— RS n° 401 lundi 30 juin 2025 —
Nous avons expliqué (RS précédents), qu’il faut construire, au sein même du mouvement populaire, un corps de revendications pour faire face.
Parmi celles-ci, l’idée d’une centrale publique martiniquaise d’achat, a toute sa place. Il faut retirer à la petite poignée de profiteurs qui tiennent en mains l’import-export, le pouvoir que leur donne leur position dominante sur nos vies, sur ce que nous consommons, sur nos lieux d’approvisionnement, sur les marges réalisées, sur les prix que nous payons.
Ce pouvoir quasi absolu dont ils disposent, il ne s’agit pas, selon nous, de le morceler, il s’agit de le leur enlever au nom de la nécessité publique. La liberté sans frein du commerce dans un système colonial capitaliste, n’est pas une liberté à la base pour chaque consommateur/trice. C’est une liberté pour les seuls détenteurs du capital de décider sur notre dos, de ce que nous devons importer, des conditions de contreparties, du prix à payer en dernière instance.
Ce qui paraît naturel (nous achetons ce que nous voulons, au prix que nous permet la concurrence) est en fait le résultat d’un système dont les maîtres agissent sans aucun contrôle de la population.
Pour être efficace, une centrale publique d’achat ne saurait être une centrale de plus, agissant en concurrence avec les mastodontes disposant de l’argent, des relations, des circuits… La centrale publique d’achat doit disposer, au nom des intérêts collectifs, d’une puissance au moins égale à celle des accapareurs. Vu l’importance de l’enjeu, une discussion s’impose sur les formes concrètes de la centrale publique. Coopérative ouvrière ? Société d’économie mixte ? Établissement public martiniquais ?
Le choix doit résulter de l’analyse concrète de la situation, de la prise en compte du rapport de force qui dépend en grande partie du degré de conscience, d’organisation, de capacité de contrôle de la population. À suivre!
Contre le génocide en Palestine et les guerres impérialistes, AGISSONS !
Ne perdons pas de temps à discuter avec les gens pour lesquels, le génocide à Gaza et en Cisjordanie fait l’objet de doctes dissertations malhonnêtes. Rejoignons plutôt celles et ceux qui dans le monde entier, se mobilisent pour faire pression sur les gouvernements ayant le pouvoir de faire cesser l’horreur, et d’arrêter la folle logique des guerres dites de « civilisation » qui en réalité ne conduisent qu’à la barbarie.
Débarrassons-nous des tentations abjectes des doubles standards qui signifient en fait l’absence de tout standard. Toutes les guerres pour exterminer un peuple (Israël en Palestine), pour envahir un voisin (Rwanda au Congo, Russie en Ukraine), pour bombarder « préventivement » une population (Israël en Iran), pour réprimer violemment les combattant·e·s de l’autodétermination (la France en Kanaky ou dans ses autres colonies), ont quelque-chose en commun.
Notre devoir éthique et politique est de faire ce que nous pouvons pour les peuples contre les États oppresseurs. L’assemblée territoriale de Corse vient de montrer qu’on peut agir. En reconnaissant la Palestine, elle fait pression sur le gouvernement français qui a d’autres moyens de peser sur la situation. Nos élus doivent s’inspirer de l’exemple. Les Dockers de Marseille ont bloqué un envoi d’armes pour Israël. Des journalistes français ont proclamé leur soutien à leurs collègues assassinés en Palestine. Nos journalistes, nos syndicats de soignant·e·s seraient bien inspirés de dupliquer ces gestes. Le peuple martiniquais ressent une solidarité instinctive avec les damnés de la terre. Passons de la lamentation légitime à l’action nécessaire, aussi modeste soit elle.
Hommage à Serge Chalons
Il y a un an, Serge Chalons nous quittait. Dès la cérémonie mortuaire, l’idée d’une évocation plus complète de sa vie et des combats dont nous avons partagé plusieurs, s’imposa à ses ami·e·s. L’hommage d’aujourd’hui, s’étale sur plusieurs jours. Ce jeudi 3 juillet à 18h, aux Archives Territoriales de Martinique, au Morne Tartenson, cinq structures où il a œuvré, parfois comme créateur et président, inaugurent ces manifestations.
Médecins du monde Antilles, le service de néonatalité de la MFME, Devoir de mémoire, ESA Caraïbe et Lyannaj Pou Dépolyé Matinik, rappelleront à grands traits le parcours de ce militant passionnément caribéen, profondément internationaliste, totalement impliqué dans les causes de la santé publique, de la défense de l’enfance, dans le soutien aux opprimés des Bateys en République Dominicaine, aux victimes des catastrophes naturelles de notre grande région ou des crimes du chlordécone.
Cet hommage, pour être fidèle à ce cher disparu, ne saurait être passéiste, mais tourné comme il l’aurait souhaité sur la poursuite de ses engagements pour l’émancipation humaine dans toutes ses dimensions. Des soirées thématiques suivront pendant le mois de juillet.
Inscrivez-vous : archives-inscription@collectivitedemartinique.mq
Le 13juillet, cette invitation :
Respé et GRS poursuivent le débat
Sur la vie chère, les salaires de misère, la précarité partout, l’emploi et les services publics en berne, il y a tant a faire !
Annoncée il y a quelques jours, l’idée de la rencontre que nous organisons suscite un intérêt parce qu’elle correspond à un besoin.
Au lieu de querelles sur les personnes, sur les humeurs ou sur le formalisme (toutes choses qui ne sont pas sans importance, mais qui ne doivent pas remplacer le débat et tout obscurcir), il ́nous semble important que chaque courant populaire soumette ses analyses au débat commun, à la confrontation démocratique qui est la première condition pour aboutir à des mobilisations communes sur la base de plateformes partagées.
Inscrivez-vous auprès de nos camarades, et rendez-vous le dimanche 13 juillet à 9h au 9 rue Caplaous (Anse Collat-Schoelcher)