Jour : 12 avril 2017

Apré nonm lan

Pour Jean Bernabé

 — Par Patrick Chamoiseau —

Jan
Man ka wè an gwan lawonn sèbi  ek an chay  betafé
Man ka  tann tout  kalté  jan tanbou ka dégajé kadans
Ek man ka tann lang-an
Ki ka ouvè, ki ka lévé
Ki ka bat  alantou’w
 
Ki  ka  djélé osi !
 
Ou apiyé’y
Ou gloryé’y
Ou bay limyé rasin et lépésè zetwal
Ou viré bay sa‘y ba nou  ek ou tyenbé  fos la
 
Saki vayan  jodi ka dépozé chapo
Sé a lan men yo ka poté tchè yo
Sé a lan men yo ka balé tout kalté la pousiè
Pou dépozé anba plat pié’w dé kalté bel ti mo
Dé vyé mo a vyé neg
Dé pawol kout dé pawol  long
Dé pawol a dousin
Tou sa lang lan za di, tousa i poko di  ek tousa i ké di
 

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Jean Bernabé est mort

Jean Bernabé est mort le mardi 11 avril 2017 à l’âge de 75 ans.

Jean Bernabé (né en 1942, au Lorrain, en Martinique) est un écrivain et linguiste martiniquais. Il est aussi le cofondateur du mouvement littéraire dit de « La Créolité ». Il fut durant plusieurs années le Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université des Antilles et de la Guyane.

Jean Bernabé est agrégé de grammaire et l’auteur en 1982 d’une thèse de Doctorat d’État en Linguistique sur le Créole antillais intitulée : Fondal Natal : Grammaire basilecticale approchée des Créoles guadeloupéen et martiniquais, publiée chez l’Harmattan en 1983.

Professeur émérite de Langues et Cultures Régionales à l’Université des Antilles et de la Guyane, il y a créé le Groupe de recherches et d’études en espace créole et francophone (GEREC-F).

Engagements
Important linguiste créole, il participe en 1989 avec Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant à l’écriture de l’essai Éloge de la créolité. Il participa ensuite à la reconnaissance du créole dans le milieu universitaire et scolaire par l’intermédiaire de la création du CAPES de créole.

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La nouvelle Guyane

— Par Roland Tell —
L’idéalisme politique des députés et sénateurs de la Guyane au Parlement Français s’est révélé impuissant à amener le Pouvoir d’Etat à prendre conscience de la réalité guyanaise vraie. Cela, pendant de longues mandatures ! C’est la principale leçon civique à tirer des évènements récents, qui ont entraîné le peuple guyanais, dans toutes ses composantes, à un retour complet sur sa situation réelle, sur les acquis comme sur les manques, hors tous ferments pathogènes de séparatisme, pour tenter de construire une Guyane moderne, au sein de la République Française.
Toute la société guyanaise s’est retournée sur elle-même, s’appliquant à exiger la venue de ministres, pour mieux avancer dans l’égalité réelle, pour faire avec eux le recensement, le dénombrement, l’évaluation des gigantesques besoins du pays – oeuvre nécessaire, étant entendu que l’opinion publique générale, bien plus que ses représentants à Paris, entend contrôler elle-même son destin. Il s’agit, en particulier, de la validité générale de ses revendications, sur les plans de l’éducation, de la santé, de la sécurité, de la justice, de la propriété foncière, etc… A Cayenne donc, par l’analyse et par la description des réalités guyanaises, par la mobilisation des foules, par les témoignages directs des uns et des autres, c’est toute la Guyane, qui cherchait à se faire connaître elle-même, selon la méthode phénoménologique d’Husserl.

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Festival de Cannes 2017 : neuf courts métrages en compétition

Neuf films, issus majoritairement d’Europe, vont concourir pour la Palme d’or 2017 du court métrage, dans le cadre de la compétition du 70e Festival de Cannes (17-28 mai), ont annoncé mercredi les organisateurs.
La sélection comporte aussi un représentant pour l’Iran, un pour les Etats-Unis, un pour la Chine et un pour la Colombie.
Le comité de sélection a reçu cette année 4.843 oeuvres, soit 165 de moins qu’en 2016.
Les oeuvres sélectionnées, huit fictions et une animation, sont « Pépé le Morse » de Lucrère Andreae (animation, France), « Katto » de Teppo Airaksinen (Finlande), « A Drowning man » de Madhi Fleifel (Royaume-Uni/Danemark/Grèce), « Lunch Time » d’Alireza Ghasemi (Iran), « Across my land » de Fiona Godivier (Etats-Unis), « Koniec widzenia » de Grzegorz Molda (Pologne), « Xiao cheng er yue » de Qiu Yang (Chine), « Damiana » d’Andrés Ramirez Pulido (Colombie) et « Push it » de Julia Thelin (Suède).
Par ailleurs, la sélection Cinéfondation a choisi, pour sa vingtième édition, seize films (14 fictions et 2 animations) venus de 14 pays, parmi les 2.600 présentés cette année par des écoles de cinéma du monde entier.

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Coup de tonnerre au Français

— Par Jean-Pierre Han —

La Résistible Ascension d’Arturo Ui, de Bertolt Brecht. Mise en scène de Katharina Thalbach. Comédie-Française, Place Colette, Paris 1er, à 20 h 30, en alternance. Jusqu’au 30 juin. Tél. : 01 44 58 15 15.

En décidant de faire entrer la Résistible Ascension d’Arturo Ui au répertoire de la Comédie-Française, Éric Ruf se doutait-il que les représentations commenceraient à peine un mois avant les élections présidentielles qui voient la menace de ce que dénonce Brecht (la peste brune) se faire de plus en plus précise ? Si hasard il y a, il est forcément objectif ! La pièce écrite par Brecht en 1941 faisait directement référence au nazisme qui l’avait contraint à s’exiler, en Finlande d’abord où il rédigea son texte en trois semaines, aux États-Unis ensuite. La fable qu’il invente décalque très exactement les faits et gestes qui menèrent Hitler et ses sbires au pouvoir. En France, c’est Jean Vilar qui créa Arturo Ui au TNP, en 1960. Voilà qui tom-bait fort à propos si on veut bien se rappeler ce qui s’y passait alors au plan politique.

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