— Contrechroniques d’Yves-Léopold Monthieux —
Fort-de-France, le 14 octobre 2025
Par leur nature, les territoires d’Outre-Mer relèvent du domaine régalien. Malgré leur intégration dans l’organisation administrative del’Etat, leurs spécificités qui varient d’un territoire à l’autre appellent une administration différenciée. Leur diversité géographique, ethnique et culturelle ainsi que leur éloignement de la métropole interrogent sur leur mode d’ancrage à la France et à l’Europe.
Ouverts aux vents du grand large, ils sont perméables à toutes les idées qui traversent le monde. Il y a lieu de distinguer ces territoires entre eux et de les regrouper dans le concept dit “Outre-Mer”, dénomination qui tombe sous le sens, vu de la métropole, mais qui est aujourd’hui controversé par un chatouilleux rappel du passé colonial. On en est aux balbutiements d’une nouvelle expression, “France des océans”, qui voudrait faire disparaître la tonalité coloniale du vocable “Outre-Mer”, tout en en renforçant de manière paradoxale le sentiment d’appartenance.
Éparpillés sur autant d’océans que de continents, ils occupent des lieux stratégiques qui constituent des éléments majeurs de géopolitique, à la lisière de la politique étrangère. Depuis le renforcement des revendications statutaires, dans les années 1980, le caractère régalien de la politique de l’Outre-Mer s’est renforcé.