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Guadeloupe : crise climatique, enjeu d’autonomie

Les impacts prévisibles du changement climatique sur l’économie de la Guadeloupe : alors à quoi nous attendre dans les prochaines années ?

— Par Jean-Marie Nol —

L’économie guadeloupéenne, déjà vulnérable en raison de son insularité, de sa dépendance aux importations et de la fragilité de ses infrastructures, se trouve aujourd’hui interrogée de façon pressante à l’heure de la revendication d’autonomie face à la révolution technologique de l’intelligence artificielle et surtout au changement climatique. Les projections scientifiques sont claires : la région Caraïbe est un « hot-spot » du réchauffement planétaire, subissant des effets plus rapides et plus intenses que la moyenne mondiale. En Guadeloupe, la hausse des températures a déjà atteint +1,82 °C entre 2000-2024, dépassant largement la moyenne mondiale de +1,59 °C. Si la tendance se poursuit, les prévisions annoncent une augmentation supplémentaire de +1,5 à +2 °C d’ici 2050. Ces bouleversements thermiques s’accompagnent de phénomènes extrêmes plus fréquents : vagues de chaleur multipliées par quatre depuis 1950, cyclones plus violents, sécheresses prolongées et inondations destructrices.

L’impact économique de cette dérive climatique se lit déjà dans les bilans financiers mondiaux.

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La Guadeloupe comme symptôme d’une montée de l’autoritarisme ?

Violence et ensauvagement de la société : les prémisses d’un régime autoritaire se profilent de façon inéluctable en France !

— Par Jean-Marie Nol —

Dans une France traversée par des vagues d’insécurité toujours plus intenses, dans une société qui semble se déliter à grande vitesse, avec une violence indicible et un développement irrépressible du narco-traffic, l’hypothèse de l’instauration d’un régime autoritaire n’est plus seulement une crainte lointaine, mais un scénario de plus en plus évoqué, parfois même souhaité, comme une réponse radicale à un chaos politique et sociétal perçu comme incontrôlable. L’actualité de la Guadeloupe offre un miroir grossissant de cette tendance. Là où la violence s’exprime avec une brutalité sans filtre, où la jeunesse bascule massivement dans la délinquance et la criminalité , où les institutions perdent pied, se lit en filigrane l’effondrement d’un modèle républicain fondé sur la médiation, la prévention et la cohésion sociale. Le cas guadeloupéen, loin d’être une singularité périphérique, apparaît désormais comme une illustration avancée de ce qui guette la France dans son ensemble.

Les chiffres sont glaçants et les faits s’enchaînent sans relâche : plus de trente homicides en Guadeloupe et vingt en Martinique depuis le début de l’année, des fusillades quasi quotidiennes, des règlements de comptes impliquant de très jeunes individus, et la présence inquiétante de dizaines de milliers d’armes à feu en circulation.

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L’IA en Guadeloupe : Menace ou Opportunité ?

La mutation sociétale de la Guadeloupe est en marche avec les enjeux économiques de l’intelligence artificielle et de la robotisation.
—Par Jean-Marie Nol —
« D’ici 5 ans, 30 % des employés de la Guadeloupe seront remplacés par des IA » et cela devrait susciter la frayeur des travailleurs inquiets pour leur avenir et l’inquiétude des acteurs économiques et sociaux sur les conséquences du climat social avec la dégradation du tissu sociétal.
Alors que l’intelligence artificielle s’immisce dans tous les secteurs, les entreprises dans le monde se préparent à une transformation radicale de leurs effectifs, remplaçant progressivement les employés humains par des systèmes automatisés.Dans un monde en perpétuelle mutation, où la vitesse des bouleversements technologiques dépasse notre capacité d’adaptation, la Guadeloupe risque de se retrouver face à une rupture économique majeure. Et force est de souligner que l’une des seules parade envisageable est la mise en œuvre immédiate de la création par l’État et le conseil régional d’un réseau d’entreprises de transformation de type agroalimentaire. À l’intersection de la révolution numérique, de l’intelligence artificielle (IA) et de la robotisation, l’archipel voit se dessiner un avenir incertain, porteur autant de risques que d’opportunités.

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Outre-mer : vers une autonomie à crédit

D’ici 2030 , l’autonomie à l’épreuve du grand dessèchement monétaire et de la rigueur budgétaire.

— Par Jean-Marie Nol —

L’évolution institutionnelle des territoires d’outre-mer vers davantage d’autonomie semble désormais une trajectoire inévitable. Elle s’inscrit dans un mouvement global de l’ensemble des territoires d’outre-mer, alimenté par une montée en puissance du sentiment identitaire, largement relayé par les élus et de plus en plus accepté, voire encouragé, par l’État français. Toutefois, derrière les discours en apparence favorables à cette autonomie se cache une réalité beaucoup plus prosaïque, marquée par une logique d’ajustement budgétaire. En effet, l’autonomie n’est pas seulement envisagée comme une avancée démocratique ou identitaire, mais aussi, et surtout, comme une solution économique à court et moyen terme pour l’État, qui y voit une opportunité de réduire la charge budgétaire que représentent les outre-mer. Dans ce contexte, un phénomène préoccupant est appelé à s’intensifier d’ici 2030 : la diminution progressive de la masse monétaire en circulation dans ces territoires. Et avec elle, les conséquences économiques et sociales risquent d’être profondes. La masse monétaire d’un pays ou d’une zone monétaire permet de connaitre la quantité de monnaie en circulation entre agents économiques.

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Congrès sur l’autonomie : dire la vérité au peuple sans fard ni détours !

— Par Jean-MArie Nol —

Les dernières discussions au Congrès des élus  guadeloupéens ont remis sur la table la question de l’autonomie, avec une volonté affichée d’explorer l’application de l’article 74 de la Constitution, sur le modèle de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie.

Et c’est dans ce contexte qu’il faut s’interroger sur l’évolution de l’autonomie comme étant une première étape irrépressible vers un statut d’indépendance. Et force est de souligner que tout cela va dans le sens de l’histoire de la décolonisation , mais encore faut-il dire la vérité au peuple et ne pas avancer masqué comme le fait le président du conseil départemental . Cette perspective, présentée par certains comme une solution miracle , mais qui quoiqu’il en soit in fine dépendra de la volonté du peuple , est pourtant loin d’être une évidence , mais tenons l’hypothèse pour vraisemblable compte tenu du caractère inaliénable de l’autodétermination des peuples colonisés. Ce débat a déjà eu lieu et a tourné à l’affrontement doctrinal entre communistes et indépendantistes. La question de la ligne idéologique n’est pourtant toujours pas tranché entre autonomie et indépendance, et pourtant avec le recul, force est de constater que ce sont les communistes qui avaient raison à l’époque au niveau de la doctrine politique et de la ligne idéologique en posant comme postulat l’autonomie étape vers l’indépendance, notamment avec la convention de Morne rouge.

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Guadeloupe à la croisée des chemins

Le déni collectif de réalité économique et les non dits sur la question identitaire et raciale ne sont-ils pas les principaux freins au développement harmonieux de la Guadeloupe ?
— Par Jean-Marie Nol —
La Guadeloupe traverse une période charnière de son histoire institutionnelle et économique, mais au lieu d’affronter lucidement les réalités, elle semble souvent s’enfermer dans un déni collectif nourri de non‑dits identitaires et raciaux. Le récent congrès des élus sur l’autonomie a été un révélateur brutal de cette fracture : alors qu’il était question de l’évolution statutaire du territoire, aucun dialogue préalable n’avait été engagé avec les acteurs économiques et sociaux par le président du conseil départemental , comme si le monde de l’entreprise ne méritait pas voix au chapitre. Un forum citoyen ultérieur, organisé en urgence par le président du conseil régional, a tenté de corriger le tir, mais le mal était fait. Cette omission volontaire illustre la persistance d’un vieux réflexe idéologique où l’économie réelle est tenue à distance, comme contaminée par une histoire coloniale douloureuse et par le fait que, dans l’imaginaire collectif, la majorité des chefs d’entreprise seraient extérieurs à l’identité antillaise.

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Évolution statutaire versus développement économique de la Guadeloupe

— Par Jean-Marie Nol —

Une fois refermée, la « parenthèse enchantée » du Congrès sur l’autonomie,  a laissé la place à des responsables publics jugés déprimants par les Guadeloupéens, eux-mêmes pas franchement optimistes. Tous les élus locaux s’entendent sur la nécessité d’apporter de l’espoir dans le débat, mais le peuvent-ils ?

Non, car à notre sens, ils en sont incapables tant l’axiome de départ est faussé par l’idéologie et est grande l’anomie de l’économie . En Guadeloupe, la formule créole « Ou ni espwa a mal papay » revient souvent dans les conversations, comme un adage lucide sur l’état du territoire. L’image est parlante : le papayer mâle fleurit mais ne porte jamais de fruits. C’est l’espoir vain, celui qui nourrit les discours mais jamais les lendemains. Et c’est précisément ce sentiment qui traverse aujourd’hui le débat public autour de l’avenir économique de l’archipel. Après la clôture également de la « parenthèse tout aussi enchantée » des forums citoyens faisant suite au Congrès sur l’autonomie, les illusions d’un bouleversement salvateur se sont vite dissipées, laissant place à une morosité que les élus, jugés eux-mêmes désabusés, ne parviennent plus à dissiper.

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La violence en Guadeloupe : Symptôme d’une déliaison sociale

La flambée  des violences en Guadeloupe est l’indice d’un affaissement de l’autorité et non plus d’une fracturation sociale .

— Par Jean-Marie Nol —

La flambée de violences que connaît actuellement la Guadeloupe ne peut se comprendre uniquement comme le symptôme d’une fracture sociétale classique comme en France hexagonale. Elle apparaît d’abord comme le signe inquiétant d’un affaissement général de l’autorité , d’un délitement de la valeur travail, et d’une perte de repères collectifs qui laissent la société guadeloupéenne livrée à elle-même. Penser qu’une société réputée pacifiée par le progrès social et l’existence d’un certain niveau de vie d’une importante classe moyenne serait à l’abri d’un basculement dans la violence extrême est une illusion dangereuse. L’histoire locale, marquée par l’esclavage, la période coloniale et des épisodes de guerres meurtrières, démontre que les sociétés créoles n’ont jamais été totalement éloignées de la brutalité. En analysant les choses sous cet angle de vue, faudrait -il alors se référer à l’épigénétique ou encore à la neuro -psycho généalogie ? Quoiqu’il en soit, la violence à laquelle nous assistons en Guadeloupe interpelle jusqu’à la sidération.

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Quand l’IA pousse les banques hors d’Afrique

Les dessous inavouables de la recolonisation de l’Afrique et les raisons du départ accéléré des banques françaises du continent Africain !

— Par Jean-Marie Nol —

Les banques jouent un rôle crucial dans l’économie d’un pays. Alors se pose la question de savoir pourquoi et comment les banques françaises accélèrent leur départ du continent africain , notamment sous la pression de l’intelligence artificielle ? 

Les grandes banques françaises, longtemps perçues comme des piliers incontournables du financement en Afrique, amorcent depuis quelques années un retrait accéléré du continent. Ce mouvement, loin d’être anecdotique, s’inscrit dans un bouleversement profond du secteur bancaire mondial sous l’effet de l’intelligence artificielle et de la transformation numérique. Alors que les banques jouent traditionnellement un rôle de premier plan dans la collecte de l’épargne, l’octroi de crédits, la création de monnaie et la stabilité financière, leur désengagement en Afrique surprend et suscite de vives interrogations. Pendant des décennies, elles ont permis le financement d’entreprises locales, soutenu des investissements structurants et contribué à la bancarisation progressive des populations. Pourtant, malgré la vitalité démographique et les perspectives de croissance du continent, les grandes institutions françaises choisissent de quitter l’Afrique en cédant leurs filiales ou en réduisant drastiquement leurs opérations.Ce

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Budget 2026 : choc d’austérité pour l’Outre-mer

L’impact redoutable des mesures d’économies du gouvernement Beyrou sur la Guadeloupe et la Martinique !

— Par Jean-Marie Nol —

Le budget 2026 présenté par François Bayrou annonce un tournant radical dans la gestion des finances publiques et s’impose déjà comme un choc économique et social pour la Guadeloupe et la Martinique . L’exécutif assume un objectif clair : ramener le déficit public à 4,6 % du PIB en 2026, contre 5,8 % en 2024, en imposant une cure d’austérité inédite avec un plan d’économies de 43,8 milliards d’euros . Mais dans des territoires où la vie économique et sociale dépend étroitement des transferts financiers de l’État et où les fragilités structurelles s’accumulent, les annonces résonnent comme un avertissement sévère pour les partisans d’une éventuelle évolution statutaire . Suppression de deux jours fériés, « année blanche » pour les retraites et les prestations sociales, gel des dépenses de l’État, réduction des effectifs publics et contribution de solidarité pour les plus hauts revenus : tout le monde, selon le Premier ministre, devra participer à l’effort. Et tout le monde inclut les collectivités ultramarines, invitées à se serrer la ceinture comme jamais.

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Nouvelle Caledonie :  » Imité ka détenn… »

— Par Jean-Marie Nol —

Il aura fallu dix jours et une nuit entière pour sceller un accord politique historique entre les représentants calédoniens et l’État français, donnant naissance à un texte qui, s’il ne met pas fin aux incertitudes, ouvre résolument une nouvelle ère institutionnelle. Derrière le titre consensuel de « Projet d’accord sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie » se dessine une architecture complexe, mêlant souveraineté partielle, reconnaissance identitaire, révision du partage des compétences et projection économique. Le fondement du texte repose sur la création d’un « État de la Nouvelle-Calédonie », inscrit dans la Constitution française, disposant d’une nationalité propre, d’une Loi fondamentale, et susceptible d’être reconnu par la communauté internationale. Une avancée considérable qui marque une rupture avec le modèle colonialiste implicite de la dépendance, mais qui, à bien des égards, pose aussi les jalons d’un futur incertain, traversé de ressentiments toujours présents, de tensions latentes et de défis économiques colossaux.

Cette évolution calédonienne, si elle réussit à franchir l’étape référendaire de 2026, pourrait constituer un précédent majeur pour l’ensemble des territoires ultramarins. L’instauration d’une double nationalité – française et calédonienne – est une innovation institutionnelle d’ampleur jusque là absente du droit français .

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Guadeloupe : le choc des réalités

Le temps presse et l’immobilisme  n’est plus une option crédible pour la Guadeloupe !

— Par Jean Marie Nol, président du cercle des économistes de la Guadeloupe  —

Avant de penser pouvoir régler les fractures profondes et les dysfonctionnements récurrents  qui minent la Guadeloupe avec un changement statutaire, chose qui s’avère illusoire , il est indispensable d’affronter d’abord le choc des réalités et ne plus faire preuve de naïveté coupable . Car les discours idéologiques et politiques, les incantations électoralistes ou les fuites en avant institutionnelles ne suffisent plus face à l’épreuve du réel. C’est à une mise à nu brutale mais nécessaire de la situation que nous invite ce temps de crise multiforme. Une crise qui, si elle n’est pas regardée en face, risque de précipiter notre territoire dans une forme d’implosion silencieuse. La lucidité est douloureuse, mais elle est le seul point de départ crédible vers une reconstruction économique, sociale et culturelle. Et cette reconstruction suppose, en premier lieu, une prise de conscience collective des chocs qui s’annoncent.

Le premier de ces chocs est climatique. Il n’est plus théorique, il est déjà à l’œuvre.

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Une île, deux fidélités

Pourquoi en l’absence de fibre patriotique, c’est désormais l’économie qui doit primer en matière de catalyseur du développement de la Guadeloupe ?

— Par Jean-Marie Nol, président du cercle des économistes de la Guadeloupe —

L’histoire de la Guadeloupe, tissée de conquêtes, d’appropriations, d’esclavage et d’assimilation, n’a pas encore permis l’émergence d’une nation avec un sentiment patriotique au sens classique du terme. Ce constat, loin d’être une opinion isolée, plonge ses racines dans un héritage colonial profondément ancré et toujours perceptible dans les structures économiques et sociales de l’île. Depuis le 28 juin 1635, date de la prise de possession de la Guadeloupe par la France, la construction identitaire du territoire s’est faite sous le sceau de la domination. Après l’extinction du peuple premier, la Guadeloupe est née colonie. Cette naissance brutale, marquée par l’extermination des populations autochtones Kalinagos, la traite négrière et la mise en esclavage de milliers d’Africains, a laissé en héritage une société fragmentée, dépendante financièrement et économiquement , assistée socialement où l’idée de nation n’a jamais réellement pu émerger jusqu’à aujourd’hui et a fortiori s’imposer au peuple .

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Le temps économique n’est pas celui de l’idéologie politique !

— Par Jean-Marie Nol —

Alors que la Guadeloupe s’interroge sur son avenir institutionnel, une dissonance de plus en plus manifeste s’impose entre les discours politiques et les réalités économiques. Le débat sur l’autonomie, relancé par une majorité d’élus locaux en quête de différenciation, masque une réalité bien plus urgente : celle d’un modèle économique et social à bout de souffle, pris en tenaille entre les impératifs budgétaires de l’État et l’effondrement progressif des équilibres sociaux locaux . Car le temps politique, dicté par les échéances électorales et les stratégies de communication, entre en collision frontale avec le temps économique, lent, exigeant, structurel. Cette fracture n’est pas théorique : elle se traduit, au quotidien, par l’incapacité de la Guadeloupe à initier les transformations nécessaires à sa résilience, et par la surdité croissante d’un État centralisé, plus préoccupé par la réduction de son déficit que par la reconstruction d’un projet économique partagé avec ses territoires d’Outre-mer.

Le contraste est d’autant plus frappant que le gouvernement s’engage désormais dans une austérité affirmée. « On est en situation de danger extrême. Ça ne rend pas populaire de dire ça, ce n’est pas agréable… Un très grand nombre de Français l’ont entendu mais un grand nombre ne croit pas que ça les concerne », a déclaré le locataire de Matignon.

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Le monde selon Trump : force, peur, repli

La dérive autoritaire de Donald Trump ouvre -t-elle une boîte de Pandore dans le monde ?

— Par Jean-Marie Nol —

La trajectoire politique de Donald Trump semble aujourd’hui marquer un tournant décisif non seulement pour les États-Unis mais pour l’ensemble du monde démocratique. En s’affranchissant des règles diplomatiques traditionnelles, en affaiblissant les contre-pouvoirs institutionnels, et en imposant une lecture autoritaire des fonctions présidentielles, Donald Trump pose les jalons d’un modèle politique qui pourrait bien faire école dans le monde . L’inquiétude grandit : et si les dérives autocratiques du président américain ouvraient une boîte de Pandore, encourageant des gouvernements du monde entier à s’affranchir à leur tour des cadres démocratiques ?

À l’approche de la présidentielle de 2024, Trump avait dressé un tableau binaire du monde, où l’ennemi extérieur – Chine, Russie – passait au second plan face à l’ »ennemi intérieur », qu’il identifiait dans les immigrés clandestins et les militants progressistes. Et que penser de cette volonté de Donald Trump de remettre en service le pénitencier d’Alcatraz de triste réputation et de la construction d’une prison pour les migrants en Floride au milieu d’un environnement hostile peuplé d’alligators et de pythons .

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Guadeloupe : le tourisme à l’épreuve du climat

Quid de la mutation de l’activité touristique en Guadeloupe qui entre dans une zone de turbulences avec le changement climatique ?

— Par Jean-Marie Nol —

Alors que la Guadeloupe continue de projeter l’image séduisante d’un paradis tropical baigné de soleil, d’eaux cristallines et de plages de carte postale, une réalité bien plus sombre gagne du terrain, à savoir que le changement climatique va profondément impacter le modèle économique du tourisme en Guadeloupe. Derrière le vernis d’une destination encore prisée par les touristes, notamment hexagonaux, se dessine un processus lent mais inéluctable de transformation profonde du modèle touristique de l’archipel. Cette mutation n’est pas dictée par un choix volontaire, mais imposée par une force bien plus puissante et implacable : le changement climatique. Ce dernier ne se contente plus d’être une perspective lointaine évoquée par les experts, il s’invite désormais dans le quotidien de l’activité touristique guadeloupéenne, en modifie les contours et en érode silencieusement les fondements.La Guadeloupe, longtemps perçue comme une destination phare du tourisme tropical français, voit peu à peu s’effriter les fondements de son modèle économique touristique sous les assauts conjugués du changement climatique, de l’insécurité , de la conjoncture économique mondiale et des limites structurelles de son territoire.

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Antilles : crise aux marges de la République

— Par Jean-Marie Nol —

Alors que le gouvernement de François Bayrou s’apprête à dévoiler le budget 2026, les Antilles françaises abordent un tournant décisif. En effet, force est de souligner que nous sommes à l’orée d’une fin de cycle economique et surtout sociétal . Ainsi , il ressort que face à la baisse des aides publiques, les risques de toute nature vont augmenter pour la Guadeloupe  .Derrière la façade d’une rigueur budgétaire habilement dissimulée, la réalité est brutale : la Guadeloupe , territoire historiquement dépendant des aides publiques de l’État, va être confrontée à une raréfaction sans précédent de ses ressources financières. Ce changement de cap, symbolisé par le plan de redressement « Himalaya budgétaire » — visant 40 milliards d’euros d’économies — bouleverse tous les équilibres établis. Dans une France endettée à hauteur de 3 350 milliards d’euros et affichant un déficit public proche de 6 % du PIB, l’exécutif a choisi de privilégier une réduction massive des dépenses plutôt qu’une hausse de la fiscalité, avec des conséquences d’autant plus lourdes pour les territoires ultra -marins les plus fragiles.

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Une mise en œuvre du Budget 2026 qui devrait être semée d’embûches pour la Guadeloupe ?

— Par Jean-Marie Nol —

Alors que le gouvernement français s’apprête à tailler à la hache dans les dépenses publiques pour combler un déficit abyssal, c’est une fois de plus l’outre-mer, et en particulier la Guadeloupe, qui risque de faire les frais de ce recentrage budgétaire brutal. Le gouvernement de François Bayrou se trouve aujourd’hui confronté à un véritable casse-tête budgétaire : réussir à bâtir une loi de finances pour 2026 en réalisant 40 milliards d’euros d’économies, tout en évitant une hausse généralisée des impôts. Ce défi colossal, présenté comme un « Himalaya budgétaire » par l’exécutif, s’inscrit dans un contexte de tension extrême sur les finances publiques, avec une dette culminant à 113 % du PIB, une inflation persistante, et une croissance molle. Conscient du risque politique et social majeur que représente une telle entreprise, Matignon entend jouer la carte de la vérité et de la transparence pour légitimer une austérité dont on ne veut pas prononcer le nom. Dès le printemps, un comité d’alerte budgétaire a été mis en place, réunissant élus et partenaires sociaux afin d’anticiper les résistances.

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La grande supercherie du congrès sur l’autonomie de la Guadeloupe

— Par Jean-Marie Nol —

«Crier haro sur le baudet.» Cette drôle d’expression continue de faire vivre le mot «haro». Elle désigne une «manifestation d’indignation, de réprobation envers quelqu’un/quelque chose qu’on désigne comme responsable», ainsi que l’indique le Trésor de la langue française.C’est à La Fontaine que l’on doit la postérité de l’expression. Dans sa fable Les Animaux malades de la peste, le lion, le loup et d’autres puissants décident d’accuser un âne innocent d’être à l’origine de l’épidémie ; toute la faute est remise sur le baudet: «A ces mots on cria haro sur le baudet». Vous l’aurez compris dans le sujet qui nous préoccupe et dans le contexte d’actualité du congrès des élus de la Guadeloupe, le baudet c’est l’article 73 du statut de départementalisation. Depuis plusieurs années et encore ce mois ci le 17 juin 2025 , la Guadeloupe est le théâtre d’un débat institutionnel majeur : celui d’un éventuel changement de statut. Ce débat, aujourd’hui relancé avec insistance par nos élus à travers les congrès successifs et la promesse d’une « loi organique relative à l’évolution statutaire de la Guadeloupe », peine à convaincre une population de plus en plus sceptique.

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Une demande illusoire de responsabilité locale, avec un congrès en trompe-l’œil ?

— Par Jean-Marie Nol —

En ces temps de grande incertitude, la Guadeloupe s’engage dans un débat institutionnel d’une rare intensité, entre espoir d’émancipation identitaire voire politique et angoisse d’un futur affaiblissement économique et social . Certains économistes adressent une sérieuse mise en garde sur ce projet institutionnel quant à ses conséquences funestes prévisibles pour la Guadeloupe.
À l’issue du Congrès des élus du 17 juin 2025, une question hante plus que jamais l’archipel : où allons-nous ? Derrière l’apparente rationalité des discussions sur la fusion du département et de la région, corrélé à un changement statutaire avec une bascule sur l’article 74 c’est une profonde crise existentielle qui s’exprime, nourrie par les convulsions de la société française et les secousses d’un monde en pleine recomposition. Et dans cette zone de turbulences, le projet de plus de responsabilités locales, présenté comme une promesse d’avenir, pourrait bien se révéler être une dangereuse illusion. Au cœur des débats sur l’avenir institutionnel de la Guadeloupe, la question financière se révèle centrale et constitue d’ores et déjà un point de tension majeur entre l’État français et les élus locaux de la Guadeloupe .

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Changer de statut ou changer de cap?

Les illusions perdues de l’autonomie face à la réalité implacable du desengagement de l’État !

— Par Jean-Marie Nol —
Alors que la Guadeloupe s’apprête à accueillir, le 17 juin 2025, un nouveau Congrès des élus, une question traverse les esprits, plus lancinante que jamais : où va l’archipel dans un monde en pleine recomposition ? En apparence, le débat portera sur l’autonomie et sur les évolutions statutaires attendues ou redoutées. Mais en profondeur, c’est bien une autre réalité, autrement plus lourde, qui impose son tempo : la mutation inexorable de la société sous l’effet combiné de la crise économique hexagonale et de la révolution technologique mondiale. Et dans cette collision entre aspirations locales et contraintes globales, le rêve d’une autonomie salvatrice se heurte de plus en plus à la dureté des faits. En effet, un statut d’autonomie sans base productive et sans argent c’est à dire en l’absence de marge financière , cela ne peut pas fonctionner normalement , et encore moins répondre aux aspirations concrètes des guadeloupéens .

Depuis le Congrès du 12 juin 2024, les élus guadeloupéens ont exprimé leur volonté d’engager une refondation institutionnelle.

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Un modèle économique et social français en crise – quelles conséquences pour les Antilles ?

— Par Jean-Marie Nol —

Nous sommes en présence d’un modèle économique en crise et un modèle social devenu insoutenable financièrement en France avec  la désindustrialisation  , et les conséquences prévisibles pour les Antilles devraient être très dommageables !

Alors que la France s’évertue aujourd’hui à relancer sa souveraineté industrielle à travers des discours politiques volontaristes et des plans de réindustrialisation, une question demeure lancinante : comment le pays en est-il venu à ne plus savoir fabriquer ce qu’il consomme ? Cette interrogation, qui prend tout son sens à la lumière des crises récentes, notamment celle du Covid-19 mais également de la crise de la dette , dépasse le simple constat économique pour interroger les fondements mêmes du modèle social et productif français. Ce modèle, longtemps porté par l’illusion de la croissance tertiaire et par une consommation dopée à la mondialisation, est aujourd’hui au bord de l’épuisement. Et si l’Hexagone en paie déjà le prix, les départements d’outre-mer, au premier rang desquels les Antilles françaises, pourraient bientôt en faire les frais de manière encore plus brutale.

La désindustrialisation française ne relève pas d’un phénomène naturel, d’une fatalité inscrite dans les lois de l’économie moderne.

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La Guadeloupe, pôle émergent d’un tourisme de bien-être et de santé

Pourquoi la Guadeloupe doit dorénavant miser sur le tourisme de santé et de bien-être ?
— Par Jean-Marie Nol —

Le tourisme de bien-être se définit comme un type de voyage mettant l’accent sur l’amélioration ou le maintien de la santé et du bien-être du voyageur. Cela peut prendre la forme d’activités et d’expériences contribuant à la santé physique, mentale et émotionnelle des touristes.Les risques psychosociaux sont devenus un problème central lorsque la vie collective dans les entreprises s’est dégradée. Au travail, comme dans la vie, on ne tient pas debout sans l’existence de lieux naturels et d’espaces de santé médical pour se régénérer au soleil et à la mer.Dans un monde en quête de sens, d’équilibre et de répit face à la frénésie contemporaine, la Guadeloupe a une opportunité historique à saisir : devenir un pôle de référence du tourisme de santé et de bien-être dans la région Caraïbe . Cette île, joyau de biodiversité et de richesses culturelles créoles, se trouve à la croisée des chemins de la refondation de son modèle touristique actuel, entre une crise globale de la santé mentale et un besoin croissant d’évasion thérapeutique.

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« Les Antilles en clair-obscur »

Quand l’identité antillaise vacille : la créolité devient un mirage , et le métissage culturel inopportun de sens !

— Par Jean-Marie Nol —

Les sociétés antillaises sont aujourd’hui traversées par des lignes de fracture identitaires de plus en plus vives, qui remettent en cause leur cohésion et leur capacité à faire société dans un nouveau contexte de créolisation. Parmi ces tensions invisibles mais profondes, une réalité souvent éludée mérite d’être mise en lumière : celle des couples mixtes et des enfants métis, pris dans un entre-deux inconfortable, à la fois révélateurs du potentiel relationnel du monde créole et victimes d’un rejet implicite pour de sombres raisons de pureté identitaire . Dans un contexte marqué par l’angoisse du déclassement culturel, ces familles mixtes, loin d’incarner une synthèse harmonieuse, deviennent parfois le miroir des contradictions non résolues : ils dérangent, car ils bousculent les frontières identitaires figées, remettent en cause les assignations ethniques, et perturbent les grilles de lecture simplistes sur le “nou” et le “yo ”. Plutôt que d’être accueillis comme les vecteurs d’une société réconciliée, ils deviennent le symptôme d’un malaise collectif, celui d’une Antillanité en quête de pureté imaginaire, prise de vertige face à la fluidité de la créolisation.

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La mémoire du futur comme levier d’avenir économique pour la Guadeloupe ?

— Par Jean-Marie Nol —

La Guadeloupe est à un tournant mémoriel . Entre le poids d’une mémoire historique encore vive surtout en ce mois de mai, et les secousses d’un présent économique en crise, l’île se cherche un futur. Mais c’est précisément dans cette tension identitaire , dans cet entrelacement entre mémoire, crise et perspective, que peut émerger une nouvelle stratégie de développement économique audacieuse et salutaire.

L’histoire de la Guadeloupe est marquée par des ruptures et des traumatismes. Esclavage, colonisation, dépendance institutionnelle : autant de strates mémorielles qui façonnent encore aujourd’hui les comportements individuels, les représentations collectives et les choix économiques. Pourtant, cette mémoire ne doit pas rester un fardeau. Elle peut devenir une force de résilience , un socle, un levier de transformation. Non pas en se limitant à la réparation du passé, mais en ouvrant un espace de projection, une mémoire du futur. Penser cette mémoire du futur, c’est assumer une posture de construction plutôt que de réclamation, c’est se donner le droit d’imaginer un avenir qui ne soit plus écrit à Paris mais pensé et bâti à Pointe-à-Pitre, à Basse-Terre, dans chaque commune, chaque quartier.

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