Mardi 26 août à 21h10 sur France 2
Synopsis :
Dans un dispositif inédit mêlant reconstitution historique, animation et enquête documentaire, Tuer au nom de Dieu revient sur l’un des épisodes les plus tragiques – et paradoxalement méconnus – de l’histoire de France : le massacre de la Saint-Barthélemy, survenu en août 1572.
À travers le regard de Jean Picquier, un jeune rescapé devenu enquêteur dix ans après les faits, Hugues Nancy nous entraîne dans une quête bouleversante, à la recherche des assassins de son père et de son frère, victimes de cette tuerie de masse perpétrée par les ligues catholiques contre les protestants. Caméra au poing, Jean interroge les figures clés de l’époque – Catherine de Médicis, Marguerite de Valois, Henri III, le duc de Guise, le pasteur Simon Goulart – et finit par infiltrer une confrérie de catholiques radicaux pour révéler une vérité longtemps occultée.
Un récit hybride, entre thriller historique et enquête journalistique :
Inspiré par le cinéma de Peter Watkins, Hugues Nancy opte pour une approche audacieuse : faire de Jean un documentariste « d’Ancien Régime », qui mène son enquête comme s’il disposait des outils du reportage moderne. Ce procédé donne au film une intensité dramatique saisissante, tout en maintenant une rigueur historique saluée, nourrie par les recherches de l’historien Jérémie Foa, spécialiste des guerres de religion.
Le scénario, coécrit avec Adila Bennedjaï-Zou, tisse un récit haletant qui explore les multiples causes du massacre : conflits religieux, tensions politiques, inégalités sociales, manipulations de la foule… Le film refuse toute lecture simpliste et donne à voir un enchevêtrement complexe de motivations et de responsabilités.
Une œuvre ambitieuse et nécessaire :
À travers ce regard à la fois intime et historique, Tuer au nom de Dieu questionne la genèse de la violence de masse et les ressorts du fanatisme religieux. Le film met en lumière un fait tragique longtemps réduit à une éruption spontanée de violence, et le replace dans une logique de pouvoir, d’organisation, et de haine construite.
Avec une mise en scène stylisée, des séquences d’animation à l’encre de Chine évoquant les gravures d’époque, et des interprétations sensibles (notamment celle de Gaspard Meier dans le rôle de Jean), le film mêle émotion, pédagogie et réflexion contemporaine.
« Tuer au nom de Dieu »est un cri d’alerte contre les mécanismes récurrents de la haine, un miroir tendu à notre époque, où les violences identitaires résonnent tragiquement avec celles du passé.
️ Diffusion : Mardi 26 août à 21h10 sur France 2