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Un Roman de Renart : du spectacle avant toute chose

Par Corinne Le Sergent

renardLa queue d’Ysengrin coincée dans la glace, le goupil et le loup dans le puits, nous connaissons tous un certain nombre d’épisodes que relatent les diverses « branches » du Roman de Renart, longue narration en vers, écrite pendant près de 100 ans, entre le XIIe et le XIIIe siècle, par de nombreux auteurs anonymes. Il est probable que peu d’entre nous aient lu le texte en entier, encore moins dans sa langue originale, mais c’est bien le propre d’un classique que d’être connu sans avoir forcément  été lu. Le spectacle proposé cette semaine par le théâtre Aimé-Césaire adapte donc pour la scène quelques épisodes du texte original. Maurice Baud, comédien et metteur en scène, déclare dans une note d’intention vouloir « se faire le relais de ce texte qui, bien que faisant partie du plus ancien patrimoine littéraire français, est selon [lui], toujours d’actualité par sa drôlerie, sa sagesse, sa richesse, la justesse de son propos. » Pourquoi et comment adapter à la scène ce monument ?

La première étape de ce travail de « relais » consiste à rendre le texte accessible aux auditeurs contemporains, en récrivant certains épisodes : la pêche aux anguilles, le puits, le jugement de Renart, le siège de Maupertuis, etc.

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Retour aux sources avec « Un Roman de Renart »

Par Selim Lander.

roman_de_renartLe Roman de Renart date du tournant du XIIIe siècle. C’est donc l’un des premiers textes comiques écrits en (vieux) français. Maurice Baud a décidé de le monter au théâtre dans une version abrégée et modernisée sans excès par Bruno Cosson. Ils rendent tous deux un service éminent aux lettres françaises en rendant accessible ce texte des origines de notre littérature. Et le public l’a bien compris qui se presse nombreux aux représentations (le Théâtre municipal fait salle comble tous les soirs). Autant dire que ce retour en arrière est plus que rafraîchissant. Nos ancêtres y apparaissent comme des êtres primesautiers, irrévérencieux, s’amusant de choses simples et ne négligeant pas la gaudriole. Le roi Lion ne sait pas ce qu’il veut, le curé est en puissance de femme et d’enfant et les femelles de tout poil se font allègrement sauter par un messire Renart lequel possède plus d’un tour dans son sac.

Le comédien est accompagné sur la scène par une violoncelliste, Marie-Claude Douvrain. Elle lui apporte un contrepoint musical qui n’a rien de superflu. On notera que le violoncelle possède une « voix » grave et chaude qui explique qu’on le trouve souvent présent sur les scènes de théâtre, l’accordéon demeurant son seul concurrent sérieux.

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Un roman de Renart

Au T.A.C.  Jeudi 13, Vendredi 14, Samedi 15 Novembre 2014 à 19 h 30

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— Dossier de presse —

Ce texte reprend, dans la langue d’aujourd’hui, tous les ingrédients de l’original : le personnage central de Renart trompe tout son monde « car la faim lui fait la guerre », certes, mais surtout pour se délecter des tours cruels qu’il joue à tous.
Là où les autres crient au péché, au coup malheureux du sort, à la leçon divine, Renart ne voit que jouissance de la vie : il mange, il fait l’amour, il tue, il rigole, il tremble… de bon coeur et de bonnes tripes⋅

Comédien, et metteur en scène, j’aime⋅⋅⋅ le répertoire classique, le Roman de Renart en fait partie et les souvenirs d’enfance, le Roman de Renart en est un⋅ En tout premier, l’histoire de Tibert et Renart qui rivalisent tous deux d’astuces et de ruses pour déguster tous seuls les fromages en laissant la peau de l’autre en otage au fermier⋅ J’avais entendu cette histoire sur un banc de l’école et j’étais amoureux de l’institutrice remplaçante, jeune et délicieuse⋅⋅⋅
J’ai eu envie de me faire le relais de ce texte qui, bien que faisant partie du plus ancien patrimoine littéraire français, est selon moi, toujours d’actualité par sa drôlerie, sa sagesse, sa richesse, la justesse de son propos⋅
Il me fallait retrouver et partager cette truculence, cette verdure de langage, l’irrévérence de ce personnage face aux certitudes creuses des institutions de son époque ; certitudes qui se nourrissent de la guerre contre⋅⋅⋅ d’autres certitudes, prétextant que le mal est toujours en l’ennemi, chez l’autre⋅ Avec Renart, le mal, et même l’animal est en nous.

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