À Davy Rimane et aux député·e·s anticolonialistes dits «d’outremer»

— RS n° 418 lundi 27 octobre 2025 —

Intervenant dans le débat sur le budget en France, le député guyanais a fermement dénoncé une politique en faveur des riches sur le dos des classes populaires. Soulignant le rôle des dernières colonies dans la place de grande puissance occupée par la France sur le plan international, il a fustigé le budget de misère prévu pour « l’outre mer ». Devant une telle situation, il a conclu, il est vrai de façon lapidaire, sur la nécessité d’agir au niveau de nos pays pour leur propre compte.

La question que l’on a envie de poser, après ces fortes paroles, est celle de leur prolongement dans la lutte de libération nationale et sociale dans l’ensemble des dernières colonies.

Malgré les imperfections de sa préparation, la rencontre à l’initiative de Marcellin Nadeau, Jean-Philippe Nilor, et du RPPRAC, sous le titre d’Assises populaires contre la vie chère, devrait être le point de départ d’une lutte rassemblant de façon plus large les forces émancipatrices des colonies et de France contre la politique scélérate de la ploutocratie imposée aux masses laborieuses de France et aux peuples coloniaux.

La dénonciation de cette politique doit être relayée bien au-delà des discours de l’Assemblée nationale. Toute la presse bourgeoise hurle son indignation devant la diffusion de vérités simples : 500 personnes ont vu leurs fortunes doubler depuis le début du règne Macron, mais il n’est pas question de toucher à leurs superprofits alors que l’État fait la poche des plus faibles et organise la dégradation des services publics.

Le rôle des élu·e·s des colonies comme de France, est d’aider à la mobilisation des masses sans laquelle rien n’arrêtera la rapacité des mercenaires politiques du grand capital.

Quant à l’action propre sur les problèmes des territoires coloniaux, le même travail coordonné entre élu·e·s  et mouvements populaires est une clé du succès.

Cette action ne saurait s’autolimiter du fait de l’instabilité politique en France. Au contraire. Le contexte actuel, marqué par une relance de la « question institutionnelle » en Guyane, en Corse, en Martinique, voire au-delà, par la mobilisation maintenue en Kanaky, est favorable. L’autonomisme modéré qui s’est fait jour en Martinique, plutôt en retrait par rapport à l’autonomisme historique d’hier, gagnerait probablement en vigueur dans le cadre d’une bataille menée à l’échelle de l’ensemble des dernières colonies.

Une telle perspective renouerait avec au moins deux précédents historiques : celui du Front Antillo-Guyanais du début des années 60 à Paris, celui de la Convention autonomiste de 1971 au Morne-Rouge.

Contexte, conditions, contenus sont évidemment différents, mais ces précédents historiques sont des points d’appui importants.

Poursuivons le combat !

Le RN en embuscade

Pendant longtemps, l’ensemble des partis de droite traditionnelle et libérale ont juré, la main sur le cœur, que le Front national, puis le Rassemblement national (RN) étaient des partis infréquentables, avec lesquels ils n’avaient rien à voir.

Aujourd’hui, en pleine crise de leur système, ce tabou d’hier est fragilisé, et en passe d’être mis aux oubliettes. Le prétexte étant que le RN adhère totalement au jeu parlementaire.

Dès lors, « l’union des droites » apparaît comme une solution envisageable pour une partie grandissante de la bourgeoisie. Ainsi, la récente participation de Jordan Bardella aux travaux d’été du MEDEF, est un indice significatif ! En effet, la grande bourgeoisie n’entend rien céder de fondamental : refus absolu de toute augmentation de leurs impôts, dont la taxe Zucman. Elle utilise sans sourciller, toutes sortes de ficelles (le RN notamment) pour préserver ses intérêts, et surtout faire payer au prix fort aux salarié·e·s et à la majorité de la population, la crise de son système. Tout cela sans craindre tous types de confrontations, dont leur racisme d’État, leur autoritarisme et une répression toujours plus grande.

De ce point de vue, l’extrême-droitisation des partis de la droite dite classique n’a rien de surprenant, et les Ciotti, Retailleau et autres, ne sont que les poissons pilotes d’une droite encore majoritairement camouflée.

Ayons toujours à l’esprit que la classe dominante ne s’interdit l’utilisation d’aucun type de moyens pour maintenir sa suprématie, quand elle l’estime menacée. Notre salut réside, non dans la passivité et le laisser-aller, mais dans notre mobilisation, dans notre unité pour modifier en notre faveur l’actuel rapport des forces, et entrevoir de bâtir une autre société martiniquaise dans les intérêts du plus grand nombre !

Pour Mumia Abu Jamal

Après une forte mobilisation mondiale, Mumia a récupéré une partie de sa vue après une opération au laser de son œil gauche. Toutefois, l’intervention pour l’œil droit n’est toujours pas programmée, pas plus que l’opération rétinienne urgente que des experts indépendants viennent de confirmer. Mumia reste exposé à un risque majeur de cécité. Maintenons la pression sur les autorités pénitentiaires jusqu’au rétablissement complet de sa vue.

Pour agir par mail cliquez sur ce lien:

https://mumiabujamal.com/v2/wp-content/uploads/2025/09/TractHUMA2025_compressed.pdf