Alcool et sucre : Vers une fiscalité renforcée pour la santé publique

Les enjeux de santé publique liés à la consommation de boissons sucrées et alcoolisées ont conduit de nombreux pays à adopter des mesures fiscales dans le but de dissuader les habitudes néfastes. La taxe soda, initialement introduite en France et en Belgique, a émergé en réponse aux préoccupations croissantes concernant l’obésité et les risques sanitaires associés à la surconsommation de boissons rafraîchissantes. La proposition, élaborée dans le cadre du Programme National Nutrition Santé (PNNS) en France, a évolué au fil des années pour s’aligner sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

L’OMS, dans ses démarches pour promouvoir des choix de vie sains, a appelé les gouvernements à renforcer la taxation des boissons sucrées et alcoolisées. Un constat alarmant de plus de 8 millions de décès annuels liés à la consommation de produits néfastes pour la santé a incité l’OMS à encourager une augmentation significative des taxes. En effet, l’organisation estime que la hausse des accises sur ces produits contribuera non seulement à dissuader les consommateurs, mais également à inciter les entreprises à produire des alternatives plus saines.

En parallèle, une étude de l’OMS a révélé que doubler les taxes sur l’alcool en Europe pourrait prévenir jusqu’à 5 000 décès annuels liés au cancer. Cette modélisation, publiée dans la revue scientifique The Lancet, souligne l’impact potentiel élevé de l’augmentation des taxes sur les boissons alcoolisées, avec des résultats positifs attendus dans tous les pays. La Russie, le Royaume-Uni et l’Allemagne émergent comme les pays susceptibles de sauver le plus grand nombre de vies grâce à cette mesure fiscale.

La taxe soda, enracinée dans l’article 1613 ter du code général des impôts en France, cible divers produits, notamment les sodas, les eaux sucrées et les nectars avec sucres ajoutés. L’évolution de cette taxe, passant de 7,53 € à 9 € en 2017, témoigne des efforts continus pour ajuster les incitations financières. Parallèlement, l’OMS propose des recommandations visant à accroître le taux de taxation moyen sur les boissons sucrées et alcoolisées, soulignant que seulement 6,6% du prix d’un soda est actuellement représenté par la taxe dans les 108 pays qui l’appliquent.

Les implications de cette fiscalité renforcée vont au-delà de la dissuasion des consommateurs. Elles offrent également des opportunités aux gouvernements d’assurer des services publics robustes grâce aux revenus générés par ces taxes. Alors que les débats autour de l’équilibre entre dissuasion et responsabilité individuelle persistent, la tendance globale pointe vers une approche proactive, guidée par la science, pour améliorer la santé publique et réduire les risques associés à la consommation excessive de boissons sucrées et alcoolisées.

— M’A —