“Sous les jupes des filles” : atroce comédie

Un déferlement de vulgarité, un final conservateur. Une comédie atroce. A Madiana 👿

sous_les_jupesMauvais timing pour Sous les jupes des filles : le premier film
réalisé par l’actrice Audrey Dana arrive peu après le très réussi Les Gazelles, écrit et interprété par Camille Chamoux.

Au jeu des comparaisons, cette nouvelle tentative de comédie populaire destinée à un public féminin, et traitant de sujets dits féminins, sortira battue par K.-O. devant sa concurrente, tant elle ressemble en tout point à un accident industriel.

L’échec du projet est inscrit dès sa première scène : couchée sur un lit, l’actrice-réalisatrice manipule en close-up un tampon hygiénique tandis que des gouttes de sang numériques s’élèvent dans le ciel pour former les lettres du titre au générique. La séquence, d’une vulgarité inouïe, traduit l’erreur stratégique du film : pour défier les hommes sur leur propre terrain, et imposer un modèle de comédie girly libre et décomplexée, Audrey Dana a poussé le rire trash dans ses derniers retranchements, quitte à frôler une outrance grossière évoquant le pire du cinéma de mecs façon Very Bad Trip.

Dans Sous les jupes des filles, qui chronique la vie sentimentale d’une bande de copines aux divers caractères (Isabelle Adjani, Laetitia Casta, Vanessa Paradis et d’autres actrices embarrassées), tout est ainsi soumis au même régime d’obscénité : les personnages féminins ne répondent qu’à leurs hormones, leur sexualité affirmée tourne à l’agression, et les hommes ne sont que de petits lâches.

Cette hystérisation du féminin a bien sûr ses limites, qui sont celles de la comédie consensuelle, et le film conclura ses nombreuses provocs par un rétablissement faux cul de l’ordre conjugal classique et hétéronormé. Rien de plus clean sous les jupes des filles que dans le cœur des hommes.

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