— pAR Patrick Mathelié-Guinlet —
“En dents de scie… »
Depuis qu’il a croqué la pomme,
tout au long de la vie de l’homme,
la joie, tout comme la lumière,
n’existe pas sans son contraire…
Car l’arbre de la connaissance
fut une seconde naissance
dans la douleur pour l’animal
qui y perdit son innocence
s’il y gagna cette conscience
qu’il n’y a pas de bien sans mal
et que l’issue sera fatale
quoiqu’il puisse essayer d’y faire…
Derrière les moments de liesse
se cache l’ombre des tristesses !
L’âme de l’homme est bipolaire
en butte au destin doux-amer…
Plus il s’élève dans les airs
et plus rude sera sa chute,
telle une barque sur la mer
que les vents et vagues chahutent…
Tantôt apparaît l’horizon
ensoleillé, porteur d’espoir,
puis soudain c’est le grand plongeon
au sein de “l’atroce entonnoir”!
Faite de moments éphémères,
d’une suite de hauts et bas,
certes l’existence n’est pas
un chemin plat qui va tout droit…
Si dans ma poésie
je viens plomber l’ambiance,
c’est par inadvertance…
Aujourd’hui, dans ma vie,
n’est pas un jour de chance !
Mon humeur est morose :
dans un bouquet de roses,
lors j’y vois des épines
plus que toute autre chose
et le doute me mine…
Écrire est-il utile ?
À quoi cela sert-il ?
Il faut que je le dise
mais faudrait qu’on me lise…
Une fois qu’on est mort,
qui se souvient encore
après quelques années
de ce qu’on a pensé ?
Vanité, vanité,
tout n’est que vanité…
Le plaisir ? Éphémère !
L’homme ? Un peu de poussière !
La vie ? Pure illusion !
Car à l’aune du temps,
il n’est rien d’important
sinon de vivre à fond
chacun de ses instants
sans poser de questions…