La Martinique à l’Épreuve du Climat : Sortir du Silence, Agir Ensemble

—  Par Florent Grabin, président de l’association écologique P.U.M.A.  —

Au-delà du discours : Que fait-on ?

C’est avec un très grand intérêt que dans le cadre de la 3e édition de la semaine des Géomètres-Experts, en présence de Monsieur Yann MOCQUOT – Président de la Chambre Syndicale et nous, PUMA, avons organisé diverses réunions en vue de l’implantation du trait de côte à Fort-de-France, Schoelcher et le Lamentin à l’horizon 2050.

Puis après avoir rencontré différentes instances sur le thème du changement climatique avec pour conséquences l’érosion des côtes et la montée des eaux ; il a été décidé d’effectuer un repérage dans la capitale Fort-de-France comme base de données, avec une conférence-débat en compagnie de la DEAL, du BRGM, du CEREMA.

Monsieur le Maire du Lamentin nous a offert gracieusement la Salle des Délibérations de la Mairie pour nous permettre d’organiser nos échanges le mercredi 18 juin 2025. Cet événement a été très suivi par le public invité. Ce dernier a manifesté son intérêt sur le thème en échangeant avec les intervenants, en fin de compte la principale question a été posée : Au-delà du discours : que fait-on ?

Nous, PUMA, considérons que la réponse à cette question passe par la population à qui il est indispensable de lui faire comprendre que le moment est venu de faire PEUPLE. C’est-à-dire sortir de ce ronron ambiant, car la montée des eaux est une situation prévisible avec pour conséquence un changement radical de notre environnement. Nous sommes face à l’une des plus grosses opérations environnementales que la Martinique connait dans sa construction.

En effet, il y a dix-huit millions d’années la Caravelle et la Presqu’ile de Saint Anne sont sorties de l’eau, donnant naissance à la Martinique, puis il y a neuf millions d’années la Caravelle et la Presqu’ile de Saint Anne ont été reliées entre elles ; enfin entre neuf et trois millions d’années la Martinique va se créer de manière substantielle, elle a continué son évolution, il y a un million d’années s’est formé pour être notre belle Martinique. Après cette dernière formation on a vu l’effondrement de l’axe Lamentin le Robert, donnant naissance de la Baie de Fort-de-France. Ainsi la plaine du Lamentin s’est retrouvée au niveau de la mer, le Robert ayant été moins affecté par cet affaissement.

La Martinique connaitra de nouveau de grands changements, d’où l’intérêt d’inviter les Collectivités, la CTM et les Services de l’État à lancer les prospections auprès de bureaux d’études, en monnayant un coût. Nous avons localement toutes les compétences pour comprendre et faire prendre conscience à la population sur cette capitale acte de réaménagement du notre territoire.

Nous avons appris que l’État dispose des moyens financiers pour accompagner les études et autres recherches de solutions. Faire le choix de mener la recherche, avec des scientifiques indépendants, permettra de se fixer sur les orientations de la protection de tous les êtres vivants sur notre territoire.

Nous avons aussi noté que pour certains, il y a encore du travail à faire pour arriver à la bonne compréhension de ce dossier ; d’autres nourrissent un grand espoir de voir l’apport de textes légaux pour mieux protéger notre patrimoine bâti.

L’objectif de P.U.M.A., est d’atteindre en toute humilité le pôle d’excellence écologique pour la Martinique. A charge pour nos dirigeants de mettre en place les outils pour l’atteindre. Nous persistons à dire que du fait du réchauffement climatique tout notre programme agricole devra être reconsidéré sans occulter le réaménagement de notre île.

Il nous faut tirer les enseignements d’expériences menées dans différentes zones du Monde, afin de ne plus commettre les erreurs du passé. C’est la raison pour laquelle nous émettons ces quelques propositions, à savoir :

* Mener une évaluation approfondie pour définir les zones à protéger en urgence.

* Sortir de la logique émotionnelle en appliquant des études réalistes avec une méthode efficiente faciliter la compréhension de la population.

* Privilégier la formation en médecine environnementale pour nos praticiens afin de mieux accompagner la population dans la gestion de crise.

* Annexer impérativement la cartographie des terres inondées au Plan Local d’Urbanisme (PLU), au Schéma d’Aménagement Régional (SAR) et au Schéma de Mise en Valeur de la Mer (SMVM), l’interdiction absolue de construire dans les zones impactées par la montée des eaux, puis être rattachée à l’acte de vente des terres afin de tenir informés les acheteurs potentiels.

* Médiatiser massivement les nouvelles dispositions pour la mise en valeur de notre savoir-faire afin de les porter à la connaissance de la Caraïbes ; Ceci dans le but d’élargir notre marché.

Au-delà du discours qu’avez-vous fait depuis, pour préserver notre Martinique face à la montée des eaux ?

Tous les outils étaient là, dans des instances où existent différentes commissions telles que la Chambre de Commerce, la chambre des Métiers, la Chambre d’Agriculture, la CTM, les Communautés de Communes et les Municipalités. Qui n’a pas entendu que nous devons avoir plus de pouvoir pour conduire la Martinique ? Messieurs les Présidents passons de la parole aux actes, il y va de la survie de la population et de son patrimoine.

Existe-t-il dans ces instances des programmes ou projets qui tendent à aller dans cette direction ? Dans l’affirmative, nous remercions d’avance celui qui aura le courage de les faire connaître publiquement, afin que nos jeunes puissent se mobiliser pour leur donner vie.

Nous remercions la Directrice de la DEAL et ses services qui ont proposé de construire un site internet pour permettre aux différents organismes élaborer leurs études et propositions afin d’enrichir cette page web dont l’adresse est :

https://resana.numerique.gouv.fr/public/perimetre/consulter/1625615

Il conviendra d’obtenir des droits d’accès et d’y déposer des documents publics accessibles.
Un courrier parviendra aux partenaires et aux communes/EPCI dans les prochains jours afin de désigner un référent.

Nous avons un potentiel humain qui peut relever ce défi, c’est à nous, en notre âme et conscience de montrer que nous pouvons réaliser ce pôle d’excellence écologique Pour Une Martinique Autrement

Pour l’association écologique PUMA

Le Président

Florent GRABIN