministes, Associations et Syndicats de la Martinique,

rappelons que, malgré les progrès obtenus tels que le droit de vote, la dépénalisation de certaines infractions telles que l’avortement ou l’adultère, l’obtention du droit à disposer de son propre compte bancaire, etc, les inégalités subies par les filles et les femmes demeurent encore trop nombreuses et inacceptables.

Nous rappelons, notamment que :

En matière de violences :

  • 9 victimes d’agressions sexuelles sur 10 sont des femmes et la notion de consentement à l’acte sexuel et du droit des femmes à dire non est systématiquement et régulièrement remis en cause et menacé !

  • Les femmes ont neuf fois plus de risques d’être agressées dans la sphère publique, que ce soit par harcèlement, injure ou atteinte sexuelle !

  • 80 % des plaintes déposées sont classées sans suite et seulement 1 % de celles-ci aboutit à une condamnation pénale !

  • Les femmes migrantes subissent des violences aggravées. La prostitution et la traite humaine touchent de façon ultra-majoritaire les femmes, et s’amplifient chez nous !

  • Les médias continuent de véhiculer des images dans le cadre desquelles le corps des femmes demeure instrumentalisé et présenté de façon hypersexualisée !

  • Les filles et les femmes sont les premières victimes d’une éducation et de comportements sexistes partout et à tous les âges, dont les stéréotypes sont des freins à leur évolution sociale !

En matière d’inégalités sociales :

  • L’égalité salariale n’est toujours pas acquise entre les femmes et les hommes (10% d’écart global), et à compétences égales, les femmes sont toujours trop peu nombreuses aux postes de direction et aux mandats électoraux non inclus dans la loi sur la parité !

  • Ces inégalités entraînent des répercussions sur les retraites des femmes et accroissent leur pauvreté !

  • Les femmes occupent des emplois mal rémunérés, des temps partiels imposés, tandis que la vie très, très chère, impacte les nombreuses mères isolées (38% des foyers), en situation de précarité de plus en plus inquiétante !

  • Beaucoup de femmes agricultrices vivent dans la pauvreté jusqu’à la fin, parce qu’elles n’ont pas accès à un statut propre qui existe pourtant en France, parce qu’inapplicable chez nous !

    En matiêre de services publics :

  • Les femmes demeurent toujours les premières victimes de la défaillance d’un système de transport collectif qui ne peut leur assurer une continuité et une régularité de transport pour se rendre sur leurs lieux de travail, de formation, alors qu’elles sont statistiquement moins nombreuses à être titulaires d’un permis de conduire ou à disposer d’un véhicule pour se replacer ! Leur droit aux loisirs est nié !

  • L’accès aux différents services publics (CGSSM, EDF, opérateurs téléphoniques, services des eaux, prises de rendez-vous médicaux, soins hospitaliers, service du logement, ..) est une véritable preuve

  • épreuve « « pété tèt », aggravée par l’illectronisme !

En matière de santé :

  • Les femmes subissent toujours une charge mentale inacceptable dans la sphère domestique, les limitant ainsi dans leurs possibilités d’évolution personnelle et professionnelle !

  • 30 % des femmes ont subi des violences gynécologiques-obstétricales, c’est-à-dire des comportements inadéquats ou inappropriés de la part des soignants !

  • Les maladies féminines telles que endométriose (1 femme/10) et le syndrome des ovaires polykystiques (1 femme/7) ne sont pas suffisamment pris en compte dans le cadre des investigations thérapeutiques, retardant ainsi une prise en charge précoce !

  • Beaucoup trop de jeunes filles et de femmes ont encore du mal à accéder à un droit à l’hygiène menstruelle, soit par le coût, soit par la difficulté d’en parler librement !

  • Les spécificités liées à la santé physique et mentale des femmes ne sont pas suffisamment reconnues, telles les effets graves et avérés de la ménopause, le diabète et les maladies cardio-vasculaires, l’exposition au chlordécone et ses conséquences sur les femmes !

L’ensemble de ces constats, amènent à considérer, en ce 8 mars 2024, que les femmes et les filles ne sont toujours pas considérées comme des citoyennes à part entière et que le chemin vers l’égalité est encore long.

C’est pourquoi, nous Organisations féministes, associations et Syndicats de la Martinique, rpuni.es en Collectif féministe du 8 mars,

  • Appelons l’ensemble des femmes, des filles, des garçons et des hommes qui souhaitent un changement majeur dans notre société, maintenant, à nous rejoindre le vendredi 8 mars à 17 heures 30 sur l’esplanade de l’Atrium à Fort de France, pour faire entendre notre réalité de vie !

  • Interpellons les acteurs et actrices du développement politique, économique et social de Martinique à accélérer et soutenir de véritables politiques d’égalité entre les femmes et les hommes, et tenant compte des besoins sociaux, régulièrement évaluées avec la population.

Il s’agit là d’une urgence de progrès sociétal.

TOUS & TOUTES ENSEMBLE POUR L’EGALITE !

Faisons monter nos voix ! SON LARI-A POU DWA FANM !

Collectif féministe 8 mars : ALEFPA -Amazones – d’Antilles et d’Ailleurs -CDMT ­CGTM -CE -FSU -Matété – Mouvement du Nid -SE UNSA -Soroptimist Alyzée Sud – Soroptimist Foyal Côte Caraïbe -UFM