Les 14, 15 janvier à 17h30 au T.A.C.
— Présentation par Lydie Bétis, Directrice du Théâtre Aimé Césaire (T.A.C.)
Un synopsis et une distribution qui nous promettent un merveilleux moment à passer.
La pièce en créole salue l’excellente plume de l’auteur Martiniquais tant apprécié feu Georges Mauvois, elle se déploiera par la mise en scène impressionnante du très talentueux Hervé Deluge.
Pièce très à propos, elle replace le spectateur dans un contexte de vie qu’il a connu ou qu’il a côtoyé – contexte qui reste d’actualité parce qu’il rappelle les déboires que génère la brulante question de l’indivision, Souvent la famille « lafanmi » (mot qui est passé dans le langage courant pour exprimer un lien fort même entre personnes sans liens de filiation) voudrait se dispenser des règles du droit notarial en matière d’héritage pour s’appuyer sur ‘le yon à lot’.

Texte de Georges Mauvois
Durant la deuxième partie du siècle vingtième et jusqu’à son dernier texte, Le Merisier, l’écrivain martiniquais Georges Mauvois n’a eu de cesse, dans le divers de son oeuvre, de porter le particulier de la Caraïbe, et singulièrement de son île, aux horizons du monde. Les regards protéens de son oeuvre disent avec ô délicatesse et virtuosité l’acuité et l’enthousiasme de sa pensée. Qu’il endosse le lin du dramaturge, du chroniqueur, du biographe, du conteur, du créoliste, du pédagogue, du traducteur, du poète, d’un livre l’autre, rien de commun. Pour donner à ressentir le baroque des existences martiniquaises, voire caribéennes, Georges Mauvois, en véritable esthéticien de l’hétérogénéité, fait, tel l’Orphée mythique, le voyage dans les profonds mêmes des cultures, des histoires locales et mondiales, des oralitures créoles, des littératures gréco-latines et françaises, ramenant ainsi, par l’écriture, tout le nuancier des vérités existentielles· Chez Mauvois, le personnage ne se contente jamais de paraître vraisemblable, il est ; toujours vrai, véritable, véridique, authentique, l’aura de réalité qui émane de ses corps projette le lecteur et/ou le spectateur dans l’immanence sensuelle du sublime comme dans la transcendance idéelle du Beau.
Étonnant et passionnant ouvrage, ce livre de Georges Éleuthère Mauvois, consacré à un héros martiniquais sordidement assassiné, le noble militant André Aliker, jeté ligoté dans la Mer caraïbe en 1934, sur ordre du richissime Eugène Aubéry, usinier régnant sur le domaine du Lareinty. L’auteur, qui fut avocat au temps où l’administration coloniale l’avait révoqué de l’administration des P.T.T., nous livre sur 118 pages un extraordinaire plaidoyer fondé sur les deux plans, le civil et le pénal.