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« La France, Empire » de et avec Nicolas Lambert

— par Selim Lander — Sous-titré « Un secret de famille national », ce seul en scène relate divers épisodes, de moins en moins occultés, à vrai dire, de l’histoire de France en tant que puissance coloniale. Qui aura lu Le Livre noir du colonialisme dirigé par Marc Ferro (1) n’apprendra rien de nouveau, à ceci près que Lambert ne traite – avec un incontestable talent – que du cas français, sans aucune référence au contexte historique, faignant d’oublier que la conquête des pays les moins avancés techniquement (et donc militairement) par les pays industrialisés fut un phénomène mondial dans lequel la France s’est inscrite parmi d’autres. Dans le livre de Ferro, c’est ainsi Pap Ndiaye, qui fut chez nous ministre de l’Éducation nationale, faut-il le rappeler, qui relate l’extermination des Indiens d’Amérique du nord et démontre son caractère génocidaire. Quant à Catherine Coquery-Vidrovitch (auteure de plusieurs ouvrages sur l’histoire de l’Afrique), elle rappelle, par exemple, toujours dans le même ouvrage, que la colonisation arabe est restée esclavagiste bien après que la traite et l’esclavage aient été abolis par les puissances occidentales.

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« France, Empire, Un secret de famille national », de et avec Nicolas Lambert

Vendredi 23 mai – 19h30 Tropiques-Atrium
Théâtre documentaire – À partir de 16 ans
Un récit théâtral qui interroge la mémoire nationale

Avec « La France, Empire », Nicolas Lambert poursuit son travail de théâtre documentaire engagé. Après la trilogie L’A-Démocratie, qui explorait les coulisses du pétrole, du nucléaire et de l’armement, il s’attaque ici à un autre pilier oublié de l’histoire contemporaine : le passé colonial de la France. Ce spectacle s’inscrit dans la série Le Théâtre des Opérations.

En mêlant enquête historique, souvenirs personnels et témoignages familiaux, Lambert brosse le portrait d’une France amnésique face à son histoire impériale. Seul en scène, il « déraconte » la colonisation, fouille les non-dits, exhume les pages arrachées de nos manuels scolaires, et questionne ce que nous transmettons — ou dissimulons — aux générations futures.

Un théâtre du refoulé, drôle et percutant

Ce spectacle est né d’un devoir scolaire d’histoire proposé à sa fille sur l’armée française et les valeurs de la République. À partir de cette question apparemment anodine, le comédien déroule le fil d’une réflexion vertigineuse sur ce que l’on enseigne, ce que l’on tait, ce que l’on oublie sciemment.

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« La France, Empire », « Historia d’un senglar », « Elisabeth Castello », « Anthocyane »

— Par Dominique Daeschler —

La France, Empire. Texte m e s Nicolas Lambert.

Cie un pas de côté

— Par Dominique Daeschler —

Nicolas Lambert nous revient, pour un spectacle de 2 heures. Il n’en a pas fini avec le roman national . Après Bleu Blanc Rouge, la Pompe Afrique, L’A démocratie … il quitte le pétrole, le nucléaire pour entrer dans le démantèlement de l’empire républicain, dans le déni de l’histoire impériale et coloniale. Il mêle le souvenir de ses grands-parents et leurs ressentis face aux guerres : les bombes qui détruisent ou l’envie d’en découdre, les traumatismes d’une vie passée à la moulinette. La guerre c’est aussi séduire et terroriser . Quand on demande à sa fille de montrer combien l’armée française est au service des valeurs de la république, il monte en mayonnaise et s’y colle. La France d’après – guerre c’est aussi un empire : Maroc, Syrie, Cameroun, Vietnam Cambodge, Niger, Algérie…. Il y a des complots, des insurrections ( Syrie, Cameroun, Madagascar…) Qu’on étouffe sans aucun écho médiatique. On parle de pacification ( Sénégal) ,d’évènements quand il s’agit de guerre ( Algérie) , il y a torture (notamment en Algérie), du lynchage de foule ( le 17 octobre 1961 à Paris ou l’on retrouve quantité de corps d’algériens dans la Seine) et mille exactions qui sont des atteintes à la dignité : les tirailleurs sénégalais remplacés par des blancs pour entrer dans Paris (colonne Leclerc), les soldats africains qu’on tue parce qu’ils réclament leur solde, le classement fait pour les cartes d’identité qui permet de ficher, les confusions qui arrangent entre musulmans et algériens : toujours une seule voix pour raconter pour dénaturer le passé, entretenir un refoulé collectif.

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