… économiques, financières, culturelles et historiques.
— Par Jean-Marie Nol
La question de l’autonomie politique en Guadeloupe et en Martinique occupe depuis des décennies une place centrale dans les revendications de certaines organisations politiques. Inspirée par les exemples de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française, cette aspiration repose sur l’idée que l’autonomie pourrait offrir des solutions aux défis structurels et identitaires auxquels ces territoires sont confrontés. Pourtant, la transposition de ce modèle d’autonomie dans le contexte antillais soulève des interrogations majeures, tant sur le plan historique que socio-économique.
L’autonomie politique, en tant que modèle institutionnel, est souvent présentée comme une panacée. Les partisans de cette idée estiment qu’un transfert de compétences accru permettrait à la Guadeloupe et à la Martinique de mieux répondre aux attentes de leurs populations. Ils mettent en avant l’idée que l’autodétermination offrirait un levier pour résoudre les problèmes récurrents de mal-développement, d’inégalités sociales et de dépendance économique. Cependant, un examen attentif des exemples calédonien et polynésien révèle que cette autonomie s’est construite dans des contextes très spécifiques, difficiles à comparer avec ceux des Antilles.
L’autonomie politique de la Nouvelle-Calédonie est le fruit d’un processus long et conflictuel, marqué par les revendications identitaires des Kanak, peuple autochtone, et des tensions avec les communautés d’origine européenne (les « Caldoches »).