Albin et Serena

À Monchoachi, mon ami du Morne, qui m’a soufflé un chant que j’ai écouté, et aimé à ma façon…

— Par Frantz Succab —

boulanger_loverAlbin-boulanger nous procurait notre pain quotidien ; mais si l’on fait la part entre son métier qu’il exerçait avec conscience et le reste, il n’avait montré qu’un seul don dans sa vie, celui de disparaître.

  Il ne disparaissait pas lui-même. En vérité, ou plus exactement, disparaître le prenait de l’en-dedans de son corps, là-même, sans prendre son corps ; au milieu d’une conversation, d’une réunion ou d’un monter-descendre au vu et au su de tout le monde le long de la rue Bord-de-mer. Des vieux y refaisaient sans cesse le chemin du temps, des jeunes par petits-pilots bruyants,  gesticulaient avec ces mots en rafales passés à la râpe des play-list et vendus prêt-à-porter, les flâneurs s’occupaient à ne faire rien d’autre que s’occuper des affaires d’autrui et la plupart des autres gens faisaient aller-venir pour commissions autour du marché. Et Albin faisait partie de ce paysage.

  Autant dire que ses absences ne se voyaient pas à l’œil nu, si l’on peut dire telle expression présentement, tant nous colle à la rétine cette tcholée d’images étrangères déversées tous les jours et toutes les nuits sur écran. En boucle, à ce qu’on dit, histoire d’évoquer la clôture de notre champ visuel nous interdisant l’idée même d’horizon ou, tout simplement, nous désapprenant nos propres figures, et leur endroit et leur envers, et leur présence et leur mystère.

  Alors comme ça, souvament, disparaître prend Albin, fap. Comme soudainement la nuit s’empare du ciel, de la montagne, des arbres, de tout, pour les plonger en présence invisible, un là-sans-là, jusqu’à ce que l’aube les amènent-venir, là, sous nos yeux, à une autre présence inondée de soleil. 

  Albin-boulanger, c’est un peu tout ça. Proche et distant à la fois. Un bougre-à-tout-le monde, toujours là pour toi, qui-veut-dire, un qui fait volontiers société ; qui ne semble jamais s’emmerder à écouter les mots des autres, y compris ces mots inutiles auxquels on a droit, tout au long de la vie, pourvu qu’on fréquente normalement ses semblables. Il est là à sa façon d’être là, dans le boulot, les cérémonies obligatoires, religieuses ou non, les rassemblements en somme, où gestes-corps et paroles-en-bouche rivalisent pour nous remplir notre côté-icitte du monde, où nous passons ensemble notre passage.

  Mais l’autre côté-là, par où il nous échappe ? Là est le mystère, l’envers, l’innommé… En le regardant en-blanc-des-yeux, je me disais que, peut-être, existerait au même endroit où nous restons un autre nous-mêmes de nous-mêmes, un qui nous habite et qu’ici-dans même il faut creuser pour atteindre. J’ai eu bien plus tard, trop tard peut-être, à m’interroger de la sorte, lorsque j’ai pu comprendre que cette disparition qui prenait monbougre n’était pas absence, mais pas-de-côté, en-deçà du paraître. Une position hors-champ où, probablement,  toute une retenue consistait à puiser force d’exister.

  Il m’avait dit un jour : sé lespri-kò ki mèt kò.  Je n’y avais pas accordé plus d’importance qu’aux sentences que nos bouches-à-manger crachent, comme ça, dans nos parages, pour meubler le silence. Je m’étais donc abrité derrière cette idée comme-il-faut : le corps c’est le corps, l’esprit est l’esprit… Et wabap !…

  Il m’avait alors lancé : tu parles une langue, mais tu ne l’écoutes pas… A peine étais-je en train de me dire en fond, ce bougre-là cause à l’envers, que j’en étais finalement à me demander ce que cet envers voulait dire.

  Mais le voici qui m’embrouille encore davantage en laissant échapper, comme s’il se parlait à lui : ce ne sont pas paroles de gens que j’écoute, mais la parole de la langue, la mère de tous les langages, y compris ceux du corps… J’ai juste entendu ses derniers mots en m’éloignant. J’avais cru ne parler que pour rappeler tout bonnement qu’il faut appeler un chat un chat, sans aucune envie de m’embarquer dans de telles divagations. Parce que j’avais autre chose à faire. Vaquer à mes occupations… Bien qu’une vague intuition –contagieuse, peut-être – rien qu’au mot vaquer, évoquât la vacuité d’une existence consacrée toute entière soi-disant à gagner sa croûte. Non plus à procurer nourriture à son corps, mais à l’entourer d’enjoliveurs vides de sens, voyants et coûteux…

  Il m’énervait, Albin, à tout tourner à l’envers pour ne nous laisser que ce côté-icitte où nous restons, sur lequel se rétrécit le champ visuel de tout le monde… Je ne comprenais pas monbougre. D’ailleurs, personne ne comprenait son affaire-là.

Personne, sauf Serena.

  Serena, du derrière-morne Sentinelle, le plus haut des mornes qui encerclaient le Bourg et, selon la parole des Anciens, contenaient l’Œil jaloux pour nous protéger de nous-mêmes.

  Les vieux-corps disaient comme ça que, en temps longtemps, quand Diable était encore mongongnon, la nuit venue, y dansaient des diablesses en se tapant le ventre-tambour. Des nuits sans lune et sans étoiles où elles voyaient plus clair qu’en plein soleil-midi.

  Si jamais le désir d’ivresse et de bougresses-bacchanales t’y attirait, tu pouvais aller tout toucher, tout goûter, tout boire… Le sel de la sueur dégoulinant de la tête aux tétons, des tétons aux orteils, le nectar des entre-jambes et le parfum capiteux des en-bas bras.

  Les Anciens disaient encore que, les hommes ayant oublié la Beauté, c’est-pour-la cause qu’elle restait serrée dans la Ténèbre, laissant à lumière-soleil le boulot du commencement et du recommencement de chaque jour. Ils disaient : si au commencement est la Lumière, la Ténèbre recèle l’origine, le désir en-bas-feuilles menant vikou pour le débordement des corps, la musique et la danse.  

  En bas-là, il t’était interdit de crier un nom. Pon-yonn. En arrivant dans la noirceur du derrière-morne tu hélais Éti !  Et des Éti te répondaient comme écho, répercutés d’une gorge à l’autre. L’appel qui ne nomme jamais, mais épèle l’appel même de l’innommée Beauté et l’approche sans la montrer du doigt.

  Si par malheur un nom franchissait tes lèvres, tu retournais fap-fap vers ce côté-icitte de ta naissance, fou-en-tête, plus fou que foufou même, car le foufou, bien que virevoltant dans tous les sens, sait toujours le chemin de son nid et des foufounes des fleurs.

  Mais bon…Ce sont les vieux qui contaient cela. Et les vieux, ça ne sait parler qu’au passé décomposé. Raconter le temps où en fond-bois, loin de la lumière des villes, les éti mettaient les humains en présence par l’accordance de l’appel-sans-nommer-nom ; le temps où montrer son prochain du doigt lui attirait gros-pied, gueule-en-travers et autre malédiction, où rien que doigter un fruit dans son arbre le faisait mourir-coulé avant de mûrir.

  *

  C’est vers minuit, quand dormait le bourg, qu’Albin se mettait à son pétrin.

  Il travaillait vite pour qu’avant le lever du jour sortent de son four des pains dorés et odorants. Il choisissait le plus doré et le plus odorant, un spécial à la farine fruit-à-pain, le mettait dans un petit sac de toile-à-farine et sortait.

  Le jour n’était pas encore levé qu’il grimpait le morne Sentinelle.

  Le concert des criquets et des grenouilles entamait sa finale et un kayali, toujours le même, un genre poule mouillée au moindre craquement de brindille, s’envolait en jacassant.  Même quand la lune était ronde, la densité de la végétation arrêtait ses rayons, pas une étoile n’était visible. Albin, les sens en éveil, captait jusqu’à la dernière note la symphonie des lieux, cris d’oiseaux nocturnes, bruissements d’insectes, couinements de mangoustes…

  La brise secoue les gousses sèches et frotte les bois contre d’autres bois, siyak et ti-bwa, ti-bwa et siyak, parfois même, loin en loin, violon dans filao.

  L’œil de l’homme ne peut distinguer les arbres, mais il sait l’emplacement de chacun le long de son chemin : une flagrance, une manière de frôler ou de grafigner sa peau, un salut chuinté au dessus de sa tête. Ils sont là sans là, les pieds de coco, calebasse, sapotille, mango, cythère, monbin, prune-zozyo, amande, cajou, corossol, goyave, surette, tamarin-si, tamarin-dou ; zagadi, gommier, bois-chandelle, cannelle-à-puces, galbas, mapou, bélanjè-bata, karapat, manioc, roucou, kannik, flamboyants, mounikilè… Tous mélangés, enracinés là où ils pouvaient grandir leur grandir ; témoignant des passages successifs de l’homme, Caraïbe, Européen, Africain, Indien et des vents et des déjections d’oiseaux ou de bêtes à quatre pattes. C’est par ce désordre, ce chant débridé ou déclos, cette heureuse disharmonie dans l’uniformisation imposée à la Terre en guise d’harmonie depuis la Conquête, que l’esprit des lieux vient habiter Albin.

  Il l’écoute comme il écoute le chant de la langue créole, sachant intuitivement que c’est en accordance avec le chant des lieux qu’est née la langue, dans ce chaos sacré où l’esprit-corps se retourne vers les mystères originels. Ebahissement, extase, offrande à l’offerte, louvri-désir de retrouvailles avec son monde.

  Albin descend vers le derrière-morne. L’aube va diluer la Ténèbre et inspirer l’aubade du premier pipirit. Peu à peu s’éveillent d’autres chants d’oiseaux, les boustabak, les sucriers, les ti-jaunes, les siflè, les pyad, les koukou-manniok et les Gabriel-difé. Il devine déjà l’allée de robe-à-l’évêque, d’hibiscus, de pourpier, de thé-pays, de simenn-kontra, de chevalier-de-midi et de berceau-de-Moïse qui mène à la petite maison, cachée sous une voûte de pomme-liane et de pomme-kouli… Éti !

  Eti ! répondra la femme.

  L’homme avancera comme à tâtons vers elle, il s’interdira dès lors de la voir plus qu’elle-même ne le voit. Ces deux là n’ont aucune apparence à tenir.

  Et Serena attend, tout en retenue.

  Tout retenu-forcé depuis la veille à la même heure… Serena, la restante du derrière-morne Sentinelle. Elle y reste, seule dans la Ténèbre, du soir à l’aube, de l’aube au soir, sans voir ni soleil ni clair de lune ni étoiles.

  Elle est tranquille, Serena. L’accalmie-plate de la mer comparée à la sienne est presqu’une tempête. Mais la mer, elle l’entend au loin sans la voir jamais, pas plus qu’elle ne voit le murmure du vent chevauchant la crête des mornes ou les chants de tous les oiseaux des parages qu’elle reconnaît chacun comme les paroles d’une langue maternelle.

  Serena est, comme disent les gens qui parlent sur la pointe des pieds, malvoyante. Ils collent le mal à son absence de regard sur l’apparence des choses. Sa voyance, pourtant, sa voyance à elle, est un voyage constant vers l’envers, ce qui se soustrait du côté-icitte pour l’autre côté-là. Là où toute existence trouve les ressources mystérieuses, non pour insister sur la rétine, mais pour résister à l’inessentiel.

  Des jours et des jours à s’emplir du chant des vies sourdant de la terre. Un adélala entendu au loin de la bouche des hommes à la saison de la récolte ou des labours, les éclats de rire des femmes en langannage, les cris des enfants jouant à chokaché, ce sont des musiques qui l’émeuvent aux larmes. Ne connaissant ni miroir ni photographie ni écran, même pas le langage de fausse connivence d’un clin d’œil voyageant d’œil en œil, aucune représentation ne lui renvoie la beauté de son corps et de son visage. Pour elle le mot comme ne représente rien. Elle n’est pas comparaison, à la façon des beautés qui vont au marché, ainsi que c’est couru dans le commerce des voyants. Pourtant, elle est belle Serena… Belle comme quoi, comme qui ? Comme rien ni personne. Mais tranquille, oui. Tranquille dans son monde où tous les êtres sont perçus sur ce qu’ils ne montrent pas, ne représentent pas ni ne donnent en spectacle.

  Et Serena est amoureuse.

  Elle déborde d’amour et de désir. Les digues commencent à se rompre dès qu’elle entend le jacassement du kayali. Quand Albin commence à escalader le morne Sentinelle. Albin qui lui apporte du bon pain et de l’amour. Elle sait alors que la nuit va commencer son retirement. C’est la venue d’Albin qui lui indique la fin de chaque nuit et le commencement de chaque jour, pendant qu’elle l’attend dans la Ténèbre et que mille diablesses ouvrent le bal en son ventre-tambour.

  Elle ne saura jamais de quoi il a l’air, mais elle connaît par cœur l’air qu’il amène-venir. Une envoûtante mélodie, le cantique des cantiques, le chant de tous les chants de la mère terre. Bruissement de feuilles, frôlements d’herbes, chuchotements des plus hautes frondaisons sous le vent qui vient de la mer, siyak et ti-bwa, ti-bwa et siyak… L’oreille collée à la terre, elle entend chacun des pas de l’homme. Et le désir inonde son dedans-corps à mesure que le bougre approche. Chaque pas, une offrande à l’offerte. Un fruit tombé piétiné, son parfum amené jusqu’à elle par la brise, un autre, autre parfum, et un autre, un autre encore, toujours plus proche, tous se mélangeant à la fragrance de son propre corps, ruisselant d’amour.

  Longtemps après, presqu’une éternité, l’aubade du premier pipirit, l’odeur du pain, l’odeur de l’homme… Eti !

  Pourquoi les amants lorsqu’ils s’étreignent ont-ils les paupières closes ?

  Ils ne fuient pas la lumière. Le soleil, ils le ressentent en-dedans. Les arbres aussi, et les oiseaux, le vent, la pluie, la mer, le ciel. Voir tout cela n’a plus d’importance. Ils écoutent les chants tout en résonnance et accordance, en fond d’eux-mêmes, dans l’envers, l’absence-présence et renversement, où les sens creusent là même là vers l’originelle poésie. Tant de chemins pour que les mains atteignent le plus proche d’eux-mêmes ! Les yeux clos réinventent la Ténèbre, le chaos sacré, et les mains accomplissent le passage. Les mains sont les yeux des amants, le toucher leur manière de lecture.

  Les mains de Serena lisent et lissent le corps de l’homme, entourent son sexe, montent, descendent, puis glissent vers sa poitrine. Fraient un chemin pour sa bouche.

  L’homme demande la main… Accordé !

  Même langage et même quête. Il goûte, ouvre, lape sans perdre une goutte, sa langue creuse la divine source, fraie le chemin pour son sexe. Offrande à l’offerte.  Aller-venir, amener-venir. Et leurs langues emplissent leurs oreilles des litanies des origines, rires-sanglots, cris-appels. Soupirs, soupirs. Danse et musique. Cantique des cantiques. Chant de tous les chants de la mère nature.

Un jour Albin ne redescendra plus du Morne Sentinelle. Disparaître l’aura pris, ne laissant plus son corps en présence de tout le monde. Sera-t-il resté dans le derrière-morne Sentinelle ?  Albin et Serena auront-ils choisi la Ténèbre pour éternité ?

  Je crois que les vieux racontent l’histoire de ces deux-là chaque jour, de l’aube au serein, sur le même vieux banc de la Place Schœlcher, sans jamais les nommer. Comme les déjà-morts la racontaient, quand Diable étaient encore petit bonhomme. Comme les pas-encore-nés la raconteront encore, dans les jours à venir. En accordant à la langue sa poésie égarée, son errance, ses ruses et ses masko. Chacun, comme moi, croira se souvenir sans trop savoir de quoi se souvenir… Ou vwè’y-ou pa vwèy

  Il est toujours là-sans-là.

  C’est vers minuit, quand dormait le bourg, qu’il se mettait à son pétrin. Il travaillait vite pour qu’avant le lever du jour sortent de son four des pains dorés et odorants comme peau de câpresse. Il choisissait le plus doré et le plus odorant, un spécial à la farine fruit-à-pain, le mettait dans un petit sac de toile-à-farine et sortait.

  Le premier habitant arrivé dans la boulangerie se servait, puis restait servir les suivants, et déposait l’argent dans le vieux tiroir en bois. Personne n’y touchait. C’était ainsi, jusqu’à son retour.

  Un jour, ce fut mon tour d’être le premier arrivé. Comme j’avais une journée de libre, j’ai fait le service jusqu’à son retour. Quelque chose dans son regard semblait rester dans un ailleurs, que je ne savais pas. Je l’ai cependant accueilli avec les mots habituels :

 

–          Ka’w fè, Albin ?

  –          An la.

  –          An ka vwè ou la, a pa sa mwen mandé’w.

  –          Ka an fè ?… Ében sa an fè sé touvé mwen la, douvan zyé a’w

  –          Men sa zyé ka vwè pa tout.

  –          An sav.

  –          Alòs ?

  –          Si’w pisimyé, an la san la. Juste un petit là pour me prêter à ton petit voir, trop petit pour la monstruosité.

  –          C’est pas un monstre que je vois là, c’est vrai à toi.

  –          Pas un monstre, mais un montré, si tu veux, qui n’a pas besoin de démonstraksyon… Ma démonstraksyon, je me la garde, comme mon disparaître lorsque je veux vivre sans pourquoi.

  –          J’y comprends rien.

  –          Entend la langue, monfi, et n’entend qu’elle ! Laisse-moi te dire, sans t’occuper de ma bouche ! Laisse venir l’envers… Laisse ! Derrière mon dos c’est un pays. Ban mwen di’w !

  –          Accordé !

  –          Mais tu accordes quoi ? Tu t’accordes dans quelle accordance ?

  –          Gadé mwen ! Tousa pa sa…

  –          …É sa, a pa tousa. Si tu veux que je te parle comme on joue musique sur la partition de tout le monde, c’est comme me forcer à vivre dans l’obligeance, sans un pas de côté… Tu n’accordes rien, c’est d’un arrangement que tu veux… Eh bien, me voilà là, présentement. Je suis un personnage dans ton film-cinéma. Ma personne n’est pas là. Ma personne est un pas-là, qui donne pourtant le la à la parole. Un palaviré qui se venge, depuis l’envers du paraître où périt chaque jour l’art de vivre en homme.

Etait-ce notre seule conversation ou la dernière ? Je ne m’en souviens pas.

  A vrai dire, plus le temps passe et moins je puis assurer qu’elle a vraiment eu lieu, ou qu’Albin lui-même n’est pas un avatar.

  Je suis le doyen des boulangers. Les gens disent comme ça que je n’ai plus toute ma tête et que je parle à mes ombres.

  Tous les jours, au serein, je ferme ma boutique et vais rejoindre les plus vieux sur le vieux banc de la Place Schœlcher.

  On se raconte le temps passé, santanmilan la même histoire, une histoire d’innommés qui dansent dans la Ténebre, dans le derrière-morne Sentinelle.

  Ce n’est pas la fin de l’histoire.

  C’est une histoire qui ne finira jamais, tant que les hommes sur la Terre poursuivront la quête du champ sacré, du vrai pays natal.

*****

***

*

INVITATION

 

 

Dans le cadre du

 

Salon International du Livre de la Martinique

 

La Région Martinique – La ville de Saint-Pierre

 

rendent un

 

HOMMAGE EXCEPTIONNEL

 

Au Poète

monchoachi-2

 

MONCHOACHI

Le Mercredi 4 décembre, à 19 H,

 

dans les ruines du Théâtre de Saint-Pierre.

 

 

 

Le poète recevra les hommages de

 

M. Raphaël CONFIANT, écrivain – M. Georges-Henri LEOTIN, poète, écrivain

 

M. Roger PARSEMAIN, poète, écrivain.  – M. Victor ANICET, plasticien, céramiste

 

M. Ernest BRELEUR, plasticien – M. Patrick CHAMOISEAU, écrivain

 

 

DE DISSIDANS à LÉMISTÈ

 

Grand montage poétique et musical de

 

Joby BERNABÉet de Gilles ROSINE

 

ENTRÉE LIBRE