Jour : 3 juillet 2017

Affaire Bellamy : une victoire pour l’UFM

— Par l’UFM —

L’Union des Femmes de Martinique se réjouit de la décision rendue en appel dans l’affaire qui l’oppose au colonel Bellamy : Il est débouté de toutes ses demandes, et condamné à verser à l’UFM 3000€ en application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile. Ce verdict est donc une victoire pour nous. Nous remercions toutes celles et tous ceux qui nous ont montré leur soutien tout au long de ces années : Cette solidarité, qui nous a fait chaud au coeur, montre que le travail fait par l’UFM depuis 73 ans est reconnu et apprécié de la population. Nous espérons que c’est la fin d’une affaire qui dure depuis 2011, et que nous pourrons désormais continuer en toute quiétude notre action, en particulier celle d’aider les femmes qui ne peuvent toujours pas vivre en toute liberté et dignité, à sortir de leur situation de souffrance.

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Hommage à une combattante

— Par Rita Bonheur pour l’Union des Femmes de Martinique —

L’Union des Femmes de Martinique salue la mémoire de Simone Veil, qui a su faire avancer considérablement les droits des femmes par la loi sur l’IVG.
Malgré la forte adversité et l’opposition de l’opinion publique de l’époque, elle a su avec opiniâtreté et courage répondre aux besoins des femmes dans leur combat pour le choix de leur maternité.
Quand on sait dans quelles conditions les femmes avortaient clandestinement au péril de leur vie, ou en allant étant obligées d’aller à l’étranger, dans la honte, cette loi a représenté une avancée considérable.
Elle répondait aux revendications et actions des féministes et des démocrates depuis de longues années.
Nous saluons la femme de combat et de conviction, même si nous ne partagions pas toutes ses idées.
Aujourd’hui ce combat n’est pas terminé, puisque l’IVG est toujours remise en cause par des mouvements réactionnaires, et par des conditions financières insuffisantes pour sa mise en oeuvre.
Mais nous savons aussi que ce sont les conditions de vie, d’autonomie et d’estime d’elles-mêmes qui permettront de diminuer notamment le taux d’IVG chez nous, 3 fois plus important qu’en France.

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Grand deuil sur la poésie haïtienne et québécoise

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Quelques jours après le décès de notre ami le poète Claude Pierre qui nous a laissés sans voix et les yeux rouillés d’une « brûlante salinité de l’absence » (Anthony Phelps), la disparition à Montréal, le 30 juin 2017, de l’un des plus grands poètes surréalistes haïtiens du XXe siècle, Serge Legagneur, plonge la poésie haïtienne et québécoise dans un grand deuil.

Né le 10 janvier 1937 à Jérémie, ville que l’on assure être celle des poètes, Serge Legagneur est l’un des membres fondateurs, au début des années 1960, du groupe Haïti littéraire aux côtés de Davertige, Roland Morisseau, Anthony Phelps, Auguste Thénor et René Philoctète. Pour se mettre à l’abri du terrorisme d’État institué par François Duvalier, il rejoint à Montréal, en 1965, ses amis poètes Émile Ollivier et Anthony Phelps qui ont dû eux aussi quitter l’île-prison duvaliérienne, liberticide et mortifère.

Avant son départ pour le Canada, Serge Legagneur a œuvré aux deux revues du groupe Haïti littéraire : d’abord « Prisme », revue sonore de radio Cacique fondée par Anthony Phelps. Radio Cacique animait, tous les dimanches, une chronique culturelle : trente minutes de poésie, un jeu radiophonique et une pièce de théâtre de trente minutes.

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« Nous sommes des nains sur les épaules d’un géant, Aimé Césaire »

— Par Édouard de Lépine —

« Nous sommes comme des nains juchés sur des épaules de géants (les Anciens), de telle sorte que nous puissions voir plus de choses et de plus éloignées que n’en voyaient ces derniers. Et cela, non point parce que notre vue serait plus puissante ou notre taille avantageuse, mais parce que nous sommes portés et exhaussés par la haute stature des géants. » Bernard de Chartres

Ce texte devait paraître à la fin de l’année 1978 dans l’ouvrage d’Alain Brossat et Daniel Maragnès, Les Antilles dans l’impassei. C’est la suite de l’entretien que j’ai eu à l’époque avec Daniel Maragnès et qui n’a paru dans ce livre qu’en 1981ii. À partir d’une réflexion passablement pessimiste relevée dans la conclusion de mon livre, Questions sur l’Histoire Antillaise3, sur les « nations foutues » ou les « nations non historiques » d’Engels, cet entretien portait sur l’évolution de la situation politique à la Martinique.

Ce livre constituait une manière de réponse à l’ouvrage de Camille Darsières, secrétaire général du PPM, l’un des plus proches compagnons de Césaire, Des origines de la nation martiniquaise4.

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