Vers une véritable démocratie participative

— Par Jean Abrosi —

Tous les maires d’aujourd’hui vous diront qu’ils appliquent une démocratie participative en faisant intervenir les quartiers de leur commune. L’idée est bonne en soi, car elle permet aux citoyens des campagnes et des bourgs de se concerter et de proposer des projets qui par la suite seront soumis au conseil municipal.

Mais là où le bât blesse, c’est qu’au sein de ces comités de quartier, rares sont les personnes âgées et quasi absents les jeunes.

Pour la simple raison que ces personnes âgées sont démobilisées en politique pour les raisons que nous connaissons. Concernant les jeunes, il demeure le problème de communication entre les teen-agers et les adultes ; et le dialogue ne peut s’instaurer.

En conclusion, la démocratie participative n’est autre qu’un prolongement dans les quartiers de la campagne électorale du maire en place et de son équipe. En effet le président du comité de quartier est un conseiller municipal et l’opposition n’y figure pas, d’où l’absence de démocratie.

L’édilité pourrait arriver, à mon humble avis, à un raccourci intéressant en créant un conseil de jeunes issus des différents quartiers, ainsi qu’une assemblée de sages originaires de la commune. Leur mission serait identique à celle du comité de quartier.

Cela impliquerait une vie citoyenne qui met en avant la responsabilité de chacun et met fin aux critiques inutiles et intempestives que subit l’édilité tout au long de sa mandature.

D’aucuns diront que la démocratie participative est un leurre parce que les maires ont déjà dès leur investiture leurs propres projets qu’ils soient administratifs, culturels, environnementaux et économiques.

Ils se font entourer de DGS, de techniciens divers, voire de conseillers particuliers.

Aussi, ils n’ont rien à faire des idées émises par un groupe de citoyens qui va davantage s’attarder sur un arbre qui bloque une voie, sur une ampoule qui ne s’allume pas dans un réverbère ou sur un dépôt d’ordures sauvage sur le territoire de la commune.

Pour certains intellectuels martiniquais, la démocratie participative devrait permettre à notre Pays d’avancer.

Malheureusement nous en sommes concrètement très loin.

Jean Abrosi