— Collectif —
Dix années seulement auront suffi à Gabriel Boric pour s’imposer dans le milieu politique chilien. Dès 2011, ce tout jeune étudiant à la chevelure rebelle et au regard apaisé venu de la région australe de Magallanes mobilise des milliers de jeunes dans ce qui fut à l’époque les plus grandes mobilisations étudiantes depuis le retour à la démocratie. En quelques semaines, ce mouvement étudiant parvient à faire trembler le premier gouvernement de Piñera. Très tôt convaincu que la société civile mobilisée pourrait changer le modèle néolibéral, source de toutes les injustices, il n’aura de cesse de s’appuyer sur la rue pour renouveler la gauche. Souvent catégorisé comme rebelle de la vie politique, il est élu député à deux reprises avant de devenir la surprise de la primaire à gauche en s’imposant face à Daniel Jadue, candidat du parti communiste en juillet dernier.Les enjeux de la campagne de second tour, extrêmement polarisée, étaient sans ambiguïté : Il s’agissait de voter pour la survie de la démocratie et la confirmation des changements profonds débutés en octobre 2019, ou subir une nouvelle ère pinochétiste aux relents autoritaires et ultra-libéraux si dangereux pour la classe populaire.

