Plus il y a de femmes aux postes de direction, plus le cours en Bourse s’envole

— Par Sofiane Zaizoune —

L’Observatoire Skema de la féminisation des entreprises a rendu son rapport 2019, et le bilan est sans appel. Alors que la présence des femmes aux postes de direction dope significativement la croissance, elles sont encore largement sous-représentées dans les comités exécutifs.

Femmes au volant, croissance au tournant. D’après l’étude 2019 de l’Observatoire Skema sur la féminisation des entreprises, les femmes dirigeantes sont un moteur de performance pour les entreprises. Pour le démontrer, Michel Ferrary, chercheur-affilié à la Skema Business School de Lille, professeur de management à l’Université de Genève et directeur de l’Observatoire, a créé le Femina Index 15, un portefeuille de valeurs boursières qui réunit les entreprises du CAC40 dont au moins 40% des dirigeants sont des femmes. On y trouve L’Oréal, la BNP Paribas, Hermès ou encore la Sodexo.

Entre 2009 et 2019, le Femina Index 15 affiche une croissance à la Bourse de +240%, contre +43% pour le CAC40. Le Femina Index 10, lui, grimpe à +289%. À moyen terme aussi, les avantages d’une forte présence de femmes dirigeantes sont évidents : les Femina Index 15 et 10 ont respectivement progressé de +88,30% et +102% depuis 2013, pendant que le CAC 40 progressait de +25,37%. Plus il y a de femmes dirigeantes dans une entreprise, plus le cours de ses actions s’envole à la Bourse.
Les femmes tenues à l’écart malgré leur impact positif

«Au 1er janvier 2018, la quasi totalité des entreprises du CAC 40 domiciliées en France avaient atteint le quota de 40% de femmes dans leur conseil d’administration», explique l’étude. Et pour cause : la loi Copé-Zimmermann de 2011 les y oblige. Mais elle ne concerne pas les comités exécutifs, et ça se voit : les femmes ne représentent que 13,69% des comités exécutifs des 60 plus grandes entreprises cotées à la Bourse de Paris, alors qu’elles comptent pour 32,33% des effectifs de cadres, viviers habituels de recrutement des dirigeants. Le faible taux de féminisation des comités exécutifs stagne, en plus de trancher avec ceux des conseils d’administration. «La comparaison [entre les deux] illustre l’importance des quotas imposés par la loi pour favoriser la promotion des femmes», soulignent les auteurs de l’étude.

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Si les dirigeantes ont un impact aussi positif sur la croissance des entreprises, c’est parce qu’elles «permettent de recruter des ressources humaines de meilleure qualité» et de «mieux comprendre les attentes des clientes et d’améliorer la relation commerciale». Mais la féminisation, comme la diversité en général, «améliore [aussi] les processus de décision et la créativité dans les organisations» et constitue «une preuve d’ouverture de l’entreprise à laquelle sont sensibles les parties prenantes (clients, pouvoirs publics, actionnaires, médias…)». Enfin, les auteurs de l’étude soulignent que la promotion des femmes aux postes de direction est «un facteur de motivation pour l’ensemble des femmes de l’entreprise»…

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