Jour : 4 mars 2017

Quand la France interdisait l’avortement… sauf aux femmes noires

« Le Ventre des femmes » par Françoise Vergès, Albin Michel, 230 p., 20 euros.

En 1970, un scandale éclata à la Réunion: des milliers de femmes avaient été avortées et stérilisées, souvent sans leur consentement, avec le soutien des pouvoirs publics. Un essai glaçant revient sur ce crime d’Etat oublié.

Le livre
Dans les années 1960-1970, l’État français encourage l’avortement et la contraception dans les départements d’outre-mer alors même qu’il les interdit en France métropolitaine.
Comment expliquer de telles disparités ?
Dès 1945, invoquant la « surpopulation » de ses anciennes colonies, l’État français prône le contrôle des naissances et l’organisation de l’émigration ; une politique qui le conduit à reconfigurer à plusieurs reprises l’espace de la République, provoquant un repli progressif sur l’Hexagone au détriment des outre-mer, où les abus se multiplient.
Françoise Vergès s’interroge sur les causes et les conséquences de ces reconfigurations et sur la marginalisation de la question raciale et coloniale par les mouvements féministes actifs en métropole, en particulier le MLF. En s’appuyant sur les notions de genre, de race, de classe dans une ère postcoloniale, l’auteure entend faire la lumière sur l’histoire mutilée de ces femmes d’outre-mer, héritage douloureux d’un système esclavagiste, colonialiste et capitaliste encore largement ignoré aujourd’hui.

→   Lire Plus

« SAMO, A Tribute to Basquiat » de Koffi Kwahulé, m.e.s. de Laëtitia Guédon

Vendredi 10 mars 2017 à 20 h à Tropiques-Atrium

Compagnie 0,10
Mise en scène : Laëtitia Guédon
Texte : Koffi Kwahulé
Avec : Yohann Pisiou, Willy Pierre-Joseph,

SAMO, A Tribute to Basquiat est une oeuvre indisciplinée, écrite pour deux musiciens, un acteur et un danseur sur le célèbre peintre noir américain. Né en 1960 à Brooklyn, issu de la middle class new-yorkaise, Jean-Michel Basquiat devient dans les années 80, une des figures de proue de mouvement underground new-yorkais.

Qui est S.A.M.O. ?
Basquiat, Al Diaz et Shannon Dawson créent avec “ SAMO ” (anagramme de “Same Old Shit”), les prémices du graffiti. Basquiat est le moteur principal de ce projet et traduit son observation sensible du monde par des messages lapidaires inscrits, tagués, sur les édifices de l’environnement urbain new-yorkais. Les courts messages qu’il inscrit à l’époque sont déjà, avant ses toiles, des actes poétiques et politiques. La suite : la rencontre avec Warhol, la vitalité désespérée qui le conduit à cette production boulimique de tableaux, le succès, les trop nombreuses drogues et son entrée dans le funeste Club 27.
Ce qui m’intéresse ici c’est l’avant, la période d’errance, de marche, de recherche, la période de signalétique, où à New York on se dit : “ qui est SAMO ? 

→   Lire Plus

Les Amazones d’Afrique : quand la musique donne le pouvoir aux femmes

Mercredi 8 mars 2017  à 20 h.Tropiques-Atrium

Les plus grandes chanteuses et musiciennes maliennes unissent leurs voix pour promouvoir l’égalité entre hommes et femmes.

[…] A l’origine du projet, les trois divas maliennes Oumou Sangaré, Mamani Keita et Mariam Doumbia – du duo Amadou & Mariam – qui ont donné en octobre 2015 leur premier concert commun au festival de la Fiesta des Sud, à Marseille. Cette année le trio a décidé d’élargir son horizon en invitant la grande griotte Kandia Kouyaté, la légende germano-nigériane du hip-hop Nneka et Inna Modja au flow féministe. Du côté des chœurs, on découvre deux artistes encore peu connues : l’auteur-compositrice-interprète Mariam Koné et la pétillante Pamela Badjogo à l’univers afro-jazz. Enfin, la batteuse malienne Mouneissa Tandina vient compléter le collectif. Un melting-pot générationnel et musical qui promet de l’invention et du punch au cœur de la tradition mandingue.
« En tant que femme musicienne ou chanteuse, on a deux fois plus de choses à prouver. On se bat au quotidien pour notre condition de femme à la maison et dans notre travail, pour qu’on nous écoute !

→   Lire Plus

«Antipodes, Passeport Cirque & Danses »

Samedi 11 Mars 2017 – 17h à Pointe-à-Pitre

Carte Blanche Compagnie Métis’Gwa
Rencontre d’Ici & d’Ailleurs
Guadeloupe, Haïti, France, Pérou, Argentine

Esplanade Bord de mer
sur le parcours sportif Marlène Canguio de Lauricisque
(proche gare routière/maritime Bergevin)
Pointe-à-Pitre

Accès libre

Déambulation arts de la rue dès 16h00 avec Gwada Circus

Acrobatie – Danses urbaine, contemporaine, traditionnelle

La compagnie Métis’Gwa réunit, le temps d’une création hors norme, de jeunes artistes aux origines, aux cultures et aux parcours différents. Danseurs et artistes de cirque, ils ont grandi aux Caraïbes, en Europe ou ailleurs. La rencontre se fait par la danse et l’acrobatie.
Sur scène, ils font l’expérience de ce qui les sépare, mais découvrent également ce qui les relie. Dans la liberté du mouvement, danses urbaine, contemporaine, acrobatie et danse traditionnelle se rejoignent et les embarquent dans un périple commun, au-delà des frontières.

Comme une quête de vie et de sens à donner à l’existence, empreinte de déambulations, riche de révélations et de rencontres, cette nouvelle carte blanche de la compagnie Métis’gwa nous entraîne dans un voyage exponentiel, vers un monde nouveau, un monde aux Antipodes des pensées uniques…

Après une diffusion aux pôles nationaux des arts du cirque en France, la compagnie Métis’Gwa revient en Guadeloupe et partage une nouvelle aventure humaine et artistique.

→   Lire Plus

Le 8 mars de l’U.F.M.

8 mars 2017 : Droits des femmes, droits universels : une lutte permanente


La journée internationale de lutte pour les droits des femmes est l’occasion de dénoncer les inégalités, les discriminations, les violences dont sont victimes les femmes, encore aujourd’hui dans bien des domaines.

Mais cette journée est aussi pour montrer la solidarité qui est nécessaire pour faire reculer cette situation, et aller vers une société avec plus de progrès, de respect et de dignité pour les femmes comme pour les hommes.
Le contexte politique, social et économique et la réalité de la situation des femmes en Martinique, tant au travail que dans les autres champs, justifient encore davantage l’expression de cette nécessité d’actions collectives et solidaires.

Pour ce 8 mars 2017, l’Union des Femmes de Martinique a porté l’accent sur les partenariats, les initiatives communes, porteuses de projets à plus long terme déjà en cours ou en construction. Avec tous les acteurs/actrices de la vie sociale qui pensent, comme nous, qu’il faut travailler à des changements en profondeur sur l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, poser des actes positifs, des démarches responsables dans notre société martiniquaise.

→   Lire Plus

« Les Harmoniques » de Gérald Tenenbaum

— Par Michèle Bigot —
Gérald Tenenbaum
ISBN : 2815921170
Éditeur : Nouvelles éditions de l’Aube (03/02/2017)

« Aucun son naturel n’est simple : il résulte de la combinaison d’un son principal, fondamental et d’un grand nombre d’harmoniques qui déterminent son timbre ». Aucun roman authentique n’est simple : il résulte de la combinaison d’un certain nombre d’intrigues qui déterminent son épaisseur. Le spectre harmonique de ce roman, son timbre, c’est la recherche des disparus. L’accord entre les hommes (et les femmes) naît de cet ajustement entre leurs recherches. Et pour mener à bien cette quête, on se déguise, on échange les rôles. On se ressemble, on s’assemble, on se conjugue : Keïla est la jumelle de Nayla. L’amitié est une forme de gémellité : Belen et Keïla, Samuel et Pierre, où est l’autre, où est le même ??
L’économie du roman est un chassé-croisé d’intrigues et de personnages. C’est aussi une enquête sur un événement oublié, un traumatisme enfoui : l’attentat du 18 juillet 1994 à Buenos Aires, contre l’AMIA (association mutuelle israélite argentine), jamais revendiqué. Le roman part sur les traces de l’enquête en cours qui met en cause le gouvernement iranien et le Hesbollah.

→   Lire Plus

L’obésité touche quatre fois plus les enfants d’ouvriers que ceux de cadres

— Par Anne-Aël Durand —
Selon une enquête nationale de santé réalisée sur les élèves de CM2, la tendance au surpoids s’est stabilisée depuis 2002, avec de fortes inégalités sociales.

Les inégalités face à la santé commencent très jeunes. Dès l’âge de 10 ans, les enfants des classes populaires (ouvriers, employés) ont deux fois plus de risque d’être en surpoids et jusqu’à quatre fois plus de probabilité de souffrir d’obésité que les enfants de cadres et professions supérieures. C’est le résultat d’une étude réalisée en 2014-2015 auprès de plus de 8 000 élèves de CM2, et publiée, mercredi 8 février, par la direction statistique du ministère de la santé (Drees).

Lire aussi : Comment lutter contre le surpoids, au « coût social » comparable à celui du tabac ?

18,1 % des enfants en surpoids

Commençons par une bonne nouvelle : selon cette enquête nationale de santé en milieu scolaire, réalisée à intervalle régulier, l’obésité reste stable et tend même à diminuer légèrement depuis 2002 parmi les élèves de CM2 en France (âgés de 9 à 10 ans en moyenne), contrairement à une tendance générale observée en Europe.

→   Lire Plus