Catégorie : Festivals

Festival TNB 2023 : Les Forteresses, de Gurshad Shaheman

Où il sera parlé d’oppression, de résistance, de femmes debout et de liberté conquise  !

–– Par Janine Bailly ––

Comme chaque année, le Festival TNB – théâtre, danse, cinéma, musique, performance – est venu illuminer, sur une période de dix jours, un mois de novembre breton partagé entre tempêtes intrusives et surgissements brefs de soleil. Difficile de faire ses choix, difficile de ne pas ressentir quelque frustration tant le programme s’est une fois encore avéré riche, divers, souvent surprenant, et réparti dans la ville, en des lieux autres que les trois salles du Théâtre National de Bretagne. Par bonheur, il est des médias qui vont s’aventurant hors du territoire parisien. Ainsi du magazine Les Inrockuptibles, dont le Cahier complémentaire fut fort utile à guider le spectateur dans ce labyrinthe de spectacles, de textes connus ou à connaître, de comédiennes / comédiens et metteurs / metteuses en scène célèbres ou à découvrir. Un éventail large ouvert, de la proposition la plus ésotérique – dans Grand Palais, de Julien Gaillard et Frédéric Vossier, l’improbable rencontre du peintre Francis Bacon et de son amant George Dyer – au spectacle le plus intimiste, le plus simple en apparence, celui que donne, seule en scène, Yasmine Yahiathène dans La Fracture.

→   Lire Plus

Festival Visa pour l’image

Le plus grand festival international dédié au photojournalisme !

La 35e édition du festival international de photojournalisme « Visa pour l’image » a débuté aujourd’hui à Perpignan. Cette année, le festival met en lumière l’impact du dérèglement climatique à travers une série d’expositions qui traitent de la surexploitation des ressources, des conséquences sur la nature et les populations. Un exemple marquant est l’histoire de l’île en Louisiane, capturée par la photographe française Sandra Mehl, qui montre comment l’exploitation pétrolière intensive et le changement climatique ont conduit à la disparition inéluctable de cette île et de sa culture.

Le festival offre également un regard sur les tremblements de terre et les tsunamis, qui ont causé la mort d’un million de personnes au cours des 30 dernières années. Les sismologues, bien qu’incapables de prédire ces événements, apportent un certain espoir grâce aux travaux de deux chercheurs français publiés dans la revue Science.

« Visa pour l’image » est un événement annuel qui se déroule à Perpignan pendant 15 jours, dirigé par Jean-François Leroy. Il offre une sélection des meilleurs sujets photojournalistiques du monde entier.

→   Lire Plus

La fête patronale de Ducos

Du 02 au 10 septembre 2023
Le Maire de de Ducos invite la population aux manifestations de la fête patronale du 2 au 10 septembre 2023.

Vendredi 08 Septembre :
Swaré Bèlè avec UCJD et le Monde Bèlè
19H30 – 2 mô 4 pawol épi Jean-François LIENAFA
20H00 – Katel danmié
21H00 – Lawon Bèlè
Tous les acteurs de la tradition sont attendus :
Tanbouyé Ti Bwate, Chachae, Chante, danse, Danseze, Réponde, Sipote….
Renseignements:
0696 28 29 43 (UCJD)

Renseignements : 0696 28 29 43

Samedi 09 Septembre
– à 17 heures  Messe à l’Eglise Notre Dame de la Nativité
-Dépôt de gerbe au monument aux morts Défilé des Associations et Personnalités
-Cérémonie Officielle et Vin d’Honneur
-Animation Ka du Sud

Dimanche 10 Septembre
-Randonnée VTT pour tout public
– Concert de chorales avec la paroisse et la Chorale Voix de l’amitié
– Course pédestre
18h30 PODIUM ballet Couleurs Kreyol, Danse cabaret avec la troupe Nova dream,
PLAYBACK AVEC GROUPE LBC, DJ FITCH ET WILL’WIX,
LIVE avec le groupe MATY et EN INVITÉ Richard BIRMAN

Le programme complet est disponible au service vie associative situé rue Schoelcher et sur facebook : VilleDucos.

→   Lire Plus

« Exilience » : la quinzaine culturelle de Rivière-Pilote

Vendredi 11 août à 19 heures
South clash show
 Plateau Jeunes / Rocher Zombi

Samedi 12 août à 19 heures.
Malavoi
Malavoi est à l’origine un groupe martiniquais, plus précisément foyalais (Fort-de-France), qui a actualisé avec succès les biguines, mazurkas, quadrilles, en les mêlant avec de nouveaux genres comme la salsa, le Latin jazz et la musique cubaine, l’ensemble étant agrémenté d’une section de cordes qui fait toute l’identité du groupe. Il était composé de quatre violonistes Mano Césaire, Jean-Paul Soïme, et Christian de Negri, d’un batteur Denis Dantin et d’un bassiste Marcel Rémion. Malavoi était une variété de canne à sucre et également le nom d’une rue sur l’île de Gorée au large du Sénégal, d’où les esclaves partaient pour les Amériques.
Depuis les années 1980, le format du groupe est composé de trois ou quatre violons, un violoncelle, un chanteur et deux choristes et une section rythmique claviers-basse-batterie-percussions.
Cependant, Malavoi est également connu pour ses collaborations avec d’autres grands de la musique caribéenne, tels Dédé Saint Prix, Kali, Tanya Saint-Val, Édith Lefel, Beethova Obas, Alan Cavé et la journaliste Marie-José Alie entre autres.

→   Lire Plus

La belle réussite du 52ème Festival Culturel de Fort-de-France

— Par Roland Sabra —

Le 52ème festival culturel de Fort-de-France a fermé ses portes dimanche soir sur la place de la Savane avec ce qui semble être au cœur de l’identité martiniquaise : la déambulation d’orchestres de rue. Des milliers de spectateurs, après avoir conduit, dans l’après-midi, leurs progénitures aux jeux gonflables du Village des enfants sur la pelouse de la place, se sont entassés sur les trottoirs attenants pour photographier, filmer, enregistrer les groupes à pieds-marrons qui avaient ressorti, pour l’occasion, leurs tenues de carnaval. Et pour clore le défilé, cerise sur le gâteau, l’atelier des masques du Sermac a présenté ses spectaculaires réalisations.

D’autres manifestations du festival ont connu, elles aussi, un énorme succès populaire. La Jazz Night, qui avec Mélodie Spartacus Fuentes, Yissy Garcia et YolanDa Brown, agréable clin d’œil féministe, accordait une belle place aux femmes, a fait salle comble. Il a fallu aux derniers arrivants installer leurs fauteuils derrière la tribune pour écouter, à défaut de voir les prestations musicales ! Taty Eyong et Maleika Pennont, chanteuses elles aussi, deux semaines auparavant, n’avaient pas démérité, loin d’en être faut !

→   Lire Plus

Festival des Enfants

Mercredi 19 juillet ➽ 14h/20h au Parc Culturel Aimé Césaire

Pour cette édition, lumière et féerie éblouissent les yeux des plus petits.
Retrouvez les Dragons Géants et les Robots Lumineux
Un village d’animations avec de nombreuses surprises pour leur plus grand plaisir Un spectacle lumineux unique en son genre
au Grand Carbet
Les arts se croisent dans les ateliers, ils dialoguent à travers les spectacles, Magie et émerveillement sont attendus dans des spectacles grandioses et lumineux
Village des enfants
➽ 14h/18h
– Won manèj : Chouval bwa
– Ballons transformés et sculptés de Kokof
– “Mawot”- Cerfs volant Traditionnel (confection et pratique du filé) par Georges PLUTON
– Jeux traditionnels autour de la Martinique avec Sabine ANDRIVON-MILTON
– Atelier peinture sur carton avec ANIMORGANE (souvenirs à ramener à la maison)
– Atelier Danse par la compagnie CRS (hip-hop)
– Show de bulles de savon géantes par Agreabulles de Bretagne
– Atelier des arts du cirque par Lezard ti show
– Les mini vidés du Parc code couleur Jaune soleil
– Atelier maquillage avec Marthe-Elisabeth LINA
Théâtre Toupiti

→   Lire Plus

Le 52ème Festival Culturel de Fort-de-France

Télécharger le programme en pdf en bas de page

Lundi 17 Juillet ➽ 19h
➜ Ermitage Ecole primaire “Pomme cannelle”
“Lojé pa jé” Trio téat
Les tribulations des locataires et des concierges dans “les cités” Foyalaises.
Avec : Cindy Jannot, Latitia Savariama, Felix Ferraty et Nestor Mijere
15 €

Mardi 18 juillet 9h30/10h30 & 10h30/12h
Du 11 au 23 juillet les mardi/mercredi/jeudi
Mizik an tjè-nou !
Stage de “Dansé bal” 20 E
➜ Trénelle : Centre Culturel F. Pavilla
➽ 9h/10h30 et 10h30/12h
Stage de “Dansé bal” animé par F. Prospa
La musique et le spectacle proposés se nourrissent aussi d’autres influences : Jazz, Gospel, Zouk…
Les instruments « racines » sont là : le Tanboupak, Le Doumpak, Le Bwapitak. Le batteur concourt à l’harmonie de cet ensemble rythmique. Le style inventif du pianiste, le groove syncopé de la basse et les accents mi blues, mi rock de la guitare ajoutent à l’émotion ! Et puis ces femmes, aux voix puissantes et douces à la fois.

→   Lire Plus

Atelier danse : initiation au bikutsi avec Tati Eyong

Mercredi 5 juillet 2023 à partir de 17h30 au Parc Aimé Césaire

Fè Sians
Les ateliers de Zechas dédiés au Cameroun
17h30/19h30
Atelier danse : initiation au bikutsi avec Tati Eyong

Le bikutsi (parfois appelé tipi) est une musique et une danse traditionnelle du Cameroun. Cette danse et cette musique sont originaires des provinces du Centre. C’est une danse traditionnelle relative à l’ethnie Beti.

Description et origine
Performance de danse
Le mot bikutsi signifierait en ewondo battement de la terre(bi signifie dans ce contexte « le fait de », kut signifie « taper » ou « frapper » et si signifie « le sol » ou « la terre »). « Bikutsi » signifie donc littéralement « le fait de taper la terre », sans doute en référence aux pieds des danseurs qui battent le rythme avec leurs pieds frappant le sol.

Le bikutsi est une danse basée sur un rythme à 6/8. À l’origine, elle est pratiqué lors de cérémonies sacrées ou lors de rituels de guérison.

Dans le contexte traditionnel (sans orchestre moderne), la musique est assurée par des femmes assises en cercle autour de la piste de danse.

→   Lire Plus

Apprendre à cuisiner le ndolè

Mercredi 5 juillet 2023 de 18 à 21h

52ème Festival Culturel de F ort-de-France / Fè Sians
Les ateliers de Zechas dédiés au Cameroun

Nathanaël Ducteil/ L’atelier Route de l’évêché 97200 Fort de France;Tél. +696 456 78 90.
Dans un ateleir de 3 h les stagiaires apprendront à cuisiner ce plat préparé à base de plantes légumières, d’arachide, de crevettes et de viandes, accomagnéees de riz ou de manioc ou de bananes plantains.
Le ndolé (ou ndolè) est le nom camerounais de variétés alimentaires de Vernonia. Il s’agit d’un plat préparé à base d’une plante légumière dont les feuilles sont consommées vertes, mais aussi dans une moindre mesure séchées.
Le ndolè est parfois comparé aux épinards à cause de sa couleur et de sa texture, mais sa préparation est tout à fait différente. C’est un plat long et difficile à réaliser, mais bon marché.
Le ndolè est élaboré avec les feuilles vertes bouillies à l’eau deux à trois fois avec du sel gemme pour leur faire perdre leur amertume. Dans une préparation cuite à base de pâte d’arachides fraîches et d’épices écrasées, on ajoute de la viande cuite en morceaux, du poisson fumé ou des crevettes fraîches ou fumées.

→   Lire Plus

« Les révoltés de l’Histoire », 7e édition du Festival International du Film Documentaire de Martinique

En communes jusqu’au 6 mai 2023. Lieux, dates, horaires ci-dessous.

Origine Kongo
de Laura Chatenay-Rivauday – YN-Productions-La cuisine aux images – Kontras Prod – 2023 – 52 min

Il y a 160 ans, après l’abolition de l’esclavage, des Africains dits “Kongos” sont engagés malgré eux, par des recruteurs français, sur le littoral ouest-africain pour travailler la terre aux Antilles. Par les témoignages de leurs descendants en Martinique et en Guadeloupe, “Origine : Kongo” tente de répondre à une interrogation fondamentale, alors que demeure une certaine ambivalence dans les rapports à l’Afrique : comment s’exprime aujourd’hui cette mémoire méconnue dans les sociétés afro-descendantes ?

Les Enfants de Las Brisas (Niños de Las Brisas)
| Marianela Maldonado – Point du Jour – Mosaic Films – 2022 – 97 min
En présence de l’historien Amzat Boukari-Yabara. En partenariat avec la DAC Martinique

Créé en 1975 sous la présidence d’Hugo Chavez, le programme musical “El Sistema” est mondialement connu pour sauver les jeunes en situation d’extrême pauvreté des dérives prévisibles vers l’abus de drogues et la délinquance. Ce film suit trois jeunes du quartier Las Brisas, un bidonville très dangereux de la ville de Valencia.

→   Lire Plus

La 48e édition du Mai de Saint-Pierre

Du 29 avril au 28 mai 2023

La 48 ème édition du Mai de Saint-Pierre commémore le centenaire de la refondation de la Ville. En effet, après l’éruption de 1902, il faudra attendre le 20 mars 1923 pour que Saint-Pierre soit à nouveau érigée en commune.
L’édition 2023 célèbre cette renaissance administrative, avec un programme exceptionnel. Du 29 avril au 28 mai, Saint-Pierre accueille plus de 50 évènements artistiques, culturels et sportifs, confortant ainsi son statut de seule Ville d’Art et d’Histoire de la Martinique.
Expositions, conférences, foires, concerts, challenges sportifs, l’équipe du Mai de Saint-Pierre a concocté cette année un programme extrêmement riche et varié.

Le Mai de Saint-Pierre est l’occasion de commémorer des évènements marquants de l’histoire de la Ville et de la Martinique toute entière :
L’arrivée des premiers Indiens le 06 mai 1853 , avec la foire « journée de l’Indianité » le 7 mai
Léruption de la Montagne Peléee du 8 mai 1902, avec notamment le baptême de la caserne Lieutenant Maire, officier de gendarmerie mort lors de l’éruption de la Montagne Pelée
L’abolition de l’esclavage du 22 mai 1848 , marquée par une cérémonie officielle

Le programme du 29 avril au 7 mai

Samedi 29 et dimanche 30 avril
– Salon artisanal Madiflora 20 e édition de 9h à 18h à l’habitation Depaz

→   Lire Plus

Lézard Ti Show : Festival d’art de rue en Martinique

Du 19 au 23 avril 2023 – 13e édition

Depuis 2012, l’association Lézard ti Show propose tous les ans un festival d’arts de rue en Martinique.
Organisé par des bénévoles, l’évènement se veut être un lieu de rencontre et de partage, invitant à se côtoyer le temps d’un week-end, les artistes, festivaliers, artisans créateurs, restaurateurs, et la centaine de bénévoles qui vient soutenir l’évènement le jour J.
Le festival
Le bord de la rivière, sous un cocotier à la plage, dans la rue… que d’endroits propices pour accueillir du spectacle !
Le Lézard Ti Show vous concocte une ribambelle de spectacles disséminés dans la ville du Carbet : théâtre, jonglerie, acrobaties, chants, contes, concerts, arts graphiques, et d’autres surprises encore !
Une multitude de bonnes raisons de venir :
– évènement gratuit
– des ateliers découverte (arts du cirque, loisirs créatifs)
– un village d’artisans
– des restaurateurs sur place
– le prologue du festival du mercredi au vendredi

Du 19 au 23 avril 2023 5 jours de festival
Le Prologue
Du mercredi 19 au vendredi 21 avril
Ateliers découvertes pour les scolaires en journée
Un spectacle au coucher du soleil

→   Lire Plus

Aperçus du festival « Ceiba » (mars 2023)

– Par Selim Lander –

Ceiba ? Un « genre » (famille) d’arbres de ce pays (fromager, kapokier, mapou rouj, bois coton) comme le rappelle opportunément le directeur de Tropiques Atrium, puissance organisatrice, dans son édito en forme de poème. Onze spectacles (théâtre, danse, musique et même opéra) qui se sont déroulés tantôt à l’Atrium tantôt sous le chapiteau installé dans la commune de Saint-Esprit. Nous avons déjà dit ici-même tout le bien que nous pensions de l’adaptation des Noces de Mozart sous forme réduite mi opéra-mi théâtre (1), il n’est donc pas nécessaire d’y revenir, pas davantage que sur la pièce de théâtre Chasser les fantômes vue lors du dernier festival d’Avignon (2). Nous voudrions simplement exprimer brièvement notre ressenti à propos des autres spectacles du festival auxquels nous avons pu assister.

Danse : Näss (les gens)

Peut-être le sommet de ce festival. Le chorégraphe, Fouad Massoud, est franco-marocain et c’est au Maroc qu’il a passé son enfance. Il a intitulé sa pièce en hommage au groupe Nass el Ghiwane (les gens bohèmes), qui ont popularisé la culture gnawa dans les années (19)80, les Gnawa étant une confrérie religieuse qui mêle l’islam et des pratiques animistes importées de l’Afrique subsaharienne.

→   Lire Plus

Ceiba Festival : le programme complet

Vendredi 31 mars à 19h30 – Tropiques-Atrium
Théâtre
Angela Davis, une histoire des États-Unis

C’est une véritable plongée dans le parcours militant d’Angela Davis. Astrid Bayiha nous emmène dans une traversée politique, poétique et musicale de la vie de cette femme hors norme qui a dédié sa vie à la lutte pour tous les discriminés. Dans un univers sonore entre rap et jazz s’entrecroisent des extraits de discours, des archives vidéo et le texte de Faustine Noguès.

→   Lire Plus

Au TNB, « Lavagem », d’Alice Ripoll : comment dire avec le corps

Comment se tenir dans son corps pour dire, se dire, et dire son pays

-— Par Janine Bailly —-

Danse ? Performance ? Pamphlet politique ? Histoire d’un pays, et de soi-même, narrée par le corps ? Toutes les hypothèses sont permises, puisque, dit Alice Ripoll, « les œuvres de danse contemporaine sont abstraites et ouvertes à de multiples interprétations ». Puisqu’elle aime « entendre les spectateurs partager leurs expériences, raconter comment ils ont perçu différemment la pièce, d’une façon qui leur est propre ». Sans nul doute, chacun reconnaîtra que, par elle, un chemin neuf, semé et de fleurs et d’épines, s’ouvre dans le territoire de la danse contemporaine. 

Alice Ripoll ne nous est pas inconnue, nous l’avons découverte au Festival TNB 2021 où elle donnait, avec dix interprètes venus des favelas, la pièce Cria, un «  récit des origines » restitué en « gestes, rebonds, sauts ». Les danseurs, dans la légèreté aussi bien que dans la gravité, nous parlaient d’un pays où tout n’est pas que paillettes et strass de carnaval. Où la dureté de la vie perdure pour une frange trop importante de la population.

→   Lire Plus

« La Ronde », d’Arthur Schnitzler, vue par Arthur Nauzyciel

—- Par Janine Bailly —-

C’est sans conteste la représentation de La Ronde, dans la mise en scène singulière d’Arthur Nauzyciel, qui marquera l’acmé de ce Festival TNB 2022. Imaginée en 1897, publiée en 1903, censurée en 1904, la pièce de l’écrivain autrichien Arthur Schnitzler ne put – bien qu’ayant été un immense succès littéraire – être créée à Berlin qu’en 1920, à Vienne en 1921. Elle suscita alors de telles critiques et attaques antisémites contre son auteur, traité par la presse viennoise conservatrice de « cochon de littérateur juif », qu’il préféra en interdire lui-même les représentations. Plus tard, le livre serait aussi un des premiers brûlés dans les autodafés nazis.

Arthur Nauzyciel a souvent travaillé hors de France. Répondant à la demande du Théâtre National de Prague, il a monté là-bas La Ronde, avec une troupe d’artistes tchèques, et dans la langue du pays. Ce sont ces mêmes comédiens qui font le voyage et portent de façon parfaitement accomplie, sur la scène rennaise du TNB, la création d’un metteur en scène inspiré. Si le spectacle est sur-titré en français et en anglais, s’il est parfois ardu de lire des phrases écrites un peu longues, si l’on préfère emplir son regard des corps qui évoluent selon ce que je pourrais nommer chorégraphie de déplacements intelligemment orchestrés, il est possible de se laisser séduire et convaincre par la musique d’une langue sans aspérités, presque caressante, entendue comme en un rêve.

→   Lire Plus

Automne au TNB : un festival arc-en-ciel

— Par Janine Bailly 

Du 16 au 26 novembre, une quinzaine de lieux mettent l’agglomération rennaise à l’heure du spectacle vivant.

Sur la voie royale

Nous voici, selon un rituel bientôt immuable, conviés à Rennes au Festival de rentrée du TNB (Théâtre National de Bretagne). Festival arc-en-ciel car dans sa corbeille cohabitent théâtre, danse, cinéma, musique et art de la performance. Arc-en-ciel car ouvert à des artistes venus de tous horizons. Arc-en-ciel car, curieux et sans craindre la prise de risque, aux côtés de troupes et artistes reconnus le Festival donne à d’autres la chance de se montrer et de conquérir un public toujours présent. Et en tous lieux – puisque la manifestation, loin de s’enfermer dans la seule structure du TNB, voyage en différents quartiers de la ville – c’est plaisir de voir les têtes chenues se mêler à nos “chères têtes blondes”… 

Riche de tant de propositions, le festival oblige à faire des choix, d’autant plus douloureux que certains spectacles affichent très vite “complet”, ceux notamment que louent les revues Télérama ou Les Inrockuptibles ! Cette année, je suis entrée dans la ronde par la “porte étroite”, ma première rencontre avec la scène, initiée par le metteur en scène Ludovic Lagarde, étant tout sauf facile ou complaisante.

→   Lire Plus

« Monsieur le Président, aucun festival ne doit être annulé en 2024 »

Dans une lettre ouverte publiée par le JDD, des élus et des professionnels du secteur demandent à Emmanuel Macron de maintenir les événements culturels prévus pendant la durée des Jeux olympiques de 2024.

Alors qu’un nombre important de gendarmes et de policiers sera mobilisé pour assurer la sécurité des Jeux olympiques, certains professionnels de la culture, rejoints par des élus, demandent au Président de la République de ne pas annuler les festivals prévus en 2024. Voici leur lettre :

« Monsieur le Président de la République,

2024 sera l’année où la France accueillera les Jeux olympiques et paralympiques (JOP). Ce sera l’occasion pour des millions de visiteurs de venir découvrir notre pays. Ce sera aussi un moment où la France, regardée par le monde entier, doit renvoyer son plus beau visage, celui d’une nation possédant une histoire incomparable et en même temps totalement ancrée dans l’époque. Ce lien entre le passé, le présent et l’avenir, c’est d’abord notre richesse culturelle qui le permet.

Or depuis quelques jours, nous sommes extrêmement inquiets, car la culture est en passe d’être la grande oubliée de ce beau tableau.

→   Lire Plus

Les déesses Kalpa Dance Company

Samedi 12 novembre 2022 à 19h30 – Salle Aimé Césaire

Danse indienne/Inde
Représentation tout publics
Tarif A 40€ 35€ 20€
Les Déesses
Raadha Kalpa Dance Company
Chorégraphie, direction : Rukmini Vijayakumar
Répétiteurs : Padmashree, Asokavadhani
Danseurs : Rukmini Vijayakumar, Padmashree, Asokavadhani, Anusha Yash, Priyadarshini Rajendran, Samyuktha Jujare, Surabhi Gopal, Reanna Ranjan, Manasvee Gupta
Lumière : Gyandev Singh
Violon : Ambi Subramaniam
Chant : Rajagopalan Keerthana Vaidyanathan & Raghuram
Percussions : Sunaad Anoor
Mridangam, percussions : Anoor Vinod Shyam

Les Déesses
L’archétype du pouvoir, de la force et de la victoire en Inde est représenté par une forme féminine. Kali, Devi et Durga sont les formes de la déesse Parvati qui représentent la force et le pouvoir. Dans la plupart des cultures, la représentation du pouvoir est toujours contenue dans une forme masculine, mais les déesses du panthéon hindou portent la métaphore du courage parmi divers autres aspects essentiels de la vie. La connaissance et la création, la richesse, la nourriture et la subsistance, la force, le pouvoir, l’art, la beauté, la grâce et la gentillesse sont toutes représentées par les nombreuses déesses.

→   Lire Plus

Festival OFF 2022 : instantanés (2 / 2)

Petite sélection des spectacles vus à Avignon, entre légèreté et gravité 

– Par Janine Bailly –

Leurs enfants après eux, d’après Nicolas Mathieu

Adaptée du roman éponyme de Nicolas Mathieu, dont on se souviendra qu’il fut lauréat du Prix Goncourt en 2018, la pièce est mise en scène par Hugo Roux, qui en confie l’interprétation aux jeunes acteurs de sa compagnie Demain dès l’Aube, ex-élèves de l’ENSATT (L’École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre).

De cet épais roman, écrit comme un portrait de la Lorraine, qui dans les années quatre-vingt-dix regardait mourir ses derniers hauts fourneaux éteints, de cette région où, reprenant les mots de Bernard Lavilliers, on parlerait de “cheminées muettes, de portails verrouillés, de vieux châteaux forts bouffés par les ronces, le gel et la mort”, Hugo Roux retient en premier ce qui concerne une jeunesse en recherche d’avenir, en mal d’espoir, en quête d’elle-même. 

Il y aura ceux qui partent, et ceux qui resteront, ceux qui iront à la ville y poursuivre des études, et les autres. Mais dans ces étés où l’adulte cherche à percer sous l’adolescent, dans la touffeur des jours étirés, dans les fêtes nocturnes comme dans la langueur d’après-midis torrides à soigner son ennui aux rives plus fraîches et plus intimes d’un lac, chacune et chacun cherche qui aimer, d’amour ou d’amitié.

→   Lire Plus

Festival OFF 2022 : instantanés (1 / 2)

Une petite sélection hasardeuse et non exhaustive des spectacles vus à Avignon 

–– Par Janine Bailly ––

Les passagers, de Frédéric Krivine

Frédéric Krivine dit s’être senti “hanté” par un fait divers dont Israël a été le théâtre, « la rencontre explosive entre un homme et une femme, un terroriste et une passagère, le premier sauvant la deuxième avant de tuer à l’aveugle ».  De cet épisode tragique, il a fait un huis clos théâtral pour deux personnages, ici mis en scène par Laurent Capelluto.

Emmanuel Salinger en officier de police israélien mène un interrogatoire pervers et sarcastique, en ce sens qu’il suscite, par son intransigeance, l’aveu de ce qu’il sait déjà, ou de ce qu’il pressent après qu’a été menée une enquête minutieuse. Débusquer les mensonges, de part et d’autre ! Le regard bleu se fait d’acier face à Amina, qu’incarne la comédienne chevronnée, Axelle Maricq. Commerçante palestinienne, Amina va poser son étal et vendre son poisson sur la place de Jérusalem, pour ce faire emprunte une ligne de bus fort fréquentée, connaît les arrêts et les fouilles sans raison aux points de passage.

→   Lire Plus

Avignon 2022 danse : Futur proche, de Jan Martens 

Quand la danse investit avec bonheur la Cour d’Honneur du Palais des Papes

––Par Janine Bailly ––

Sous la direction du chorégraphe belge Jan Martens, le corps de ballet OBV (Opéra Ballet Vlaanderen), dynamique et convaincant, et qui accueille en son sein des danseurs de tous âges, s’empare du plateau, occupe pendant une heure trente son vaste espace pour dire à sa façon « le monde futur » . 

Un long banc dessine sa frontière horizontale – limite entre le devant et le fond de scène – de côté jardin à côté cour. S’y accrochent un clavecin et Goska Isphording, sa musicienne, qui soutiendront de leurs notes métalliques et contemporaines les évolutions de la troupe. Musique comme lien indéfectible entre les danseurs et les tableaux enchaînés. Le banc en fin de spectacle se défera, partagé en ses diverses parties, posées ou retournées à maints endroits du plateau – se défera comme pourrait se défaire notre monde en péril ?

Mais d’abord, ce banc sera la colonne vertébrale de la danse, hommes femmes et jusqu’à deux enfants répartis sur et devant et derrière lui, assis ou debout voire accroupis.

→   Lire Plus

À Almada, « ödipus » sur la grande scène du TMJB 

Quand Ostermeier s’approprie le mythe d’Œdipe 

–– par Janine Bailly ––

Pour avoir vu, en 2016, au Théâtre parisien de l’Odéon, la version de La Mouette, proposée par Thomas Ostermeier, membre de la direction artistique et metteur en scène à la Schaubühne de Berlin, je partage cette idée que, tout en respectant l’esprit des textes, contemporains ou classiques, le metteur en scène sait leur insuffler une modernité bien à lui, se les approprier et les marquer de son sceau. Mais si dans La Mouette, il donnait le texte original, le faisant précéder d’un prologue où les comédiens, rappelant l’attention que Tchekhov portait au monde, évoquaient la Syrie, ou se livraient à la critique des modes et outrances d’un certain théâtre contemporain, pour ödipus – sans majuscule  il ne prétend pas travailler les œuvres ni de Sophocle ni d’Euripide. Il demande à Maja Zade, dramaturge à la Schaubühne, de lui écrire un texte qui placera le mythe au cœur de notre siècle, en le connectant aux problèmes qui sont les nôtres.

Nous voici donc en Grèce, pour des vacances sur cette terre éminemment mythologique, évoquée par une projection d’images qui peignent davantage une terre brûlée qu’un lieu paradisiaque : pressentiment d’un drame et mise en éveil du spectateur ?

→   Lire Plus

Festival d’Almada : « At Home at the Zoo » / « Em casa, no zoo »

De l’intimité dans le couple à la violence dans la société

– Par Janine Bailly –

D’Edward Albee, le metteur en scène portugais Jorge Silva a choisi de nous donner, non pas la pièce la plus connue du dramaturge américain, disparu en 2016, « Who’s Afraid of Virginia Woolf ? » / « Qui a peur de Virginia Wolf », mais le diptyque « At Home at the Zoo », traduit en portugais par « Em casa, no zoo », en français par « La maison, le zoo ». Une pièce à trois personnages qui, nous faisant entrer dans l’intimité du couple, fustige en fait la société américaine tout entière, telle que Edward Albee a pu la connaître dans la seconde partie du vingtième siècle. Mais au-delà encore, c’est de notre nature humaine, de la sauvagerie qui en chacun de nous s’enkyste et perdure, qu’il sera ici question. « At Home at the Zoo » a en commun avec « Who’s Afraid of Virginia Woolf ? » de ne pas nous épargner cette cruauté qui trop souvent régit les relations humaines, surtout quand une société se fonde sur des inégalités qui divisent.

→   Lire Plus

Au Festival d’Almada : Smashed2 et Se eu fosse Nina

– Par Janine Bailly –

Des femmes bien présentes dans le Festival

Smashed2, par la compagnie londonienne Gandini Juggling

Vivant et coloré, sautillant, léger et enjoué de prime abord, Smashed2, présenté par la troupe de Sean Gandini et Kati Ylä-Hokkala, est un spectacle qu’on ne saurait précisément nommer, qu’on ne saurait ranger dans aucune catégorie définie. Sept femmes, deux hommes, quatre-vingts oranges et sept pastèques pour dérouler une prestation qui allie le jonglage à la danse, le théâtre au cirque, dans une chorégraphie se disant hommage au Tanztheater de Pina Bausch. 

Tout semble dans les premiers moments fort sage et bien classique, mouvements d’ensemble parfaitement réglés pour sept jeunes femmes à la robe assez sage, aux cheveux disciplinés, au maintien tout empreint d’élégance. De jolies ballerines, en somme… Et les deux jongleurs, bien qu’en costume de ville leur présence grise semble un peu incongrue au cœur de ce gynécée, les deux jongleurs donc s’intègrent sans peine apparente à la troupe féminine. Pourtant, quelques gestes, en clin d’œil humoristique, pourraient nous alerter, nous guidant subrepticement vers une autre voie, moins innocente, plus âpre.

→   Lire Plus