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Lazare : « Artistes, mettez les yeux 
en face des cœurs ! »

Par Lazare, auteur dramatique, metteur en scène
Aujourd’hui, je pense avec inquiétude à tous ceux, issus de l’immigration, qui ne cessent d’être stigmatisés, inévitablement excédés par la façon dont ils sont perçus. Les extrémistes m’inquiètent mais tout autant la fascination terrible qu’ils peuvent exercer, et le regard qu’on va poser sur ceux qui sont déjà séparés.
Il y a trois jours, j’ai tourné des séquences d’un film à Pantin, avec le cheval Arto et Olivier Martin-Salvan. Je savourais le plaisir d’être avec un cheval, un acteur généreux et Netty, Victorine et Nicos, parmi les gamins de Pantin. Un homme avec tous les signes du religieux est venu me voir et m’a dit : « Ça va être l’apocalypse. »
Il savait la catastrophe à venir.
Le jour était trop beau et, immédiatement dans ma peau, j’ai senti ses inquiétudes. Vendredi soir, j’ai pleuré et je me sentais succomber. Des hommes ont tué. D’autres sur le sol où palpite le sang, et la vie s’éloigne d’eux, les lèvres entrouvertes sur des dernières paroles d’incompréhension.
Je me réveille ce matin et ces événements se sont réellement passés.

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La Cathédrale de Saint Pierre a accueilli la douleur de Lazare

— Par Michel Thimon —

lazare_st_pierreC’est devant un parterre de plus d’une centaine de spectateurs installés samedi dernier, en fin d’après-midi, sur le parvis de la Cathédrale Notre dame de l’Assomption de Saint Pierre, que les six comédiens amateurs du Théâtre de l’Histoire de la ville, ont raconté avec une grande émotion partagée, la tragédie de Lazare réécrite par le poète libanais Khalil Gibran (1883-1931) et mise en scène par José Alpha .

« Le jeu des acteurs était émouvant diront plusieurs spectateurs, et ce texte si beau, et puis devant la cathédrale; quel bon moment de grâce ! »
C’est vrai que Marthe, la sœur de Lazare interprétée par Béatrice Sieurac, en chaise roulante, a bouleversé plus d’un, et puis Christelle Hamelberg dans le rôle de la douce Marie qui tente en vain de ramener son frère Lazare à la raison, quand celui-ci accuse Jésus de l’avoir ressuscité contre son gré. Surtout de l’avoir « ramené à cet enfer terrestre  par pitié pour la douleur de sa mère et de ses sœurs, parce qu’il fallait un miracle ! »
Le public ne s’attendait visiblement pas à une telle accusation à l’encontre de Jésus, mais le Père David Rondof qui avait pris lecture du texte avant de donner son accord pour la représentation, a rassuré l’auditoire en avant-propos, sur les tourments de « ce  Lazare » imaginé par le poète.

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Avignon : Anouilh, Mouawad, Lazare

— Par Selim Lander —

AntigoneDe toutes les Antigone écrites pour le théâtre, c’est celle d’Anouilh qui est la plus jouée et l’on ne se lasse pas de la redécouvrir dans des décors et des mises en scène différentes. C’est ici une troupe de comédiens amateurs qui s’est lancée, composée d’élèves de sciences-po (Paris). Bien que novices, ils démontrent déjà une surprenante maîtrise. Surtout, ils parviennent à faire passer les différentes émotions, les genres différents qui se bousculent dans cette pièce : tragédie, compassion, sagesse, amour passion, comédie…

Au début de la pièce les comédiens sont tous vêtus de noires ; la seule à être habillée différemment, dans une gabardine bleu marine, représente le chœur ; au fur et à mesure qu’elle présente les comparses, ces derniers se lèvent et enfilent la tenue de leur personnage. Antigone, la première, revêt une longue robe blanche qui lui laisse les bras nus ; quelqu’un les lui couvre les bras de terre ; la pièce peut alors commencer. L’intimité du cadre (une petite salle du théâtre des Barriques), l’absence de tout décor, la ferveur des comédiens, la sobriété de la mise en scène, tout cela empêche que l’émotion faiblisse jamais.

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« Au pied du mur sans porte » de Lazare : inouï !

 —Par Roland Sabra

au_pied_du_mur_sans_porte-2Crée  au studio-théâtre de de Vitry en 2010, repris  au Théâtre de l’Échangeur à Bagnolet en 2011« Au pied du mur sans porte est enfin  présenté au Festival d’Avignon à la Chartreuse.

C’est l’histoire de Libellule, 7 ans, un gamin de banlieue, sans père et qui perd tout, sa carte Orange, ses vêtements, le chemin de l’école dans les flaques d’eau les jours de pluie, qui dialogue avec son jumeau mort avant la naissance., «Il est tourdi» commente sa mère grande praticienne de l ‘aphérèse cette élision inverse. Elle dit  « scabeau » pour escabeau. En classe, il a des difficultés. Plusieurs années après,devenu adolescent il fait copain copain avec JR, un caïd de la cité pour qui il revend de la drogue.

Voilà en quelques mots l’intrigue de « Au pied du mur sans porte » le travail de Lazare, l’auteur-créateur-metteur-en scène-improvisateur qui est en train de marquer la création théâtrale d’une forte empreinte. Né en 1975 à Fontenay-aux-Roses, avec une ascendance algérienne il grandit à Bagneux en banlieue parisienne. Sur cette enfance il est plutôt taiseux : « Si je me mets à raconter ma vie, on tombe vite dans un misérabilisme qui me fait fuir.

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