Étiquette : Michèle CAZANOVE

« La beauté devant moi fasse que je marche », par Michèle Cazanove

— Par Scarlett Jesus —
« La beauté devant moi fasse que je marche », ne voilà-t-il pas un titre bien long, pour un roman si court, un roman d’à peine 119 pages !
Mais le paradoxe ne s’arrête pas là puisque le roman prétend vouloir rendre compte de « l’immanente beauté du drame ». Réunissant deux termes qui s’opposent, la formule relève de l’oxymore.
Un vrai « roman », nous certifie l’auteur, affirmant que « les personnages sont fictifs ». Doit-on accorder du crédit à une soi-disant fiction alors que celle-ci adopte la forme d’un journal intime à la première personne ? N’avons-nous pas plutôt affaire à un « mentir vrai » qui, comme le disait Aragon, utiliserait un matériel autobiographique pour dire le vrai ?
Le matériel en question se présente sous la forme de fragments, ou « pensées » ou sens large, que l’auteur va organiser comme la toile de fond d’une action construite autour de deux personnages : un homme, Jérôme, et une femme, la narratrice, dont on ignorera jusqu’au bout le nom. En dépit de nombreux indices, le pacte de lecture imposé nous interdit d’affirmer formellement que le JE du personnage est bien celui de l’auteur.

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« Le Printemps de la fée Cassandre » de Michèle CAZANOVE

par Scarlett JESUS

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Après La Geste noire : La Chanson de Dendera (l’Harmattan, 2009), Michèle Cazanove vient de publier un second roman, Le Printemps de la fée Cassandre, sous-titré « Un printemps haïtien » (Edilivre.com). Dans ce roman, Alice, la narratrice, prend en charge un récit rétrospectif qui s’adresse à sa fille Cassandre. Ce récit relate l’enfance de Cassandre jusqu’à ses quinze ans, le printemps de sa vie, les relations qu’elle entretient avec sa mère, ainsi que l’univers dans lequel elles évoluaient toutes deux à Haïti.

S’agit-il pour autant d’un « récit de vie », renvoyant au genre du roman d’apprentissage, centré sur le cheminement de Cassandre, désigné comme étant le personnage principal ? Le titre semblerait  l’indiquer. Toutefois, le personnage de la Mère, ses sentiments, ses émotions et les propos rapportés (ceux qu’elle a tenus, ou ceux qu’elle s’autorise au moment de l’écriture), occupent le devant de la scène. Ne serait-elle pas en réalité le véritable protagoniste d’un récit qui relate davantage son propre « apprentissage » de la réalité (celle, générale, de la vie, mais aussi celle, sociale, d’Haïti) que celui de sa fille?

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