À propos de l’affaire Gérard Cotellon

Choisir son camp, telle est la véritable question!

— Par Raphaël Cécé, pour Combat ouvrier —
La véritable question qui est posée dans l’affaire de l’attaque dont aurait été victime le directeur du CHU de Pointe-à-Pitre – Abymes n’est pas d’être pour ou contre la violence. Ce n’est pas non plus la défense du CHU de Guadeloupe face aux violences. Ce problème est posé autant en Guadeloupe qu’en Martinique.
On ne nous fera pas croire que tous ceux qui volent au secours de Gérard Cotellon ne sont soucieux que de la sécurité des personnels de l’hôpital, de la population de Guadeloupe et de la santé publique.
En réalité, il s’agit de gens qui dans leur grande majorité prennent parti politiquement. Ils prennent parti politiquement contre le collectif des organisations en lutte contre l’obligation vaccinale et le passe sanitaire.
Beaucoup parmi eux profitent d’une occasion pour régler des comptes avec l’UGTG, la CGTG, leurs dirigeants, les militants indépendantistes et d’extrême-gauche ! Leur véritable souci n’est pas cette « pauvre victime » de Gérard Cotellon. Ne soyons pas naïfs !
Ce faisant, dans quel camp se trouve ces bien-pensants dans cette affaire ? De fait, ils se retrouvent dans le camp du pouvoir, dans le camp de ceux qui oppriment et exploitent les travailleurs.
À Combat ouvrier, nous prenons parti politiquement et choisissons notre camp. Le nôtre est celui des exploités, celui des centaines de travailleurs qui sont suspendus ou menacés de l’être.
Ces derniers sont victimes d’une violence sociale énorme ! Privés de salaire, privés d’un emploi qu’ils ont honoré pendant parfois des dizaines d’années avec courage et abnégation. Ils sont victimes aussi d’une gestion capitaliste de l’hôpital public, c’est-à-dire en fonction de la rentabilité et non en fonction des besoins de santé publique. La santé n’a pas de prix et ne devrait pas en avoir.
Gérard Cotellon est depuis longtemps, de par ses fonctions, de par son zèle à défendre la politique du pouvoir, l’un des rouages de cette violence sociale. Un seul exemple : sa volonté de déclencher à deux reprises une procédure de licenciement contre un jeune ingénieur, Eddy Fifi, sans aucune raison apparente, après des années de service ! Ou plutôt pour la raison cachée qu’il est secrétaire adjoint de la CGTG-CHU.
À Combat ouvrier, nous sommes dans le camp des travailleurs de la santé qui subissent une exploitation permanente énorme avec des conditions de travail effroyables : jusqu’à parfois 12 heures de travail quotidien, avec des mois et parfois des années sans congés, ou rappelés en plein congés, qui travaillent sans personnel suffisant, sans matériel adéquat suffisant.
Nous sommes plus généralement et depuis toujours dans le camp des travailleurs qui se battent, qui luttent contre une telle situation dans les entreprises de santé mais aussi dans toutes les entreprises. C’est notre raison d’être.
Nous sommes dans le camp des organisations syndicales qui soutiennent cette lutte et donc dans celui du collectif des organisations en lutte contre l’obligation vaccinale dont nous faisons partie.
Nous sommes dans le camp de ceux dont la colère explose car ils n’ont pas été payés et vivent une situation catastrophique au plan personnel !
Oui, cette affaire met en évidence la question de savoir dans quelle classe sociale on se range, quelle classe sociale l’on défend : celle de la bourgeoisie ? Ou celle des travailleurs ?
C’est bien cette question-là qui est posée. Tout le reste n’est que bavardage tendant à masquer cette question et les règlements de compte.
Ceux qui soutiennent Gérard Cotellon et condamnent les « écarts » ou « la violence » des syndicats sont objectivement des soutiens du pouvoir oppresseur, colonialiste, et de la classe bourgeoise dont il est le serviteur politique.
Le vendredi 7 janvier 2022
Pour Combat ouvrier : Raphaël Cécé