Nous, Travailleurs de la SAUR mobilisés
Le 11 août 2025
En 2024, la multinationale française SAUR s’est battue pour récupérer le marché de la distribution de l’eau que la SME, filiale d’une autre multinationale française, SUEZ, lui avait ravi lors d’un précédent appel d’offres lancé par Communauté d’agglomération CAP NORD. A la suite de l’attribution du marché à SAUR, la SME avait saisi la justice pour dénoncer des irrégularités dans l’attribution du marché à la SAUR.
Voila donc deux entreprises capitalistes françaises, des multinationales, qui opèrent dans de nombreux pays et qui se battent pour avoir le marché de la distribution de l’eau en Martinique dans le cadre d’une délégation de service publique (DSP). Il y a tout lieu de penser que pour elles, le jeu en vaut la chandelle. Car une entreprise capitaliste ne s’engage sur un marché que si elle sait que l’affaire sera rentable.
Dans le cahier des charges de la DSP, parmi les garanties données par la SAUR à CAP NORD figure le versement d’une « prime de bienvenue » par la société attributaire aux salariés venant de la SME dans le cas oùcette dernière ne serait pas retenue. Cette prime d’un montant de 3000 euros devrait être versée avec la « première paie » en janvier 2025. Dans le même temps, à ses salariés, la direction de la SAUR s’était engagée, en cas d’obtention de la DSP, sur un versement de 3000 euros dont 1500 en décembre 2024 et le solde en août sous conditions, leur affirmant que ceux qui viendraient de la SME étaient d’accord avec ce calendrier et les critères d’attribution. CE QUI ÉTAIT TOTALEMENT FAUX.
Par la suite, la direction de la SAUR a proposé au personnel transféré que la prime soit payée en deux temps : la moitié, 1500 euros, avec la paie de janvier, le solde six mois plus tard. Ce que le personnel a accepté, ne connaissant pas à ce moment-là les conditions figurant dans le cahier des charges. Mais en juillet 2025, voilà la SAUR qui introduit une notion de critères pour le versement du solde, leur opposant un accord déjà signé en décembre 2024 avec les représentants des salariés déjà présents dans l’entreprise. Le personnel manifeste son désaccord et le fait savoir via ses représentants qui se tournent vers CAP NORD. Ils découvrent alors que la prime aurait dû être versée en totalité avec la « première paie ». C’est donc tout naturellement que le personnel exige le respect de la convention et que la SAUR verse le complément.
Dans l’accord de la SAUR concernant la reprise, à aucun moment, il n’est dit que cette prime sera versée en deux temps.
A aucun moment, il n’est écrit que des critères seraient associés au paiement de cette prime.
Aujourd’hui, pour ne pas honorer ses engagements, la direction de SAUR se cabre lorsque le personnel lui demande de respecter sa propre chartre. Pire, elle recourt, à la fois au chantage en annonçant que sa « proposition de très haut niveau … ne pourra être mise en œuvre qu’en cas de rétractation du préavis de grève et d’engagement de continuité pérenne de service» (mél du samedi 9 août 2025 envoyé à 7:13), mais également à la pression psychologique en essayant de nous flatter ou de dénigrer notre mobilisation (replonger dans un cycle de grèves, grève préjudiciable et inutile, vos délégations ont choisi la voie du conflit, Un choix qui ne créera que destruction de valeur, pertes accrues, atteintes graves à notre image et, en premier lieu, retardera le paiement de cette prime (mél 9 août à 17.25).
Nous, Salariés de la SAUR Martinique, exigeons de la direction de la filiale martiniquaise de la multinationale SAUR, qui réalise un chiffre d’affaires de 2,3 milliards d’euros, qui est présente dans 20 pays, qu’elle verse ce qu’elle nous doit, c’est-à-dire la « prime de bienvenue » convenue dans l’accord de reprise
C’est pour cette raison que nous sommes entrés en grève à compter du lundi 11août 2025 !
Le Comité de grève des Travailleurs de la SAUR Avec le soutien de la CGTM et de l’UGTM