Catégorie : Sciences Sociales

Les Aliments Ultra-Transformés (AUT) : Une menace invisible pour la fertilité et la santé métabolique

— Par Sabrina Solar —

Les aliments ultra-transformés (AUT) ont un impact significatif et rapide sur notre santé, bien plus important que ce que l’on aurait pu imaginer jusqu’à présent. Une étude internationale publiée en août 2025 met en lumière les effets délétères de ces produits industriels qui représentent une part croissante de notre alimentation quotidienne. Ces produits, bien qu’ils soient souvent pratiques et savoureux, modifient rapidement notre métabolisme, perturbent notre système hormonal et, de façon inquiétante, affectent la fertilité, notamment masculine.

L’étude en question, menée sur un échantillon de 43 jeunes adultes en bonne santé (hommes âgés de 20 à 35 ans), a suivi deux groupes distincts : l’un consommant principalement des aliments ultra-transformés et l’autre des aliments peu ou non transformés, avec un apport calorique identique. En seulement trois semaines, les résultats ont été frappants. Le groupe ayant suivi un régime alimentaire ultra-transformé a pris près de 1,5 kg de poids, principalement sous forme de graisse corporelle, tandis que le groupe ayant consommé des aliments peu transformés a, lui, perdu du poids. L’effet n’était donc pas lié à la quantité de calories ingérées, mais bien à la composition des aliments eux-mêmes.

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Le Pragmatique et l’Humaniste

— Par Camille Loty Malebranche —

L’humaniste

Le drame du pragmatisme, est qu’il perçoit l’homme au prisme du rentable et de l’utile. Pour lui, le rentable est le seul schème de valeur parce qu’il apporte le profit. Et le pragmatique radical appelle cela de l’efficacité et de l’accomplissement. Le pragmatique vit donc la superstition du profit, cette « réussite » qui, pour lui, détermine le sens de l’être et le prix d’une vie humaine toujours banale et pécuniaire au regard obscur de la cécité vénale, la cupidité chrématistique de votre utilitarisme matérialiste!

Le pragmatique

Oui, je suis ainsi, parce qu’il est indécent et indélicat de bloquer la grandeur et les possibles de l’homme par la conscience-juge et les présomptions morales qui empêchent l’accumulation et la production des biens. Il faut user de l’homme pour qu’il produise la richesse s’il n’a pas assez de richesse à investir.

L’humaniste 

Apprenez à être riche de votre être, votre valeur est humaine et non marchande.
Allez, soyez homme avant d’être riche avant d’être grand!
L’homme, centre de valeurs, a Valeur d’être et de substance avant de relever de la mécanique sociale avec sa horde des foules et des choses! 

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Université : quels sont les montants des frais d’inscription en 2025 ?

Licence, master, doctorat… Les montants des droits d’inscription évoluent chaque année en fonction de l’indice national des prix à la consommation hors tabac. On vous indique le niveau de vos frais d’inscription pour l’année universitaire 2025-2026, selon le niveau du diplôme que vous préparez.

Pour vous inscrire dans un établissement d’enseignement supérieur, vous devez payer des droits d’inscription ainsi qu’une cotisation vie étudiante et de campus (CVEC). Pour l’année universitaire 2025-2026, la CVEC s’élève à 105 €.

À savoir  

Les étudiants boursiers sont exonérés des frais d’inscription.

Depuis l’année universitaire 2024-2025, les montants des frais d’inscription dans les établissements publics d’enseignement supérieur sont déterminés en fonction de l’indice national des prix à la consommation hors tabac constaté par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). L’indice est mesuré au mois de janvier précédant l’année universitaire en question. Les montants des frais d’inscription sont ainsi révisés chaque année.

Pour l’année universitaire 2025-2026, les droits d’inscription sont ainsi fixés à :

  • 178 € pour une licence ou un diplôme national délivré au cours d’études conduisant au grade de licence ;

  • 254 € pour un master ou un diplôme national délivré au cours d’études conduisant au grade de master ;

  • 397 € pour le diplôme de doctorat et l’habilitation à diriger des recherches ;

  • 2 613 € pour le diplôme d’ingénieur (sauf pour les cursus de formation d’ingénieur commencés avant le 1er septembre 2018, pour lesquels les frais de scolarité annuels s’élèvent à 628 €).

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Une nouvelle vaccination proposée aux élèves de 5e

Durant l’année scolaire 2025-2026, il sera proposé aux élèves de 5e, au sein de tous les collèges publics et dans les établissements privés volontaires, de se faire vacciner contre les méningocoques ACWY, des bactéries qui peuvent être à l’origine d’infections graves. Cette vaccination s’ajoute ainsi à celle contre les infections à papillomavirus humains, déjà proposée aux élèves de 5e depuis 2 ans.

Le plus souvent, les méningocoques n’entraînent pas l’apparition d’une maladie particulièrement sévère. Ces bactéries provoquent toutefois, dans certains cas, une maladie grave, comme une méningite ou une septicémie pouvant laisser des séquelles importantes, voire être mortelle.

Ces infections touchent particulièrement les adolescents et les jeunes adultes. La vaccination contre les infections à méningocoques de types ACWY est donc recommandée chez les jeunes de 11 à 14 ans. Cette recommandation s’applique à toutes les personnes de cette tranche d’âge, y compris ceux à qui il a été administré avant l’âge de 11 ans un vaccin ACWY ou un vaccin méningococcique C.

En 2024, le nombre d’infections à méningocoques a augmenté en France avec 615 cas déclarés (contre 500 cas en moyenne chaque année) ; il s’agit du nombre de cas le plus élevé depuis 2010.

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Peut-on se faire rembourser son billet d’avion si on rate ou annule son vol ?

En principe, le prix du billet n’est pas remboursable si vous ne prenez pas votre vol. Cela vaut notamment dans l’un des cas suivants :

  • Vous avez raté le décollage à cause d’un retard dans les transports

  • Vous n’aviez pas les bons documents de voyage (passeport par exemple) et vous n’avez pas pu embarquer

  • Vous avez raté un vol en raison de retards aux contrôles de sécurité

  • Vous n’avez pas respecté l’heure d’embarquement du vol.

Certaines compagnies appliquent en plus des frais appelés « no-show » (non-présentation), qui correspondent à des pénalités forfaitaires, des frais de dossier ou de réémission, voire des frais liés à la remise en vente de votre place. Ces frais viennent s’ajouter à la perte du billet.

Cependant, si votre annulation est liée à un motif légitime (par exemple, une maladie, un empêchement professionnel ou un décès dans votre famille), vous pouvez, sous certaines conditions, être indemnisé grâce à une assurance annulation. Cette assurance peut être souscrite séparément ou être incluse dans certaines cartes bancaires (Visa Premier, Mastercard Gold, par exemple).

Les conditions (par exemple avoir payé le billet avec la carte bleue), les justificatifs et les délais de déclaration dépendent du contrat.

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En Outre-mer, des milliers d’enfants sans toit à la veille de la rentrée : une urgence sociale oubliée

— Par Jean Samblé —

Alors que la rentrée scolaire 2025 approche à grands pas, les projecteurs médiatiques se braquent — à juste titre — sur les difficultés que rencontrent les enfants sans domicile fixe dans l’Hexagone. Mais dans les territoires d’Outre-mer, la situation est encore plus critique, souvent oubliée dans les débats publics et largement sous-documentée dans les statistiques nationales.

L’UNICEF France et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), dans leur dernier baromètre « Enfants à la rue », alertent sur une crise humanitaire majeure : près de 600 000 personnes sont aujourd’hui sans logement ou vivent dans des conditions indignes dans les départements et régions d’Outre-mer (DROM). Ce chiffre vertigineux représente près de trois habitants sur dix, un taux très largement supérieur à celui observé en métropole. Parmi ces personnes, les enfants paient le prix le plus lourd, exposés dès leur plus jeune âge à une insécurité sociale, matérielle et psychologique extrême.

Une pauvreté structurelle qui frappe les plus jeunes

Dans les territoires comme Mayotte, la Guyane ou La Réunion, la pauvreté est non seulement plus répandue, mais elle est aussi multidimensionnelle : chômage élevé, infrastructures défaillantes, accès restreint aux droits sociaux, et logements précaires.

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Macron, l’architecte du chaos ?

La stratégie secrète du chaos financier de Emmanuel Macron pour redresser la France.

— Par Jean-Marie Nol —

Depuis 2017, Emmanuel Macron s’est imposé comme un président dont la pensée intrigue, fascine ou agace, tant sa manière de gouverner semble s’écarter des sentiers battus de la politique française. Ses adversaires le voient tour à tour comme un stratège machiavélique, un joueur de poker imprudent ou un réformateur visionnaire mais en échec . Sa trajectoire brouille les repères classiques gauche-droite et alimente une théorie persistante : celle d’une stratégie secrète, construite autour de la mise en tension volontaire du système politique et financier français, pour provoquer un choc et donc une catharsis dont l’objectif serait, à terme, le redressement de la nation.

Dès son accession à l’Élysée, Emmanuel Macron avait posé son diagnostic : la France est prisonnière d’un modèle socio-économique devenu insoutenable. Son livre Révolution publié en 2016 annonçait déjà la couleur, fustigeant trente années d’inaction et de lâcheté politique où l’endettement avait remplacé la croissance. Pourtant, ironie de l’histoire, son premier mandat et la crise du Covid ont accéléré ce qu’il dénonçait : la dette est passée de 97 % à 116 % du PIB, soit aujourd’hui une dette de l’ordre de près de 3350 milliards d’euros, aggravant une dépendance vis-à-vis des marchés financiers et des institutions européennes.

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Femmes en danger : quand les coupes budgétaires mettent en péril la lutte contre les violences

— Par Sarha Fauré —

« Les coupes budgétaires tuent », alerte Laura Slimani, cheffe du pôle projet à la Fondation des Femmes. Derrière cette déclaration alarmante se cache une réalité brutale : en 2025, les associations féministes, en première ligne dans la lutte contre les violences faites aux femmes, traversent une crise financière sans précédent. Une enquête menée cet été auprès de 148 structures révèle que 71 % d’entre elles déclarent une santé financière dégradée, mettant en péril des milliers de vies et affaiblissant gravement un tissu associatif essentiel.

Un recul historique du financement

Les résultats de l’enquête « Ne leur fermons pas la porte », publiée le 27 août 2025, montrent une baisse moyenne de 15 % des subventions par rapport à 2024, soit 31,6 millions d’euros manquants pour l’ensemble des structures interrogées. Les conséquences sont immédiates : 50 % des associations ont dû réduire leurs activités, 30 % ont fermé des permanences, et 6 258 femmes et enfants ne seront pas accompagnés cette année. En moyenne, chaque structure accompagne 53 personnes de moins qu’en 2024.

Ce recul est d’autant plus préoccupant que le besoin d’accompagnement n’a jamais été aussi fort.

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« Le Sang et la boue », un documentaire de Jean-Gabriel Leynaud

Sortie nationale : 27 août 2025 (en salle dès le 26 août)

Présentation

Dans Le Sang et la boue, Jean-Gabriel Leynaud nous plonge au cœur de Numbi, un village reculé du Sud-Kivu, à l’est de la République Démocratique du Congo. Cette bourgade, autrefois paisible, est aujourd’hui ravagée par la pauvreté, les conflits armés et l’avidité mondiale autour d’un minerai aussi discret qu’indispensable : le coltan, essentiel à la fabrication de nos téléphones et ordinateurs.

Synopsis

À Numbi, des hommes, des femmes, parfois des enfants, creusent à mains nues dans la boue, dans l’espoir d’extraire quelques grammes de coltan. Munis de simples pelles, ils s’enfoncent dans les profondeurs d’un sol devenu à la fois promesse de richesse et malédiction. Autour d’eux, une économie informelle s’est installée, gouvernée par les groupes armés, les trafiquants, les forces de l’ordre corrompues – un système brutal, invisible, qui alimente le confort numérique des pays du Nord tout en détruisant les vies locales.

Le film donne la parole à plusieurs figures de ce drame silencieux : Ujumbe, jeune père de famille creuseur, un négociant, une prostituée, un policier… Tous sont pris dans l’engrenage d’un néocolonialisme économique contemporain, où les rapports de force hérités du passé refont surface sous des formes nouvelles.

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Refusons le recul social mis au point par Bayrou et Macron

— Confédération Générale du Travail de la Martinique —

Inacceptable ! Une seule réponse : la lutte !

François Bayrou a choisi son moment pour faire son annonce. Le 15 juillet 2025, il a listé un catalogue de mesures qu’il compte mettre en oeuvre pour prétendument remettre de l’ordre dans les finances de l’État et de la Sécurité sociale. Selon lui, il faudrait réaliser 44 milliards d’euros de coupes dans le budget 2026.

En regardant de près, ce sont les travailleurs, les classes populaires qui paieraient l’intégralité de la facture. Il s’agit là d’une véritable déclaration de guerre.

Qu’on en juge !

Le nombre de jours de carence passerait de 3 à 7, deux jours fériés supplémentaires seraient supprimés, blocage et baisse des allocations et prestations sociales, des pensions de retraite, des salaires dans la fonction publique, du barème des impôts, les franchises médicales seraient revues à la hausse, l’inscription de nouveaux médicaments dont le taux de remboursement va diminuer, une énième révision du code du travail pour assouplir les obligations des patrons et aggraver celles des salariés, rallonger le temps de travail en remettant en cause la 5ème semaine de congé, coupes budgétaires et suppressions de postes pour faire des économies dans la fonction publique, et notamment dans l’Education nationale, la Santé, les collectivités territoriales.

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Fruits tropicaux et Parkinson caribéen : l’envers toxique d’un patrimoine alimentaire

— Par Sarha Fauré —

Dans les territoires d’outre-mer français, où traditions culinaires et remèdes naturels se transmettent depuis des générations, certains fruits tropicaux occupent une place de choix. Corossol, cachiman, pomme cannelle… Ces douceurs exotiques sont réputées pour leurs bienfaits relaxants, antioxydants, voire médicinaux. Pourtant, une série d’études menées depuis plus de vingt ans par des chercheurs du CHU de Guadeloupe et de l’Institut du Cerveau à Paris jette une lumière nouvelle — et inquiétante — sur ces pratiques alimentaires ancestrales.

Un Parkinson atypique aux racines environnementales

À l’origine de cette recherche de longue haleine, une observation clinique déroutante : aux Antilles, de nombreux patients atteints de la maladie de Parkinson présentaient des symptômes bien différents de ceux décrits dans les manuels classiques. En plus des signes moteurs habituels (tremblements, rigidité, ralentissement des gestes), ces patients souffraient fréquemment de pertes de mémoire, de troubles de l’équilibre, voire d’hallucinations. Cette forme particulière, désormais qualifiée de « Parkinson caribéen », concernerait près de 70 % des cas locaux.

Le Dr Jean-Médard Zola, neurologue au CHU de Guadeloupe, précise que cette variante de la maladie se distingue par une atteinte cognitive précoce, bien plus sévère que dans les formes classiques.

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L’éphéméride du 26 août

Dépôt de gerbe à la femme du Soldat inconnu le 26 août 1970

Le dépôt de gerbe à la femme du Soldat inconnu désigne une des premières actions médiatiques du Mouvement de libération des femmes le 26 août 1970 à Paris en France. Elle consistait à déposer des fleurs en hommage à la femme du Soldat inconnu sur la tombe de ce dernier. Cette action était réalisée par neuf femmes, dont Cathy Bernheim, Christine Delphy, Monique Wittig, Christiane Rochefort et l’Américaine Namascar Shaktini1,2,3. Elles ont été arrêtées par la police dès l’approche de l’Arc de triomphe.

Traitement médiatique

Certains médias parlent d’une trentaine de femmes (neuf en réalité). L’analyse journalistique de Marianne Lohse dans France-Soir précise que « Plusieurs [manifestantes] sont jeunes et jolies »4.

La télévision nationale réalise un court reportage sur la manifestation5.

Deux slogans ont retenu l’attention éditoriale :

« Il y a plus inconnu que le soldat inconnu. Sa femme » ;

« Un homme sur deux est une femme ».

MLF : 1970, année zéro

— Par Françoise Picq, sociologue spécialiste de l’histoire du féminisme, université Paris-Dauphine.

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Colonialisme de peuplement !

— RS n*409 lundi 25 août 2025 —

Nous pensons nécessaire de revenir sur l’examen d’une réalité autant que sur les débats quant à sa dénomination.

Choses et gens de la colonisation

Les choses que nous voulons nommer, ne sont pas une nouveauté. On a traditionnellement distingué les colonies d’exploitation et les colonies de peuplement. Cette distinction est relative. Il n’y a pas de colonies de peuplement qui ne cherchent à exploiter les terres et les Humains, qui s’y trouvent. Et il n’existe pas de colonies d’exploitation sans un minimum d’installation de colons. Il n’empêche que les appropriations coloniales qui se sont accompagnées de fortes installations de colons ont toujours posé un problème de décolonisation particulier.

Tantôt les colons d’hier sont devenus des nationaux des terres conquises (Amérique du Nord et du sud, Australie…) au point de prendre la tête des luttes pour l’indépendance. Tantôt les colons installés ont été les relais les plus sûrs du pouvoir colonial. Dans ce cas, la décolonisation fut plus difficile et plus douloureuse (Le cas de l’Algérie est, à cet égard, emblématique). Pour se maintenir coûte que coûte, le pouvoir colonial dans certains cas, pousse à l’installation de colons pour modifier l’équilibre démographique du pays, rendre les originaires minoritaires.

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Guadeloupe : du nationalisme au patriotisme économique

De la nécessité de rebattre les cartes de la pensée intellectuelle et du positionnement idéologique en Guadeloupe ?

— Par Jean-Marie Nol —

En 2021, j’écrivais l’amère vérité dans une tribune qui s’intitulait  « L’intolérable appauvrissement intellectuel et culturel de la Guadeloupe [et dans une moindre mesure de la Martinique] » et qui a été publié le 19 septembre 2021 sur le site de madinin’art .

Dans ce texte, je me suis livré à une critique sévère du déclin des élites intellectuelles locales, de la médiocrité croissante du débat public et de la perte de légitimité des élites face à la montée du populisme identitaire et syndical. Par ailleurs, j’y déplorait une jeune génération trop souvent dépolitisée, détachée du futur, vulnérable aux discours creux des réseaux sociaux , et en perte de repères pour imaginer l’avenir collectivement.  Le constat était clair : la pensée antillaise se délite, le débat public s’appauvrit, les élites s’éclipsent. Quatre ans plus tard, tout cela s’est accéléré. Les défis climatiques, technologiques, économiques nous frappent déjà. Reste-t-il un horizon d’espérance ? Cette contribution actualisée est un appel : éveillez-vous, résistez, inventez.

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Le prix du désengagement

Restauration de la sécurité et de l’autorité : La Guadeloupe et la Martinique condamnées au désenchantement et à l’impuissance face à la mutation sociétale  ?

— Par Jean-Marie Nol —

Dans les Antilles françaises, le sentiment d’un désordre social qui s’installe durablement ne relève plus du simple ressenti, il s’appuie sur des chiffres et des réalités tangibles. La Guadeloupe et la Martinique, jadis perçues comme des laboratoires de l’intégration républicaine, se trouvent aujourd’hui confrontées à une crise multidimensionnelle : explosion de la violence, perte de confiance dans les institutions, désenchantement de la jeunesse et essoufflement économique. Face à ce tableau préoccupant, deux urgences s’imposent : instaurer la sécurité tout en restaurant l’autorité de l’État et exiger des élites économiques et politiques un sens accru de la responsabilité collective.

Les homicides, les tentatives de meurtre, la banalisation de l’usage des armes à feu donnent à voir une société où la mort se mêle à une certaine impuissance des autorités et à une véritable poussée de la peur citoyenne. La violence juvénile n’est pas un accident conjoncturel mais le symptôme d’un malaise sociétal profond.

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Saint-Barthélemy : Le massacre des voisins

24 août 1572

À l’été 1572, un mariage censé apaiser les tensions religieuses allait précipiter la France dans l’un des épisodes les plus sombres de son histoire. Catherine de Médicis, reine-mère, pense alors sceller la paix entre catholiques et protestants en mariant sa fille Marguerite de Valois à Henri de Navarre, chef du camp réformé. Mais cet espoir de réconciliation se heurte à des années de haine accumulée.

Le 18 août, Paris fête cette union royale. Pourtant, derrière les façades illuminées du Louvre, l’équilibre est déjà rompu. Quatre jours plus tard, un attentat vise l’amiral de Coligny, chef de file protestant. Craignant une riposte, la Cour, dans la panique, ordonne l’élimination des principaux chefs huguenots. Le massacre commence dans la nuit du 23 au 24 août.

Ce que l’histoire a retenu comme la Saint-Barthélemy ne fut pas qu’un déchaînement spontané de violence : c’est une explosion qui couvait depuis longtemps. Loin d’un acte isolé, il s’agissait d’un massacre de proximité, minutieusement préparé par des années de stigmatisation, de dénonciations, de violences tolérées. Jérémie Foa, historien, montre comment, dès les années 1560, les protestants étaient fichés, surveillés, repérés.

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23 août : journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition

— Par Hélène Lemoine —

Chaque 23 août, le monde entier commémore la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition, instaurée par l’UNESCO en 1997. Cette date n’a pas été choisie au hasard : elle rappelle l’insurrection éclatée dans la nuit du 22 au 23 août 1791 à Saint-Domingue, alors colonie française. Ce soulèvement, le plus vaste jamais mené par des esclaves dans l’histoire moderne, bouleversa durablement le monde.

Un soulèvement qui changea le cours de l’histoire

À la fin du XVIIIe siècle, Saint-Domingue était la colonie la plus riche de l’empire français, surnommée la « perle des Antilles ». Mais sa prospérité reposait sur un système brutal : près de 500 000 Africains et Afro-descendants y vivaient réduits en esclavage, dont des dizaines de milliers nouvellement déportés d’Afrique.

Les tensions s’accumulaient déjà : les libres de couleur, bien qu’affranchis, réclamaient l’égalité des droits, inspirés par la Déclaration des droits de l’homme. Leur insurrection, menée par Vincent Ogé en 1790, fut écrasée, mais elle contribua à nourrir la révolte.

Le signal décisif fut donné lors de la cérémonie vaudoue du Bois-Caïman, dans la nuit du 13 au 14 août 1791, sous la direction de Boukman.

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Volonté et Désir: Pouvoir décisionnel ou Pulsion indomptée…

— Par Camille Loty Malebranche —

  Le désir est dénoncé à l’unisson par quasiment toutes les grandes spiritualités qui y voient un lien enchaînant l’esprit, maintenant l’homme prisonnier du charnel, l’empêchant de monter vers la vie et la vérité supérieure de son être. C’est à raison que le renoncement, ce détachement mental et spirituel du monde matériel par la conscience de l’esprit découvrant son étrangeté au monde – son statut d’extranéité dans le monde – perçoive le désir comme l’arme redoutable du Tentateur immonde, ruse de l’Ennemi abominable tapi dans les abysses liminaux, subliminaux, connus et inconnus, qui menace l’Homme d’aliénation métaphysique, de perdition ontologique et de toutes sortes de pièges existentiels.

La volonté est un constituant majeur de la liberté qui, sans elle, n’existe pas. Je dis que la conscience libre exprime sa liberté par trois schèmes d’assumation: 1) la volonté, 2) le choix volontaire, 3) la responsabilité. En fait, toute la liberté n’est que manifestation nuancée, pondérée et responsable du soi volontaire.

Ainsi établie, la chose est claire, la volonté est l’ossature de toute liberté humaine puisque le tempérament veule ou le malade aboulique, sont condamnés à obéir et à être soumis.

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L’éphéméride du 23 août

Jan Erik Olsson, tente de commettre un braquage qui donne son nom au syndrome de Stockholm le 23 août 1973

Le syndrome de Stockholm est un phénomène psychologique observé chez des otages ayant vécu durant une période prolongée avec leurs geôliers et qui ont développé une sorte d’empathie, de contagion émotionnelle vis-à-vis de ceux-ci, selon des mécanismes complexes d’identification et de survie.

Le terme « syndrome de Stockholm » a été créé par le psychiatre Nils Bejerot en 1973.
Le fait divers à l’origine
Le 23 août 1973, un évadé de prison, Jan Erik Olsson, tente de commettre un braquage dans l’agence de Kreditbanken du quartier de Norrmalmstorg à Stockholm, à une heure où la succursale vient d’ouvrir et n’a pas encore de clients. Lorsqu’il tire une rafale de mitraillette en l’air, des dizaines d’employés s’enfuient ou se jettent au sol. L’intervention des forces de l’ordre l’incite à se retrancher dans la banque où il relâche le personnel, ne prenant en otage que quatre personnes. Il demande aux négociateurs 3 millions de couronnes, des armes, un gilet pare-balles et un avion pour s’enfuir, et obtient la libération de son compagnon de cellule, Clark Olofsson, qui peut le rejoindre.

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22 août : Journée internationale de commémoration des personnes victimes de violences en raison de leur religion ou de leurs convictions

La liberté de religion et de conviction : un droit fondamental

La liberté de religion ou de conviction, tout comme la liberté d’opinion, d’expression, de réunion pacifique et d’association, sont des droits humains fondamentaux, consacrés par les articles 18, 19 et 20 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Ces droits sont interconnectés et se renforcent mutuellement. Leur respect constitue un socle essentiel pour lutter contre toutes les formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion.

Un débat ouvert, constructif et respectueux des différences au sein de la société, tout comme les dialogues interreligieux, interconfessionnels et interculturels à l’échelle locale, nationale, régionale et internationale, peuvent jouer un rôle déterminant dans la lutte contre la haine et l’incitation à la violence religieuse. La liberté d’opinion et d’expression, ainsi que le droit de chercher, de recevoir et de diffuser des informations, sont également essentiels pour renforcer la démocratie et combattre l’intolérance religieuse.

Des violences toujours présentes

Les violences motivées par la religion ou les convictions continuent de sévir dans de nombreuses régions du monde, touchant en particulier les personnes issues de minorités religieuses.

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« Une injustice totale » : Rodrigue Petitot condamné à un an de détention à domicile sous bracelet électronique

Le verdict est tombé ce jeudi 21 août 2025 à la Cour d’appel de Fort-de-France. Rodrigue Petitot, figure centrale du Rpprac (Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens), a été condamné à douze mois de prison ferme, aménagés en détention à domicile sous bracelet électronique. Une décision que le militant qualifie d’« injustice totale », dénonçant une volonté politique de l’écarter de la scène publique.

Une peine durcie en appel

En janvier 2025, « Le R » avait été condamné à un an de prison avec sursis pour l’intrusion du 11 novembre 2024 dans l’enceinte de la résidence préfectorale, en pleine vague de contestation sociale. Le parquet avait estimé la sanction trop clémente et avait fait appel. Après deux jours d’audience en juin dernier, la Cour a rendu son délibéré ce jeudi, confirmant partiellement le jugement mais transformant le sursis en prison ferme sous surveillance électronique.

La Cour a reconnu Petitot coupable de violation de domicile, d’actes d’intimidation, d’outrages à l’encontre du préfet et de rébellion en réunion. En revanche, certaines accusations, notamment celles de « violences ayant entraîné une incapacité de travail », n’ont pas été retenues.

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 Défi : relancer l’économie guadeloupéenne‑martiniquaise 

Le compte à rebours de la mutation de la Guadeloupe  et de la Martinique prise dans un champ de forces politiques et économiques contradictoires.

— ParJean-Marie Nol —

Dans un contexte budgétaire très dégradé, tous les acteurs de l’économie française , à tous les niveaux, attendent à la prochaine rentrée un serrage de vis de la part du gouvernement et gèlent toute initiative. Cette situation crée de l’attentisme, tant de la part des ménages en termes de consommation que des entreprises en termes d’investissements. Aujourd’hui l’économie française est amorphe. Dans le même temps, pour les mêmes raisons de précaution, le taux d’épargne des Français reste très élevé (environ 18% des revenus disponibles), essentiellement entretenu par les retraités.

Indépendamment des tensions internationales, le déficit public, accompagné du surendettement de l’État et des incertitudes qu’ils entraînent, est bien l’une des principales causes de la léthargie de l’économie française que l’on retrouve dans les dernières prévisions de l’Insee pour cette année 2025. Mais par ailleurs, dans le même ordre d’idée,  la dégradation des signaux de l’économie de la Guadeloupe et surtout de la Martinique nous envoie aujourd’hui un vrai signal d’alerte sur les velléités d’autonomie à l’heure où les finances publiques sont  chamboulées en France.Cela

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Pourquoi les mangroves deviennent fuchsia : un phénomène naturel expliqué

— Par Aurélie Boisnoir (*) & Olivier Gros (*) —

Depuis quelques années, certaines mangroves de Martinique et de Guadeloupe se parent d’une robe rose fuchsia du plus bel effet. Aussi surprenants que spectaculaires, ces phénomènes naturels sont largement relayés sur les réseaux sociaux et suscitent de nombreuses interrogations. Mais qu’appelle-t-on “mangrove” ? C’est un écosystème côtier unique présent dans les régions tropicales et subtropicales. Cet écosystème forestier est caractérisé par plusieurs espèces d’arbres appelés palétuviers qui se répartissent selon un gradient de salinité. Les palétuviers rouges vivent sur le rivage et sont reconnaissables à leurs longues racines aériennes plongeant dans l’eau de mer (35 g/l de sel). À l’intérieur des terres, on trouvera le palétuvier noir (supportant jusqu’à 70 g/l de sel) et, en arrière-mangrove, le palétuvier blanc vivant dans un milieu où la salinité dépasse rarement 10 g/l de sel.

Les mangroves assurent plusieurs fonctions écologiques importantes comme la protection des côtes contre l’érosion, la filtration des polluants et des sédiments, ou encore la régulation des cycles biogéochimiques. Bien que ces fonctions soient cruciales pour l’environnement, certains phénomènes comme des échouements massifs de sargasses peuvent provoquer des eaux colorées qui bouleversent ponctuellement l’équilibre de ces zones protégées.

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La Journée mondiale du moustique : comprendre, prévenir, protéger

— Par Sabrina Solar —

Chaque 20 août, le monde commémore une découverte scientifique majeure qui a sauvé des millions de vies : celle du Dr Ronald Ross. En 1897, ce médecin britannique a démontré que les moustiques femelles, et plus précisément ceux du genre Anopheles, étaient responsables de la transmission du paludisme. Cette révélation, récompensée par un prix Nobel, a ouvert la voie à une meilleure compréhension des maladies vectorielles et aux stratégies pour les combattre. Pour marquer cet événement, Ross lui-même baptisa cette date « Journée mondiale du moustique », en hommage à sa découverte.

Pourquoi une journée dédiée aux moustiques ?

À première vue, célébrer les moustiques peut sembler paradoxal. Pourtant, il ne s’agit pas d’honorer l’insecte, mais de rappeler les ravages qu’il provoque et d’encourager la prévention. Les moustiques figurent parmi les animaux les plus meurtriers de la planète : plus d’un milliard de cas de maladies sont recensés chaque année et plus d’un million de décès sont liés à leurs piqûres.

Les principaux vecteurs sont :

  • Le moustique tigre (Aedes albopictus) : originaire d’Asie, désormais présent dans de nombreuses régions du monde, il transmet la dengue, le chikungunya et le virus Zika.

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L’Allocation de Rentrée Scolaire : un soutien crucial mais limité pour les familles modestes

— Par Sarha Fauré —

L’Allocation de Rentrée Scolaire (ARS) est une aide financière importante destinée à soutenir les familles, en particulier les plus modestes, face aux dépenses liées à la rentrée scolaire. Elle est versée chaque année au mois d’août, et en 2025, environ 3 millions de foyers en bénéficieront en métropole, et près de 20 000 foyers en Martinique.

Cette allocation est particulièrement précieuse pour les familles monoparentales et celles vivant avec des revenus proches du SMIC, dont une proportion importante affirme devoir se restreindre dans leurs dépenses liées à leurs enfants depuis plusieurs années. Selon une enquête de 2023, l’ARS représente environ un tiers du budget annuel consacré à la scolarité. Sans cette aide, une majorité de familles devrait rogner sur d’autres postes ou renoncer à des activités extrascolaires. La revalorisation de l’ARS (augmentation de 14,7 % en 2023) contribue donc à alléger cette pression, même si elle ne suffit pas à compenser la modération salariale et la hausse des dépenses contraintes.

Les montants versés varient selon l’âge des enfants, de 423,48 € pour les enfants de 6 à 10 ans, à 462,33 € pour les jeunes de 15 à 18 ans.

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